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21 décembre: "la lumière dans ton regard"

La lumière dans ton regard

Par: Anonyme

Parce que le père Noël n'existe pas, mais que ton regard l'a été.

Leur sapin est magnifique. Il brille de milles feux, comme les yeux de celui que je considérais comme un père. Comme les yeux de celui qui me regardait avec tant de tendresse.

Son sapin à lui n'était pas comme celui là, mais la chaleur de sa maison rayonnait mille fois plus. Un sapin miniature était ce qu'il nous fallait, il était un appel. Il était la magie de noël à lui seul. Leur sapin a juste la lumière qu'il avait dans ses yeux.

Je veux détourner le regard, j'ai conscience que regarder chez les personnes ne se fait pas, mais j'ai l'impression qu'il est là. J'ai l'impression que sans cette fenêtre je peux sentir son étreinte. J'ai besoin que l'on me donne ce petit sapin à nouveau, un jour, une heure, une minute, peu importe, j'en ai besoin. Je n'ai jamais cessé d'en avoir besoin. Je ne cesserais jamais d'en avoir besoin. Je ne suis qu'un enfant à qui on a retiré cette lumière trop tôt .

"Il est ridicule pas vrai."

Non. Non il ne l'est pas. Il brille autant que son regard, rien de cette intensité ne pourra être un jour ridicule. Mais personne n'a jamais vu ce regard comme je le voyais, personne n'a jamais fait attention au fait que son regard transpirait l'amour et la gratitude. Il était fait de cela et de dur labeur.

"Moi je le trouve ridicule, mes parents en font toujours des tonnes. C'est probablement pour cela qu'ils sont les meilleurs. Ah, qui sait." Je sais simplement que son regard illuminé mon monde autant que ce sapin. "Tu le sais peut-être toi? Tu es là depuis de longues minutes."

Et ça fait de longues années que j'attends de voir son regard au coin d'une rue. Ca fait une éternité que j'attends. Un éternité et rien n'arrive. J'ai l'impression d'avoir pris cent ans alors que je suis dans ma tendre jeunesse. J'ai l'impression de supporter le poids de toute une vie sur mon coeur.

"Visiblement tu ne le sais pas." Si je le sais. Oh, je le sais trop bien. "Peut importe" Et dans sa voix je ressens ce geste si particulier, celui qui fait que l'on balaie tout d'un revers de main. "L'année dernière il était deux fois plus gros, mais l'année dernière tu n'étais pas là pour le voir." L'année dernière il était son regard quand je souriais et je n'ai pas vu cela. Je ne suis qu'un idiot. Je suis tellement désolé si tu savais. J'essaye. J'essaye un milliard de fois par jour. "L'étoile est la pièce qui éclaire le plus, c'est ma maman qui la tiens d'un vieux monsieur. Il est la tendresse incarné. Du moins il l'était la dernière fois que je l'ai vu." Il l'était aussi la dernière fois que je l'ai vu, si seulement tu savais. Lui, il savait. "C'est une pièce faite sur mesure. Un ange est coincé dans l'étoile."

Je tourne mon corps vers lui dans un triste craquement, comme celui d'un branche sur laquelle on marche. Il ment. Cette pièce était à lui, c'était celle de son premier amour. Il n'a pas pu la donner ainsi à la mère de ce garçon. Il n'avait pas le droit de me faire cela, il me l'avait promise. Il avait dit qu'elle serait à moi. Il avait dit qu'il me la donnerait parce que j'étais le plus grand amour de sa vie.

Le sapin n'a plus d'intérêt. Il me rit au nez.

Le bruit de mes pas sera ma seule réponse. La trahison enchainée au corps je m'éloigne de son regard.

____

Il est deux fois plus gros. Deux fois plus lumineux, son regard.

Je pose ma main sur cette fenêtre, la lumière la réchauffe. Réchauffe ma mains et mon esprit.