24 décembre: "Christmas Eve"

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Je m'étire à m'en faire mal aux côtes, en baillant bruyamment. Je grogne quand je reçois un coup dans la cuisse. Je me passe une main sur le visage en grommelant :

— Tu prends toute la place et tu trouves quand même le moyen d'être gêné par mes jambes ?

Louis se tourne, dos à moi et ramène un oreiller contre son torse. Certaines personnes sont toujours de bonne humeur au réveil, la majorité ont besoin d'un temps plus ou moins long pour émerger du sommeil – comme moi. Malheureusement, quelques-unes sont bougonnes en se réveillant. Et bien moi, j'ai tiré le ticket gagnant avec Louis... C'est le seul être qui réussit à être désagréable en dormant. Il tape, grogne, râle et mord. Oui, il mord. La première fois, ça surprend mais à présent, c'est presque devenu une habitude. Le seul truc qui me dérange maintenant que j'ai trouvé le moyen de le faire desserrer les dents, c'est de devoir trouver comment cacher ses morsures.

Ce mec est un fou. Pourquoi je me suis entiché de lui déjà ?

Je soupire et puérilement, donne un coup de poing à mon petit-ami, juste au niveau des fesses mais c'est comme si je n'avais rien fait. Je me redresse et balance la couette au pied du lit parce que je sais qu'il va détester ça, se retrouver brutalement face à la température de la pièce. Je me lève et passe un jogging tandis qu'il commence à râler, encore à moitié endormi. Un sourire sadique s'affiche sur mes lèvres quand je vois le corps de Louis se ratatiner sur lui-même à cause de la fraîcheur sur sa peau.

J'attrape un sweat qui traînait sur ma chaise de bureau que j'enfile aussitôt et jette par la même occasion, un coup d'œil au mur qui fait face à mon lit. Mon collage est toujours bien là mais les photos ont presque toutes changé. Si j'ai gardé Niall, j'ai dit... Adieu mon ex, Will et mon ancienne meilleure amie, Clare pour pouvoir dire... Bonjour à notre famille recomposée. Ma mère avec Mark. Ma sœur Gemma. Les filles qui sont devenues comme des sœurs pour moi. Mais surtout Louis. Partout. Il est partout.

J'aime voir ces bouts de nous quand je me lève les matins, quand je me couche les soirs ou juste quand je passe devant. Mais c'est au-delà de l'amour, c'est une nécessité de les avoir parce que Louis, comme il me l'avait annoncé la première nuit qu'il a passée dans cette chambre, a bien eu un poste dans un studio après l'obtention de ses diplômes. A Londres. Si loin de moi. Alors j'ai besoin de sa bouille sur ces clichés. J'en ai vraiment besoin.

Je secoue la tête avant d'ouvrir la porte coulissante de mon placard. J'y ai caché les deux sacs de cadeaux que j'ai cherchés partout, achetés et pliés pour chacun des membres de ma grande famille. Mais aujourd'hui, je n'en sors qu'un seul, le plus petit. Je referme mon armoire et laisse mon regard glisser le long de la silhouette de Louis avant de me décider de descendre au rez-de-chaussée.

Sachant pertinemment qu'à cette heure-là, quelqu'un doit se trouver dans la cuisine, je me dirige directement là-bas et je ne me suis pas trompé. Ma mère et Mark boivent un café en discutant tout bas comme s'ils se disaient des secrets et quand ils prennent conscience de ma présence, ils arrêtent immédiatement. Je fronce les sourcils mais ne cherche aucune explication. C'est le matin et je ne parle pas les matins, c'est trop me demander.

Je les embrasse sur la joue sans un mot et tel un robot, rejoins le salon où je ne suis même pas surpris de retrouver les jumelles installées sur le canapé, en train de manger des céréales dans un bol, devant un dessin animé – La Belle et le Clochard. Je les embrasse sur le crâne en passant derrière elles mais c'est comme si je n'existais pas. Au lieu de me vexer, cela me fait sourire. Je vais installer les paquets au pied du sapin. Je me redresse, satisfait du résultat même si je ne suis pas totalement sûr que Louis les mérite et balance le sac plus loin.

Je retourne dans la cuisine, bien décidé à faire la même chose que les filles. Encore une fois, j'interrompt la conversation de ma mère et Mark. Si tout à l'heure, je n'ai rien dit, cette fois, je trouve ça trop bizarre pour ne rien dire. Je prends un bol propre dans le lave-vaisselle qui a tourné pendant la nuit et tout en versant des céréales dedans, je les questionne :

CALENDRIER DE L'AVENT [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant