Les fiancés du champ de bataille

Chapitre 2

Lorsque Nia ouvrit ses yeux le soleil n'était pas bien haut dans le ciel. Cette courte nuit avait une fois de plus rendu la jeune fille dans un état nostalgique.

Mais trêve d'enfantillages! C'était l'heure de gagner le peu d'argent qui lui servait à se nourrir.

Elle se leva et observa du haut de la plaine la petite ville d'Irinia.

Le royaume de Talys n'était pas bien grand, mais son roi d'une extrême cruauté assiégeait ses habitants de taxes en tout genre. Ainsi détesté de tous il avait décrété que tant que son peuple ne reconnaîtrait pas sa grandeur il le contraindrait à vivre entre ses murs. Il a donc fait cesser toutes exportation de bien par voie maritime et fermé les frontières aux reste du monde. Plus le temps passait et plus le peuple devenait pauvre. Les marchands devaient fermer boutiques,et seul le château, hors de porté, bénéficiait de la luxure.

Nia était apprenti guérisseuse. Les guerres que déclenchés leur roi leur apportait souvent des blessés et ainsi, sur ordre de celui-ci, des jeunes filles de chaque coin du royaume ont été désigné pour apprendre à soigner les soldats.

Alors comme à son habitude, la jeune fille prit son sac, enfila ses chaussures et descendit la plaine à tout allure.

Ne voulant pas être reconnu en tant qu' Elémentiste, Nia avait l'habitude de cacher ses cheveux, d'un blanc pur, par une cape. Ce qui lui valut de ne pas être très apprécié de ses condisciples les autres guérisseuses. Et entre autres d'être surnommé la guérisseuse noire.

La jeune Elémentiste regarda la plaine, sur laquelle elle avait l'habitude de dormir, comme si c'était la dernière fois qu'elle voyait celle-ci.

Après un court instant elle se mit en route à travers la ville afin d'arriver à son lieu de travail.

Les pavés de la rue chantaient à chacun de ces pas et la ville commençait doucement à se réveiller. Les habitants vaquèrent à leur occupations matinales tandis que d'autres rentraient chez eux après une folle nuit à la taverne d'Irinia.

Après avoir traversés les rues fraîches parfumés par la rosée du matin, Nia arriva enfin dans le bâtiment des premiers secours.

Comme à son habitude elle entra d'un pas décidé, adressa un signe de respect à ses collègues avant de venir voir la guérisseuse en chef qui lui fournit une liste de noms. Celle des personnes à soigner d'urgence avant de continuer avec la 2eme catégorie de blessés.

Le premier nom de l liste était un nom inconnu de la jeune fille. Zren Mockind, chef de la troupe numéro 10. Assigné au lit 77 selon les renseignements.

Nia se hâta de trouver le lit du blessé afin de constater son état.

Arriver devant celui-ci, elle entama la conversation d'un voix froide et sèche:

"-Monsieur Mockind?

-Je vous en prie appelez moi Chef Zren, répondit le blessé sur un ton arrogant."

Est-il réellement en situation d'urgence? Ou a-t-il fait un cinéma à ses collègues afin de passer en tête de liste? Peut importe un blessé est un bléssé:

"-Je vais vous examiner pour déterminer la cause de votre souffrance, prononça t-elle

-Faîtes donc!"

Après plusieurs minutes de recherche, Nia trouva la cause du maléfice qui rongeait le chef Zren. Une entaille au niveau de son mollet s'était infecté, mais à vue d'oeil cette infection sera vite guéri.

La jeune Elémentaliste ouvrit son sac et en sortit quelques fleur, un bol et un pilon.

Elle déposa les fleurs au coeur du récipient puis commença sa préparation. Au bout de quelques minutes d'intense travail, Nia retrousa ses manches et alla chercher au creux de sa main un peu d'eau, que garder l'hôpital dans de petites gourdes, afin de la mettre dans son bol et de créer une pâte épaisse:

"-Pourquoi n'enlevez-vous pas cette cape qui cache votre visage?, interpella le chef

-Parce que je suis une étrangère et que cela me permet de me concentrer plus aisément dans mon travail

-Ou bien de cacher quelque chose..., souligna l'homme allongé"

A ces paroles Nia stoppa son activité afin de regarder le visage de cet inconnu plutôt audacieux. Son sourire malsain avait tendance à rendre la jeune fille mal à l'aise, mais celle-ci n'abandonna pas pour autant:

"-Si cela vous gêne que ce soit moi qui vous est était assigné je peux toujours demandé à une de mes collègues de prendre ma place, insista l'Élémentaliste

-Eh bien je doute fort de vos capacités mademoiselle, sans être irrespectueux bien sûr"

Une guérisseuse qui passait par là défendit sa collègue en rétorquant:

"-Nia a déjà soigné vôtre général, chef Zren, elle fait aussi partie de nos meilleures guérisseuse, vous êtes entre de bonnes mains"

L'inconnu se retourna vers la jeune fille afin de lui adresser un sourire satisfait et ne bougea plus jusqu'à la fin du traitement. Nia passa la journée à soigner des soldats et écouter leurs récit. La guerre elle connaissait ça, et elle en avait horreur. Mais elle se répétait souvent qu'il ne pouvait y avoir de paix sans guerre, en espérant que celle ci ne fasse pas trop de ravage.

Lorsque le crépuscule tomba sur la petite bourgade, la chef des guérisseuses demanda un rassemblement afin de faire un bilan de cette journée:

"-Vous avez été très efficace aujourd'hui, je vous en remercie grâce à vous les soldats peuvent reprendre leur travail. N'oubliez surtout pas que demain nous avons la visite du général qui vient déterminer votre niveau. Ne vous mettez pas la pression et faîtes comme d'habitude. Sur ce mesdemoiselles je vous souhaites une bonne soirée et vous dit à demain."

Le groupe de femme se dispersa vers la sortie et toutes reprirent le chemin de leur domicile. Nia n'avait qu'une hâte, retrouver sa plaine entouré de mille fleur, s'allonger sur l'herbe et sentir le vent dans ses cheveux. Elle n'était décidément pas faîtes pour la vie urbaine.

La jeune fille marcha d'un pas assurée vers le lieu de ses convoitises et s'y installa à son habitude.

Au sommet de la plaine, elle pouvait être qui elle voulait, ne plus se cachait et admirer de ses propres yeux tout ce que la nature lui offrait.

Ainsi elle retira sa cape, sortit un morceau de pain de son sac et dégusta son repas en admirant le ciel teinté d'une couleur vermeil.

L'air tiède de l'été était agréable et Nia pour harmoniser le tout, paume contre le sol, fit éclore des milliers de fleurs en tout genre autour de sa position.

Ainsi ce lieu devient mon jardin secret, pensa t-elle, et j'aimerais tant pouvoir contrôler les éléments que je ne maîtrise pas, afin de vraiment obtenir l'endroit de mes pensées.

En effet dans la culture Elémentaliste si votre professeur meurt l'élève arrête son apprentissage jusqu'à ce que en rêve son professeur lui envoie un dernier message comme pour dire que l'apprenti peut désormais apprendre seul. Nia était restait au stade du 1er élément et n'en avait appris que l'aspect superficielle de la chose. Seulement la floraison saisonnières et la pousse rapide.

Son enseignement fut arrêté lors de la première vague de soldats envoyés par le roi.

Sa professeure tenait fermement à protéger ses élèves, ce qui lui coûta la vie.

Lorsque la nuit tomba, la jeune fille fit comme les autres jours un lit végétale dans lequel elle se blottit et laissa la nuit briller de mille étoiles.