| Partie 7 | ~ In-Ho

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Il faisait si chaud. Le soleil avait tapé toute la journée sur la ville. Les cheveux étouffaient dans l'écurie, l'eau manquait. Les soldats n'arrivaient même pas à fermer l'œil de la nuit, ils tentaient au mieux de se rafraîchir, leur armure était si lourde! Si encombrante! Le métal avait brulé leur peau, ils se servaient à présent de leur casque pour récupérer de l'eau de pluie et se la versaient sur le corps. C'était insoutenable. Mais à l'intérieur, il ne faisait pas plus frais. Les servantes suaient sous leur volute de tissu épais qu'elles portaient à l'année. Elles avaient peu de robe à se mettre et toujours la même lorsqu'elles travaillaient. Toujours cette épaisse jupe rouge avec ce tissu noir pour le haut, le gros ruban les empêchaient de respirer en ces grandes chaleurs.

Il fallait aérer. On arrosait les plantes toutes la nuit, on ouvrait les portes et faisaient le plus de courant d'air possible. Mais à défaut de vouloir trop aéré. On négligeait certaine fenêtre. Où l'on pouvait rentrer comme le vent. Il faisait très calme cette nuit là. Il n'y avait aucune bougie d'allumer pour éviter leur chaleur. Il faisait aussi sombre qu'une ombre.

Une servante traversait le couloir, ses pas étaient rapides et discret. La chambre du Roi ne se trouvait pas loin, il fallait faire attention. Un mouvement fit sursauter la pauvre servante. Elle se retourna vivement mais ne vit rien. Sans doute une branche près de la fenêtre. Elle continua son chemin et ouvrit une porte, on entendit les petits gémissements d'une femme, la servante referma la porte aussi discrètement qu'elle ne l'avait ouvert. On était sûr maintenant.

On sauta sur le rebord de la fenêtre. Dans un coup de vent, les fins voiles de soie volèrent, on s'engouffra dedans. Puis ils s'atténuèrent, mais il n'y avait plus rien. Une ombre s'approcha de la fameuse porte. On les entendaient encore. C'était bel et bien là.

On n'était plus qu'à quelques pas à présent, il n'y avait plus personne. Les serviteurs s'étaient eux-mêmes retirés. La chambre était la seule illuminée de toutes. Les flammes de quelques bougies volèrent au passage d'un léger coup de vent, presque au ralentit, puis elles reprirent leur danse. Un pas après l'autre, le plus lentement possible.

Au plus proche maintenant du lit centrale, il était possible d'apercevoir les deux corps, de reconnaître la coiffe somptueuse et dorée de la préférée et de reconnaître les habits précieux et rouge du monarque. Cela ne rimait en rien.

La face argentée se leva, le voile vola au coup de vent, à ce coup de vent, l'ombre se faufila au dessus des deux protagonistes. Si le vent ne s'était pas arrêté à ce moment, alors l'arme aurait été levée, elle aurait frappé.

Mais non. Le voile d'intimité était redescendu. Toute discrétion envolée. La femme hurla de peur, se cachant dans les couvertures. L'homme appela à l'aide, désarmé. Tant pis! Il fallait agir! L'arme se leva au plus haut vers le ciel, elle s'apprêtait à redescendre plus rapidement, frappant la chair, fouettant l'air. Mais elle s'arrêta en pleine volée. On entendit des voix, des pas pressants. Trop tard! L'ombre repartit. Comme le vent. Comme si elle n'était jamais venue. Pourtant sa présence semblait encore présente. Son parfum amplifiait l'air.

...

-Alors que comptes-tu faire à présent? Interroge soucieux le plus vieux.

-J'aimerais bien savoir la véritable raison du départ de Eun ae. Ce n'est pas un de nous. Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus.

Il boit une gorgée de vin que la danseuse vient de lui servir.

-Je pense plutôt à une attaque. Pourquoi pas à la frontière?

Secret royalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant