chapitre 1 : NIAAZ ET ATAYA

21 1 0
                                    

Mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père est arrivé sur un négrier français du nom de Marylou le 16 octobre 1761 à Mobile en Alabama. Le trajet s'était passé sans encombres grâce aux rites de voyage qu'avait accomplit Niaaz, Jackson de son prénom de blanc, mon ancêtre.

Niaaz était un grand sorcier, descendant d'une riche et puissante lignée de magiciens habitant le Dahomey, nous les Ejaya. Vivant en Afrique, Niaaz était un jeune prince destiné à épouser une jeune princesse du nom d'Ataya, mais tout deux rêvaient de plus. Ils ne voulaient pas suivre ce destin tout tracé. Ils ne voulaient pas être simplement l'alliance fragile entre deux peuples. C'est ainsi que, la nuit précédant leur mariage, les deux amants s'enfuirent. C'est ainsi que commença leur périple...

Ils marchèrent neuf jours en direction du littoral où des rumeurs racontaient que des hommes au teint semblable aux nuages et aux cheveux couleur or nous guidaient vers un nouveau monde riche et où tous sont heureux. Bien sûr tout cela est faux et n'était qu'une ruse des négrier pour attraper plus d'esclaves afin de les mener vers l'Amérique.

Le neuvième jour, les amoureux, ayant dormi sous un arbre furent réveillés par des bruits de pas lointains, puis des bruits semblables aux cri des acatupulio, des oiseaux émettants des sons comparables aux détonations des fusils. Niaaz lança un sort nommé invisiriata sur lui et sa compagne de sorte à ce qu'ils deviennent tout deux invisibles aux yeux des hommes. Quelques instants plus tard deux hommes de la tribu Balactos reconnaissables à leurs corps couverts de tatouages, menacés par ces étranges hommes à la peau claire munis d'un genre de bâton sophistiqué, furent abattus sous les yeux impuissants des amants.

La nuit tombée et les « toubabs », comme avait entendu Niaaz crier les Balactos avant de mourir, étants partis, le prince et la princesse décidèrent d'enterrer les victimes, tel était la manière de faire pour les personnes ayant été tuées de manière prématurée. Toujours protégés par le sort, Niaaz et Ataya décidèrent de visiter le camp des troubabs, installé sur la plage. Là, ils constatèrent avec horreur une dizaines de cage où s'emplillait une bonne centaine d'hommes de couleur.

Levant le sort, Niaaz ouvra chacune des onze cages présentes sur cette plage et aida les prisonniers à se réfugier dans la forêt. Vingt hommes se dirigèrent jusqu'aux habitations toubabs situés non loin des cages. Là ils trouvèrent les négriers blancs en train de fêter leur retour imminent après 3 mois de chasse à l'homme intensive. Tous se vengèrent avec hargne de ces hommes horribles qui les avaient réduit au stade de vulgaires rats en cage...

Le lendemain matin, après avoir accompli les rites magiques du voyage et suggéré aux ex-captifs de surveiller les côtes au cas où d'autres négriers blancs décideraient de revenir, Niaaz et Ataya embarquèrent avec d'autres individus à bord de l'ex bateau négrier à la quête du nouveau monde, n'ayant pas perdu espoir même après avoir rencontré les toubabs.

Les semaines s'écoulaient et, guidés par les vents d'été, ils gagnèrent rapidement les terres du nouveau monde.

C'est ainsi que, non loin de chez moi, commença leur nouvelle vie aux Amériques.

THAT'S US [FRENCH]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant