Mars

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10 Mars

La neige est toujours présente et paralyse toujours notre ile. Comme chaque année le monde parait être stoppé durant l’hiver. Le paysage uniforme reste inchangé des dizaines de jours durant, la vie est monotone.

Le monde extérieur que l’on peut observer à travers les écrans de télévision parait irréel. La vie à l’extérieur va trop vite. Parfois on se fait l’impression d’être des sortes d’amish.

Nos voitures sont anciennes, nous vivons en quasi autarcie, nos télé bien que captant pour la plupart le câble sont anciennes, bien loin des fabuleux écrans plat que l’on trouve dans les villes.

Nous avons internet quand le temps est stable, et pour les portables… mieux vaut s’accrocher si on veut trouver du réseau ici.

Nastäm est vraiment une toute petite ile perdue en mer du nord. Ici les gens ne vont pas en université, on reprend généralement le travail de son père qui lui-même le tenait de son père…

Rares sont ceux qui sont déjà allés à l’extérieur. En fait je crois bien être l’une des seules et encore est-ce à cause de mon travail d’écrivain où il a fallu que je rencontre mon éditeur.

Je plains quiconque viendra s’installer ici. Car cela ne sera pas gagné pour s’intégrer dans notre communauté.

17 Mars

Le fils de Mme Bones est malade, il semblerait qu’il ait attrapé une mauvaise grippe en jouant dans la neige. C’est même étonnant que cela arrive si tard  cela fera bientôt cinq mois qu’il neige.

Mme Harvey a apporté ses remèdes de « grand-mère » et a assuré à Mme Bones que son fils serait sur pied en peu de temps, juste le temps pour son corps de « mettre dehors l’attaquant ».

Les remèdes de Mme Harvey sont connus par ici. Elle sert de guérisseuse et sage-femme quand sa fille ne peut le faire. Elle  est aussi notre pharmacienne, elle crée ses propres remèdes à partir des plantes que l’on trouve dans la forêt.

Mon éditrice m’a rappelé ma fin de période de vacance, me signifiant ainsi qu’elle s’impatientait de voir arriver sur son bureau un commencement de quelque chose ou au moins quelques idées plus ou moins abouties.

Néanmoins rien ne me parait digne d’intérêt dans ce que j’écris, toutes mes idées me semblent banales ou déjà vues.

Rien n’est plus déprimant que le syndrome de la page blanche au milieu de l’hiver.

30 Mars

Les enfants du quartier devaient vraiment trouver le temps trop long et l’ennuie trop présent lorsqu’ils n’étaient pas à l’école.

Après les traditionnelles batailles de boules de neige puis le concours de bonhomme de neige les enfants ont cherché d’autres jeux. Ainsi a-t-on eu le droit à un concours de statue en neige, entrainant la construction d’igloo, cabane et fort de neige et de glace. Après quoi, une fois les différentes bases réalisées c’est une véritable guerre en miniature qui s’est déclenchée occupant les enfants comme les parents, ceux-ci les surveillant tranquillement derrière leurs fenêtres.

Toutefois aujourd’hui c’est un jeu plus ‘classique » qu’ils ont commencé.

Lancé autrefois par un groupe de jeunes enfants qui s’ennuyaient. Il fut repris et amélioré par les adolescents ensuite. Avec le temps il n’a que peu changé.

Il s’agit d’une suite d’épreuve pour prouver son « courage ». Bien que les adultes leur interdisent car il s’agit d’un jeu idiot, ce jeu est quasiment une tradition dans notre ile tant et si bien que tout le monde a réalisé les épreuves au moins une fois étant enfant.

Afin que ce soit équitable pour tous il existe plusieurs « niveaux » ainsi certaines épreuves sont simplifiées pour les plus jeunes mais au final beaucoup finissent par faire tous les niveaux.

Le dernier, pour les plus âgés, a plusieurs étapes. La première consiste à se faire virer de cours pour trois jours, pour pouvoir faire les autres épreuves.

Après quoi selon la saison certaines épreuves changent. La seconde est généralement de faire le mur. La troisième de se baigner nu dans le Lac des Noyés en été ou de se promener dans la Forêt des Anges en hiver. La quatrième consiste cette fois à boire autant d’alcool local que possible. Le record a été établi à deux litres. Pour cette épreuve « le témoin » qui vérifie la validité de chaque épreuve veille à ce que celui qui est mis à l’épreuve ne mette pas sa santé en danger et le fait arrêter de boire lorsqu’il est soul.

La cinquième et dernière épreuve est un peu spéciale.

Il faut rentrer dans le Tombeau des Silences.

Il faut aller au premier étage dans la chambre blanche récupérer sur la table de chevet le pendentif qui y est posé. Il faut le ramener au témoin puis retourner le poser à sa place sur la table de chevet.

Ceux qui ont le courage de retourner dans la maison ne sont pas nombreux à cause des rumeurs. Mais ceux qui refusent ont un gage qui est tout aussi réjouissant puisqu’il consiste à passer la nuit dans le cimetière du village.

Toutes les épreuves se passent de nuit excepté la première. Donc lorsque plusieurs élèves se font virer de cours pour plusieurs jours on sait généralement pourquoi.

Le Tombeau des SilencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant