P R O L O G U E

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Samedi

Je regarde ma robe que j'ai choisi un peu plus tôt dans l'après-midi grâce à un miroir et me félicite mentalement de mon choix. Cette robe épouste parfaitement le peu de formes qu'il me reste. Magnifica !

- Bruna, regardes ici, on en fait deux dernières et c'est finit.

Je prends la pose pendant que les projecteurs et le flash m'aveuglent.
Le bruit de l'appareil photo est le nouveau son de mon quotidien récidivant.

- C'est bon, tu peux aller te changer t'as fait du bon boulot Bru.

Je lui souris et vais me changer.
Je ne me suis jamais vraiment présentée, mon prénom complet est Bruna Jordan Elizabeth.

Ma mère comme vous le savez, est une pure brésilienne, Angelina Castelao. mon père, lui, est français et a des origines Espagnoles.

De mon vrai prénom, Bruna, je suis allée faire des études aux States. Pendant un an, mes professeurs et mes camarades m'ont toujours appelé Jordan. J'ai pris leur habitude. D'après eux, Jordan était plus facile que Bruna.

Je suis retournée en france quelques jours après ma dispute avec l'équipe du brésil, je me suis arrêté à mon escale. Là-bas voulant refaire ma vie, j'ai pris le nom de ma mère et ai refait ma carte d'identité. J'ai coupé mes cheveux qui m'arrivais aux reins jusqu'à mon cou et maintenant je me maquille enfin plus qu'avant, j'ai bien sûr repris ma couleur naturelle. Je fais du sport et j'ai maigris.

J'ai tout fait pour sortir du circuit. J'ai arrêté mes études et je suis devenue mannequin.
Je n'ai plus reparlé à mon frère depuis le divorce de mes parents mais ma mère m'a expliqué ce qu'il s'était passé.
J'en veux tellement à mon père, mon père que dis-je cet homme. Un père n'abandonne pas sa famille pour une dispute. Elle ne m'en a pas raconté plus. Je sais juste qu'ils se sont disputés.

Pour me faire oublier, j'ai coupé tout contact avec tout ce qui concernait le Brésil. Je n'ai bien sûr pas renier mes origines. J'ai passé mon vol à effacer tous les numéros présents dans mon téléphone. Je ne voulais plus être Jordan Romy, la petite amie de Neymar, je voulais être la nouvelle Bruna.

Je me dirige vers les vestiaires et change ma tenue actuelle pour celle de tout à l'heure. Je détache mes cheveux qui étaient attachés en demi-queue.
Je sors des vestiaires.

- Hey Bruna ! Me dit Rawell.

Je lui souris et me dirige vers elle. J'ai rencontré Rawell lors d'un shooting il y a peut-être un mois et maintenant nous sommes collées. Elle est ma meilleure amie.

- Ça te dit de venir avec nous au restaurant ce soir ? On y va avec Maëlle.

- D'accord !

- Je passe te chercher à 19h.

Je hoche la tête avec un sourire avant de sortit de l'agence. Je monte dans ma magnifique voiture. Je commence à rouler en direction de mon appartement.
Je l'ai acheté il y a pas longtemps. En Février. Il me reste d'ailleurs quelques cartons que je n'ai pas encore déballer.

Je monte à mon appartement. Je vis dans le vingtième arrondissement. Le quartier est calme. J'ai une belle vue sur Paris quand je monte sur mon toit. Je suis au dernier étage.

Je me dirige vers mon dressing pour prendre une jolie robe noire de chez Gautier et des talons hauts qui vont avec.
Un claxon se fait entendre. Je me dirige vers ma fenêtre et regarde Rawell depuis celle-ci.

- J'arrive !

Je prends un petit sac qui va avec ma tenue et ferme la porte à clés. Je descends
les escaliers et sors. J'arrive vers la voiture de Rawell et entre.

- Maëlle ?

- Elle nous rejoins là-bas.

Je lui souris, c'est devenue mon action quotidienne. Elle démarre.
On va manger dans un restaurant pas loin. On y va souvent après un shooting.

Elle se gare devant le restaurant et on sors de la voiture. On se dirige vers la terrasse du restaurant où Maëlle nous attend.

- Hi Bitches ! Elle cri.

On rigole puis s'assoit à sa table. J'crois qu'on passe pour des folles.
On discute de tout et n'importe quoi, comme d'habitude et on commande nos plats.
Je prends un risotto. Qu'est-ce que j'aime ça. On parle de notre prochain shooting en collaboration avec le PSG quand un téléphone nous coupe. Maëlle fouille dans son sac et répond après avoir trouvé son téléphone.

- Ouais ?...Avec des amies...De sexe féminin...oui...ok j'y penserai...moi aussi je t'aime...bye...

- Ton mec ? Demande Rawell.

- Ouais, il me traque partout en ce moment. T'as de la chance toi d'être célib'. Elle dit en me regardant.

J'hausse les épaules et amène mes lèvres à la paille de mon mojito. Oui, c'est vrai que j'en ai de la chance. D'être célibataire.

- Hey serveur ! Celui-ci s'approche de nous. Je voudrais une bière s'il vous plaît. Demande Rawell.

- Moi aussi. Continue Maëlle.

- D'accord, de toutes façons je ne peux rien vous refuser.

Il leur fait un clin d'œil et part. Son clin d'œil était pété. Je rigole avec Maëlle. Je crois que Rawell est sous son charme.
Elle le regarde partir comme un lion guette sa proie.

- On va rencontrer les joueurs ! S'enthousiasme Rawell. J'parie qu'ils sont beau et musclés !

On éclate de rire avec Maëlle. Rawelle saute toujours sur tout ce qui bouge.
Après avoir finit de manger, nous disons au revoir à Maëlle et Rawell me ramène.
Je crois qu'elle est obnubilée par notre prochain shooting.
Elle me dépose devant mon immeuble. Je lui fais la bise puis sors de la voiture. Je la regarde s'éloigner quand mon téléphone vibre.

+337 10 •• •• •• ••

Je vois que tu vas mieux, tu te maquilles, tu sors aussi. Tu mets de jolies robes. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu tes fausettes, ça m'a fait du bien. J'écris ça parce que j'ai passé ma nuit à te regarder rigoler avec tes copines sur cette terrasse, j'étais juste devant toi. Je regrette de ne pas te l'avoir dit mais je suis désolé, je regrette tout ce qu'il s'est passé. Je te le dis ce soir car j'ai fumé, j'ai bu, je suis défoncé. Un peu comme tous les soirs depuis que t'es partie...
Reçu dimanche à 00h23

Je n'arrive pas à cliquer sur supprimer, c'est plus fort que moi. J'y arrive pas. Je pensais avoir supprimé son numéro, l'avoir bloqué, effacé.

Je monte en vitesse et me jette sur mon lit en pleurs. Je pensais l'avoir oublié, je pensais m'être fait oublier, jusqu'a ce message.

Et quand revient le fantôme de ton passé, tout est chamboulé

Crochet du droit (tome 2) pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant