Ce que j'ai toujours voulu te dire. En Réécriture

Chapitre neuf

La matinée avait été bien entamée et étrangement, les deux adolescents - du moins un sur deux - cohabitaient dans le calme. Katsuki était allongé sur l'un des canapés du grand salon depuis qu'ils avaient fini leur étrange petit déjeuner. Izuku regardait un album photo que Katsuki lui avait passé, assis sur le canapé faisant face à celui où était son ami d'enfance. Le futur héros aux cheveux blonds regardait passivement la télévision, écoutant à moitié les commentaires que Izuku faisait lorsqu'il reconnaissait sur un des clichés, un événement qui l'avait marqué. Le disciple d'All Might était touché que son ami lui ai remis le livre aussi facilement, lui qui détestait qu'il s'immisce dans sa vie. Mais après tout, c'était en quelque sorte logique quand on y réfléchissait. Katsuki et Izuku avaient grandi ensemble, ils avaient déjà tout vu l'un de l'autre depuis qu'ils étaient enfants. Et puis, Izuku apparaissait aussi sur ces photos alors le plus vieux n'avait pas d'objections à ce qu'il feuillette le livre de photos de famille. Izuku esquissait toujours un sourire devant une photo avant de commenter si quelque chose le marquait. Et au fur et à mesure que le vert regardait les clichés, une question lui vint à l'esprit.
— Katchan ?
— Mmh ?
— Pourquoi as-tu conservé des photos de nous deux ou de moi dans ta chambre ? Se risqua à demander Izuku, sa curiosité prenant le dessus sur sa crainte de brusquer Katsuki.
— Je ne sais pas. Je suppose que j'avais pris l'habitude de les voir tous les jours alors il ne m'est pas venu à l'esprit de les jeter définitivement, répondit Katsuki de manière détachée, regardant toujours l'émission à la télé avec attention.
— Définitivement ?
— Ouais. Il y a eu une période où j'ai jeté pas mal d'affaires qui avaient un lien avec toi, dont les photos. Mais la vieille les remettait à chaque fois sur mon mur ou mon bureau, alors j'ai lâché l'affaire.
— Tu aurais pu les faire exploser...
— ... J'aurais pu oui, fit-il avant de tourner sa tête vers Izuku qui le regardait depuis le début de leur conversation. Je suppose que j'ai bien fait.
— Oui... Je suppose.
Les deux garçons se regardaient dans le silence après cette dernière réponse. Il est vrai que Katsuki aurait pu utiliser son alter afin de faire disparaître les photos dans sa chambre, mais l'idée ne lui était jamais venue à l'esprit. Peut-être qu'une partie de lui aurait pu regretter ce geste irréversible. Une fois partie en fumée, ces souvenirs auraient définitivement disparu. Cependant, maintenant, Katsuki n'y portait plus la même attention qu'avant. Lors de ces années de collège, ces photos avaient été de véritables supplices à voir tous les jours, mais aujourd'hui, alors que sa relation avec Izuku commençait lentement à se remettre sur pied, ces photos étaient devenues banales, de simples souvenirs d'enfance parmi d'autres. Dorénavant, il avait Izuku pour se souvenir de leur passé.

Katsuki détaillait le visage d'Izuku comme s'il le découvrait pour la première fois. À vrai dire c'était un peu le cas. Il n'avait jamais pris le temps de vraiment le regarder, passant la moitié de sa vie à lui tourner le dos et l'autre à le repousser. L'adolescent le voyait enfin comme il était. Un visage gardant quelques aspects enfantins comme des joues rondes, de grands yeux expressifs ou encore cet air candide qu'il prenait parfois. Son corps, lui, avait changé. Il n'était plus ce gringalet pleurnichard qui le suivait partout mais un adolescent plus musclé et sûr de lui - bien qu'il soit toujours pleurnichard parfois. Katsuki aurait pu même tenté de compter les tâches de rousseurs de son ami d'enfance si ce dernier ne s'était pas soudainement mis à rougir. Izuku fut le premier à détourner le regard. Visiblement, les yeux rouges de Katsuki le déstabilisaient trop pour soutenir leur contact plus longtemps.

Izuku sentait son cœur battre dans ses oreilles, rendant son audition corrompue par ces battements assourdissants. Il voulut se lever pour tenter de fuir son trouble mais une coupure d'électricité l'en dissuada. Les deux adolescents se retrouvèrent dans le noir complet, sans comprendre ce qu'il leur arrivait.
— Katchan ? Ça va ? Fit Izuku en plissant les yeux pour apercevoir son ami d'enfance qui s'était assis.
— Oui.
— Ça arrive souvent ?
— Non, et c'est ce qui est étrange. Ne bouge pas, répondit Katsuki dont les sens étaient en alerte.
— Katchan... murmura Izuku avant qu'une flamme bleue n'apparaisse derrière son ami d'enfance laissant apparaître l'ombre d'un homme dont le visage était couvert de peau carbonisée. Qu'est-ce que...
— Deux pour le prix d'un, fit la voix euphorique de cet homme.
Avant qu'Izuku n'eût le temps de se lever, un coup reçu sur sa nuque le fit tomber sur le côté du canapé. Il n'entendit pas les rires de leurs ravisseurs ni même le jurons prononcé par Katsuki avant qu'il ne soit à son tour frappé.