Chapitre 13 - Les rêves de Mlle. Sablé à la Fraise

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Point de Vue - Kim

Dès que nous étions arrivés près de la plage, je l'ai avais entendu, et j'avais de suite commencé à rougir. Pourquoi, bonne question. D'accord, j'avais toujours rougi en présence de Jared, mais maintenant, c'était différent. Un peu comme si depuis qu'il était revenu, j'avais peur. Pas de lui, mais de le décevoir. De faire un truc qu'il fallait pas, et que sa perception de moi change. Et puis, je pense que ce sentiment était renforcé par le fait que j'avais l'impression que mes sentiments avaient changés à son égard. C'était plus un crush débile de petite fille, je crois que j'étais tombée amoureuse de lui. Et c'est ça qui me faisait peur. Remettre son bonheur tout entier entre les mains de quelqu'un d'autre, c'est effrayant.

Pourtant, toutes ces inquiétudes se dispersèrent lorsqu'il arriva devant moi et me sourit. Mon dieu, qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour ce sourire ! À chaque fois qu'il me regardait avec cet air espiègle, je sentais mon coeur fondre dans ma poitrine, ma respiration s'accélérait, et ça me donnait tout de suite l'envie de sourire, moi aussi.

Enfin bref. Il nous invita à venir le rejoindre avec ses amis au bord de l'eau, et on commença à descendre les escaliers de pierre. J'aurais bien voulu vous dire que j'avais atteint le bas des marches de façon tout à fait gracieuse, mais ce serait un petit (ok, un énorme) mensonge. Comme à mon habitude, je faillis trébucher. Petite parenthèse, si je devais mourir (vieillesse exclue), je suis sûre que ce serait de façon absolument ridicule, dans le genre je me prends les pieds dans mes propres pieds, je trébuche dans les escaliers, en essayant de me relever, je glisse dans une flaque d'eau que j'avais eu la flemme de nettoyer la veille, je me cogne la tête sur un table, et tous les livres laissées (un peu) en bordel me tombe sur la tête. Voilà. Fin de la parenthèse. Donc, je trébuche. Et non, je ne fais pas dans le cliché, donc, non, je ne tombais pas dans les bras de Jared qui me retint d'une chute mortelle. En fait, je lui tombais dessus. Littéralement. En tombant -heureusement qu'on était presque au bas des escaliers- je le poussais aussi dans ma chute puisque il était juste devant moi, et il se rétamait par terre. J'aurais sûrement trouvé ça beaucoup plus drôle si ce n'était pas Jared, et si je ne m'étais pas retrouvée en travers de lui deux secondes plus tard. Pour la gênance, on fait difficilement pire (en tout cas pour moi).

Le problème, c'est que je n'ai pas tout de suite réalisé dans quelle position... rocambolesque, on était. Probablement pour deux raisons : de un, j'étais en train de manger du sable (beurk), et de deux, j'avais l'impression d'être sur un petit soleil (non, pas un nuage, un soleil, un soleil vrai de vrai, brûlant). Ce qui me ramena à la réalité, ce fut les rires d'Anna et de Paul, l'ami de Jared. C'est drôle comment deux personnes qui font exactement la même action peuvent la faire de façon si différente. Alors qu'Anna avait l'air d'une petite fille trop mignonne qui a mal aux côtes à force de rire, Paul, lui, ressemblait à... En fait, j'en sais rien. On aurait dit une sorte de croisement entre un grognement de loup et un raclement de gorge après avoir failli s'étouffer avec une cuisse de poulet (je parle d'expérience). Mais bon, je n'étais vraiment personne pour juger, étant donné que mon rire ressemblait à un brisage de cordes vocales d'une giraffe.

Bon, revenons à nos moutons -ou à nos giraffes (hahahaha). Donc, j'étais étalée sur Jared. Génial. Vraiment génial. Et ce n'était pas ironique. Je veux dire, bien sûr que j'étais pour un rapprochement. Mais pas... ce genre re rapprochement. Heureusement que Lucy cassa le silence maintenant gênant qui s'était installé , enfin, si on peut dire heureusement :

-"Voilà, voilà, pour ceux qui ne la connaissaient pas encore, je vous présente Mlle. Sablé À La Fraise, dit Lucy dans un petit gloussement."

De n'importe qui d'autre, j'aurais trouvé ça vraiment méchant, mais pas d'elle, parce que je connaissais Lucy. C'est vrai que parfois, elle faisait quelques gaffes, mais ça contribuait à faire d'elle la personne géniale et adorable que j'adorais.

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