Gravités Opposées

Chapitre 4 - Des sentiments plus forts que la raison

Point De Vue - Kim

Après 10 autres minutes de chemin, j'arrivais enfin chez moi. Je rentrai, puis je montai directement à l'étage. Je m'assis sur mon lit, puis je posai ma tête sur mon oreiller, et je fermai les yeux. Mais mes yeux restèrent secs. Désespérément secs. J'aurai préféré pleurer toutes les larmes de mon corps, crier jusqu'à m'en casser la voix, être en colère contre Jared, contre Katy, contre le monde entier. Mais non. Je ne ressentais rien de tout cela. J'avais seulement l'impression que c'était ... normal. Peut-être au fond de mon coeur avait-il déjà compris que Jared n'étais pas pour moi, et que je m'accrochais désespérément à des sentiments qui ne seraient jamais réciproques.

Alors que j'essayai de me vider la tête, mon portable sonna. Le nom d'Anna s'afficha à l'écran. Je décrochai :

-"Salut"

-"Coucou, Kim, comment ça va ? Tu n'es pas trop triste ? Tu tiens le coup ? Quand on est partit, tu avais l'air vraiment désespéré, alors je m'inquiétais ..."

-"Non non, ça va, ne t'en fais pas."

-"Kim, tu es ma meilleure amie, dis moi la vérité, s'il-te-plaît."

-"Bon, Ok. En fait, je me disais que c'était peut-être le moment pour moi d'abandonner."

-"Quoi ?! Mais pourquoi ?", s'exclama mon amie.

-"Tu le l'as dit toi même, il en aime une autre. Pourquoi me raccrocher à quelque chose qui m'existe pas ?"

-"Kim, écoutes moi bien. Je sais que la décision t'appartient, mais ... si tu l'aimes vraiment, tu dois persévérer. En plus, si tu abandonnes, tu risques de te demander toute ta vie si tu as pris la bonne décision, et tu perdras par abandon. Est-ce que tu veux vraiment laissé le garçon que tu aimes depuis toujours à une fille comme Katy ?"

J'avais dû rester un peu trop longtemps silencieuse, car Anna me souhaita une bonne nuit et me dit à demain, et elle raccrocha.

Je fermais les yeux, et je réfléchi à ce que je devais faire. Fallait-il écouter mon coeur ou ma raison ?

Point De Vue - Jared

-"Jared ! Paul ! C'est votre tour de partir en patrouille !", appela Sam.

-"Ok. Tu viens, Jared ? Jared ? Ouh ouh, Jared ? Tu viens, oui ou non ?", dit Paul en me secouant.

-"Hein ? Euh, oui oui, j'arrive."

Je sortis à contrecoeur de mes pensées, et j'effaçai le visage de Kim de mon esprit. Je me levai du canapé, et je rejoignis Paul à l'entrée de la maison. Nous descendîmes les quelques marches du perron, puis nous partîmes dans la forêt commencer notre patrouille.

Après quelques pas dans la forêt, nous nous changeâmes en loups. Nous avions décider de faire le tour des bords des bois, puis d'aller faire un tour vers la frontière avec le territoire des vampires, pour finalement couper à travers le sous-bois pour rentrer. Nous partîmes donc vers l'est.

Après une demi-heure environ de marche, Paul se mit à me pousser gentiment - enfin, aussi gentiment qu'on peut le faire quand on est un loup d'au moins quatre-vingt-dix kilos :

-"S'il-te-plaît, Jared, tu peux arrêter de penser à Kim ?", me lança-t-il sur le ton de la plaisanterie.

-"Quoi, mais ... "

-"Aurais-tu par hasard oublié que j'entend tes pensées ? Et là, j'en ai ras le bol de voir Kim sourire, Kim parler à sa copine, Kim te regarder, Kim faire ça, Kim faire ci, ..."

-"Hein ?! Euh ... je ... tu ... hem ...", répondis-je, sans savoir quoi dire.

-"Enfin, Jared, tu croyais pouvoir nous cacher combien de temps que tu t'étais imprégné ?'

-"Ben, en fait, je pensais que vous alliez vous moquer de moi, et ..."

-"Mais non, t'en fais pas, mais ... Kim ? Je sais pas, ça me paraît un peu bizarre, c'est pas trop, disons ... le style de filles avec qui tu sors, d'habitude, non ?"

-"Justement, elle est vraie, elle est authentique, elle essaie pas de changer pour être populaire, elle reste elle-même ..."

-"Ouh là là, mais c'est que tu es vraiment amoureux, dis moi ...", ma taquina-t-il.

Je lui souris en retour, enfin, je retroussai le coin de ma gueule, et il me dit :

-"Allez, mon pote, tu vas voir, avant d'avoir eu le temps de dire "Ouf", elle sera folle de toi !"

J'espère, je murmurai pour moi-même, même si Paul avait dû l'entendre. Nous finîmes vite fait la patrouille, et, avec rien d'anormal à signaler, nous rentrâmes chez Sam.