Chapitre 4

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Je pense sincèrement que c'est la pire nuit que je n'ai jamais passé. Des cauchemars horribles m'ont réveiller toutes les heures m'empêchant de dormir. Le lendemain matin j'ai des cernes énormes sous les yeux et le regard vide.

Une femme arrive quelques minutes plus tard. Elle a un mouvement de recul en voyant mon état puis elle prononce sans bonjour : « Je suis celle qui est chargée de te décrire la suite des événements. Suis moi ». Puis elle ouvre la porte de la cellule et m'emmène dans une autre salle. Elle me demande de m'assoir sur une chaise puis se place face à moi et m'annonce abruptement « Écoute je ne prends absolument aucun plaisir à venir parler avec un membre de ton espèce mais j'y suis obligé donc je vais aller vite.»

Elle marque une pause durant laquelle elle semble hésiter, secoue la tête négativement et continue : « A partir d'aujourd'hui tu est définitivement vu comme une métamorphe avec tout ce que ça implique; pas de retour en arrière possible. Il est... » Elle regarde sa montre. « ...9h00. A 10h00 on t'emmènera sur la place. Tu aura 2h pour trouver l'avion qui te mènera au pays des métamorphes. Pendant ce temps là, la milice aura pour ordre de tuer tout les monstres comme toi qui seront lâchés dans la ville. A toi de trouver cette avion avant les 2h impartis pour être libre, ou alors ton cadavre sera traîné ,comme tout les autres qui n'ont pas survécu ,sur la place au yeux de tous. Tu as maintenant ton destin en main. La liberté ou la mort. »

Après ces paroles qui me laissèrent les bras ballants et la bouche ouverte. Elle se releva nonchalamment puis sembla se rappeler quelque chose se retourna me laissant sur cette phrase :  «J'espère que ce soir ton cadavre sera sur la place, métamorphe. » Elle avait prononcé ces mots avec un rictus machiavélique ,comme elle dirait au revoir à un ennemi de longue date. Comme si ma vie n'était rien pour elle, que je n'étais qu'une ordure de plus a éliminé sur cette Terre.Je restait comme paralysé. Pourquoi tout le monde souhaitait maintenant ma mort ?

Un membre de la milice vint me chercher et me traîna comme un vulgaire sac en direction de la place de la ville. Je crois qu'il allait falloir que je m'habitue à être traîne tout le temps ... Le soldat me fait passer devant les habitations longeant le lycée. Lorsque j'aperçois la mienne, j'ai un hoquet de stupeur. Comment ma mère vas réagir si elle me voit dans cette état alors que je lui avait jurer d'être forte en toutes circonstances ? Prise d'un élan de courage je me relève, le dos droit et les yeux fixés devant moi tentant de paraître sûre de moi. J'arrive sur le trottoir et je jette un regard vers le porche.

La porte s'ouvre sur ma mère. Elle s'arrête brusquement en me voyant, faisant le mouvement de me rejoindre mais qui se stoppe dès qu'elle voit le garde derrière moi. Les larmes me monte au yeux et je commence à m'agiter vers elle en criant « Maman! Maman! » Je fonds en larme oubliant ma promesse lorsque je voit qu'elle recule. Elle parait incertaine et me jette un dernier regard puis disparait derrière la porte. Je ne peux pas le croire, ma mère qui m'a éduqué depuis 16 ans a maintenant peur de moi. Elle m'abandonne avec tellement de facilité que ça en devient effrayant. Pourquoi avoir détourné le regard alors que je pensais que peu importe quelles espèces allait être la mienne elle me soutiendrais toujours ? C'est un coup bas que je reçoit en pleine poitrine avec la force d'un ouragan. Je m'effondre sur le sol.

Le soldat peu sensible à ma peine me relève d'un coup de pieds dans le dos et me force a continuer ma route. Je ne relève plus la tête préférant la garder basse tout le long du trajet pour cacher mes larmes. La seule personne de ma famille qui me restait vient de lâchement m'abandonner, seulement à cause de cette société qui nous apprends a mépriser les métamorphes depuis des années. La douleur fait doucement place à un autre sentiment plus fort, j'ai envie de continuer juste pour prouver a ce monde que je mérite autant de vivre que n'importe qui. Je trouverais cette avion peut importe ce que cela me coutera. Peut être que je vais mourir aujourd'hui mais je n'ai plus peur. Je relève la tête lorsque l'on arrive sur la place. Un attroupement de personnes se présente face a moi. Les gens s'écartent de mon chemin par peur. Une allée de regard haineux forment un chemin jusqu'aux autres métamorphes qui étaient arrivé avant moi. Je suis la dernière. Je maintient les yeux fixés sur la moindre personne me dévisageant. Je n'ai plus aucun regret car mon unique objectif est maintenant de survivre.

Le maire de la ville arrive et se place sur une estrade ,dominant tout le monde. Il commence a parler en haussant la voix : «Mes chères concitoyens, nous voici réunis aujourd'hui pour regarder tous ensemble ce que DownTown fait aux métamorphes ! »Il désigne notre groupe du doigt.Une clameur sauvage s'élève de la foule.«Gloire à notre ville ! Gloire à la milice ! Et mort aux métamorphes !»La foule l'acclame et nous hue . Il déclame alors : « Je déclare ouverte la chasse ! »

Le jour de ma métamorphoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant