Manges moi.

Qu'une photo

- ... et voici la clef de votre chambre.

- Merci.

Je pris la clef que venait de me déposer le gérant du motel et m'en alla découvrir où j'allais passer ma nuit. C'était une chambre modeste : un lit simple qui ne semblait pas du tout confortable, une étagère en bois et, la seule chose qui semblait neuf, un miroir. Je déposais ma veste sur le bord du lit, mon sac au sol et retirai chaussures et t-shirt.

- Mon dieu ça va me faire du bien ce petit repos ! m'écriais-je en m'asseyant au bord du lit

Je fouillais dans mon sac pour en sortir ce qui me servirait de repas ce soir quand je mis la main sur un papier.

Une photo.

Qui n'avait rien à faire là.

Je la regardais, en fond une plage de sable orange, la mer et son écume, le ciel étrangement blanc. Au premier plan une femme à la peau bronzée semblant attendre quelque chose... ou quelqu'un. Ses cheveux noir et bouclés tombaient en cascade jusqu'à ses épaules et elle n'était vêtue que d'une simple robe blanche qui laissait aisément deviner ses courbes et formes généreuses.

Cette photo avait beau être magnifique, quelque chose d'étrange semblait néanmoins s'en dégager. Plus je la regardais, plus elle semblait m'engloutir et plus la jeune femme semblait s'approcher de moi.

Que m'arrive-t-il...

Je me retrouvais maintenant à la contempler devant moi, celle qui n'était qu'image venait maintenant d'être réalité. Elle me sourit timidement en hochant la tête sur le côté, révélant un cou marqué de cicatrices. Mon regard monta à son visage. Ses yeux en amandes d'un noir si intense qu'il m'est incapable de distinguer ses pupilles, un grain de beauté ornant le coin du droit. Ses lèvres roses et pulpeuses à rendre fou tous les hommes. Je la détaillai minutieusement en baissant mes yeux sur sa poitrine, ni grosse ni petite, le tissu de sa robe n'étant pas assez opaque je pu admirer silencieusement ses charmants tétons ainsi que les courbes de ses hanches.

Dans un geste tendre et sans même que je n'y prenne garde, mes mains se retrouvèrent à glisser sur ses bras nus, remontant sur ses épaules pour ensuite venir au contact de ses seins au travers ce tissu blanc. Je fixais son visage, ses yeux posés sur moi avec un regard doux me poussaient à continuer l'exploration de ce corps si désirable. J'attrapais sa poitrine et fis tendrement rouler ses tétons contre mes pouces à travers le tissu de sa robe qui me semblait maintenant forte inutile. Elle ferma les yeux et entrouvrit la bouche laissant échapper un souffle léger qui me chatouilla le visage. Mes mains descendirent délicatement jusqu'à ses hanches puis remontèrent dans son dos, sur sa nuque. J'entrepris d'admirer sa chevelure obscure et d'une douceur sans pareil avant de faire redescendre lentement mes mains vers ses fesses en l'attirant contre moi. Elle frissonna mais se laissa faire lorsque je me mis à doucement les caresser puis que j'eus osé aventurer mes mains vers son jardin secret. J'eus le temps d'en sentir l'humidité contre mes doigts avant d'interrompre mes caresses et de retirer mes mains de ce corps envoûtant.

Elle cligna des yeux et m'offrit un tendre sourire qui me fit étrangement frissonner.

Ses yeux.

Ses yeux ne reflétaient que plaisir et désir.

Un autre frisson parcouru mon corps.

Contre toute attente elle prit mon visage entre ses mains et m'embrassa avec passion avant de disparaître.

D'un coup les ténèbres m'engloutirent et quelque chose d'oppressant me fit suffoquer. Je sentais ma tête tourner, mon énergie se perdre, mon souffle me manquer et des griffes mortelles me serrer le cou.

Retrouve-moi

Je me réveillai en sursaut, la gorge sèche.

- Un rêve ?

Je regardai autour de moi, la pièce n'avait pas changé. La photo, toujours dans ma main, n'était plus celle de mes souvenirs. La mer s'était retirée et la fille... disparue.

Non. Bien plus qu'un simple rêve. pensais-je en la rangeant dans mon carnet.

Je m'arrêtais quelques instants et regardais mes mains.

Qui était celle fille ? me demandais-je Pourquoi... son corps, son regard, cette douceur... c'était si réel. Et ce baiser... Pourquoi ? Ça n'a aucun sens. Mais ces ténèbres, et son appel... si encore il s'agissait bien du sien.

Un cliquetis me fit sortir des souvenirs de ce rêve bien trop torride au vu de la fin qu'il réservait.

 --------------------------- END ---------------------------