Le soleil était en train de se lever, tout doucement. Par la fenêtre, je pouvais imaginer le froid glacial qui enrobait les rues et les gens prêts à affronter une nouvelle journée. De mon côté, j'étais toujours blotti sur mon canapé, les yeux gonflés par la nuit que je venais de passer. Finalement, le silence était tout ce dont j'avais besoin. Me retrouver seule, faire le point sur ma vie, sur mes attentes. J'aurais pu rester des heures, avachie ainsi sur mon canapé mais je savais pertinemment que ce n'était pas la solution.
Je me suis certainement levée trop soudainement car je vois flou et une douleur intense se fait ressentir dans ma tête. Mes jambes sont lourdes, mon dos est douloureux. Satané canapé... Il est esthétiquement très agréable. Visuellement, il semble confortable, douillet et réconfortant. J'adore la masse de coussins qui l'habille et le plaid tricoté par tante Annette posé sur l'accoudoir dans lequel je ne peux m'empêcher de me blottir dès que je pose mes fesses sur ce canapé. Cependant, j'ai le regret de vous annoncer que tout ça, ce n'est qu'artifice. En réalité, il n'est pas si confortable et pas si réconfortant. Lorsqu'on s'y assoit, on s'enfonce très vite jusqu'à toucher ses entrailles. Il n'est pas très grand, ce qui ne permet pas de s'allonger de tout son long. Souvent recroquevillé, les crampes se font très vite ressentir.
Mon café à la main, je fixe ce canapé, perdue une fois de plus dans mes pensées. Il était devenu très important pour moi, en très peu de temps. Mes amies ne l'ont jamais vraiment apprécié. Mais moi, je voyais le bon en lui. J'étais persuadée qu'on pouvait vivre une belle histoire lui et moi. Malgré son côté prétentieux, il cachait une certaine vulnérabilité qui m'attirait. Je n'ai malheureusement pas eu le temps, ni l'occasion de découvrir qui se cachait véritablement derrière cette façade. Je persiste à croire que l'on aurait pu vivre quelque chose de sincère, si seulement nous nous étions rencontrer au bon moment.
En prenant du recul sur moi-même, je ne suis pas étonnée de découvrir que je suis une personne lunatique. Mes humeurs sont très changeantes, tout comme ma motivation. Je peux passer en un rien de temps d'une humeur fracassante à une humeur totalement enjouée. Il y a quelques minutes, j'avais encore comme projet, de passer ma journée en pyjama devant Netflix. Mais me voilà en train d'enfiler mes baskets pour rejoindre la salle de sport.
Mon téléphone ne cesse de sonner mais je ne souhaite toujours pas affronter la réalité. Sans prendre la peine de lire les nombreux SMS qui affluent depuis hier soir, je devine qu'il y en a certainement un qui énonce les mots tant redouter: "je te l'avais bien dit" ; "je t'avais prévenu" ; "On apprend de ses erreurs" ; "Il ne te méritait pas". Ces mots sont censés être réconfortants. Pourtant, je ne vois que le jugement. Cette idée me déchire le coeur bien plus qu'il ne l'est déjà. Je vous laisse imaginer les dégâts... Mais, tant bien que mal, je maintiens mon rythme. Je me concentre sur les battements de mon coeur et sur le soleil qui caresse ma peau. Je ne peux m'empêcher, malgré l'effort, de fermer les yeux un instant pour apprécier le moment. C'est à cet instant, que je me rends compte que cette rupture n'est pas une si mauvaise chose.
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Le Journal d'une Célibartichaut
RomanceLe dégout, la colère, l'incompréhension, je ne sais pas trop comment qualifier mon état d'esprit actuel. Mais s'il y a bien une chose dont je suis sûre, c'est d'avoir l'impression que le monde est en train de s'écrouler autour de moi. Je m'appelle L...