Chapitre Premier écrit par Myù.
Je mets mon sweat rouge et prends un navet, Papi Jin les adore et ça lui ferait vraiment plaisir s'il voyait que je lui en avais pris.
"-À plus papa et maman, ne faites pas trop de bêtises en mon absence !"
Ma mère rougit brusquement et je mets ma capuche en lâchant un petit rire. Je n'aime pas qu'on me regarde dans la rue, ni qu'on mate mon cul... Alors après avoir fermé la porte en chêne, je tire sur mon sweat pour cacher mon boule et prends la direction du bois.
Je ne vois que les graviers au sol mais j'entends déjà des sifflements : Ici, je suis considéré comme la pute... alors que je suis le seul innoncent du petit village. Il n'y a aucun bébé et les petits et petites de 9 ans l'ont déjà fait entre eux.
La forêt écarte ses arbres pour me laisser pénétrer ce lieu sinistre. Je prends le chemin du sentier si étroit que les branches d'arbres effleurent mon visage clair. Je retire ma capuche et passe mes mains dans mes poches en continuant ma route.
Les voix de ceux qui m'ont sifflé se font plus lointaines. Heureusement, je n'ai pas peur d'eux, je sais me défendre et comme on dit : "Qui a peur, ... a peur !".
Et je sais donner un coup de genou la où il faut !
Je marche longtemps, quelques fois des poussées de vitesse me prennent en croyant entendre quelqu'un dans mon dos.
J'observe la forêt qui me parait très calme, un peu trop même. Les arbres semblent morts, les oiseaux ne chantent pas et l'atmosphère se fait froide...
Je sens comme... une présence.
Je me retourne vivement, le souffle court et la bouche entrouverte.
Rien.
Mon regard passe tout autour de moi, le feuillage des buissons, les feuilles, les troncs d'arbre, l'écorse, plus loin entre d'autres arbres, au dessus de ma tête... Rien ne bouge. Et soudain, je vois l'ombre d'une branche onduler telle une danseuse de Pool Dance.
Sans bruit.Je ne prends même pas la peine de refléchir et pique un sprint comme si la mort me poursuivait. Je sens qu'une personne me suit de près, il ou elle n'est pas loin...
J'ai le coeur qui bat à tout rompre, je reste sur le sentier mais sans voir que celui ci tournait. Je prends un chemin sans dalle avec pour seul par-terre, des feuilles et de la terre.
Je me prends une racine dans les pieds. Il fallait que ça arrive, bien-sûr !
Je suis à terre et je suffoque en me retournant au sol.
Il est là.
Un homme se tient devant moi, il a de petits yeux tirés et le teint pâle, les cheveux complètement emmelés en coupe au bol. Il passe sa langue sur sa bouche Rosé et fine. Il me fixe intensément.
J'ai l'impression qu'il va me bouffer de ses dents et déchiqueter mon corps.
"-Salut.", commence-t-il d'une voix grave mais... aussi douce que du Suga.
Je ne dois pas parler aux inconnus, et encore moins aux personnes canons et sexys.
"-T'es muet ?"
Je ne bouge pas et ne fais rien. Sa gueule semble agressive mais sa voix en dit le contraire.
Il s'accroupit et manque de tomber en perdant l'équilibre sur ses pieds. Je pouffe de rire et il réagit aussitôt :
"-Ça au moins tu sais faire... Et baiser, tu sais ?"
Je le regarde, choqué et terrifié. Attends, il est en train de me demander en plus clair de coucher avec lui nan ?
"-S'il-vous-plaît monsieur, partez...", dis-je de ma petite voix de victime
"-Et pourquoi ça ?", enchaîne le brun.
"-Euh il parlait pas à toi l'gamin mais à moi."
Le chasseur auquel je m'étais adressé sort de la pénombre sous le regard interrogatif du mec accroupit.
Il prend la parole :
"-Continuez ce que vous avez à faire pendant que je cherche mon lapin, Jung Kook. Donc si vous l'avez vu... Ah oui et au passage ! Je m'appelle Jung Ho Seok, chasseur d'animaux et de femmes, si vous voyez ce que je veux dire."
Il nous sourit et je le lui rends mais pas le brun. Je suis un peu gêné...
Il compte rester ? Même si on...?L'homme face à moi s'avance à quatre pattes pendant que l'autre type chantonne "Mathilde" de Jacques Brel en s'asseyant au sol et en chargeant son fusil.
Le brun retire son t-shirt et détourne finalement son regard de moi pour le poser sur le chasseur, sûrement séduit par sa voix d'ivrogne.
Je relâche la pression en moi et expire l'air que j'avais retenu à l'intérieur. Je suis soulagé mais déçu... Alors comme ça je ne lui plais pas ? Parfait.
Je me relève sans faire de bruits pendant que le brun saute à la gorge du chieur de chasseur Jung Ho Seok soit disant nommé, qui pousse son cri de chat égorgé.
Je prends mes jambes à mon cou jusqu'à chez grand-père et en moins de 5 minutes, je me retrouve face à sa porte, chez lui.
Ici, tout est plus rassurant : les oiseaux chantent et la lumière me réchauffe l'esprit, c'est agréable.
"-Papi Jin ? C'est moi, Ji Min !"
Aucun bruit.
"-Tire la cheville et la cheville cherra."
Je me rends compte que Papi ne parle plus très français. Mais je devine ce qu'il voulait dire et m'exécute.
"-Rale pikèt la ak bobin la ap moute."
Je rêve ou il vient de parler créole haïtien ?
J'entre dans la salle principale en glissant sur une capote. Mais qu'est-ce que ?
"-Papi ? Ça va ?
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𝓛𝓮 𝓟𝓮𝓽𝓲𝓽 𝓒𝓱𝓪𝓹𝓮𝓻𝓸𝓷 𝓒𝓸𝓷
Humor"-Ton grand-père va peut-être... mourir Ji Min... Papi Jin ne sent pas très bien. Hier, nous sommes allés le voir et il n'avait pas l'air très fute-fute, il répétait sans arrêt ton nom. Je suis sûr qu'il serait ravi de te voir une dernière fois avan...