Emre,
Je décide aujourd'hui de laisser parler ma colère sur le papier plutôt que de t'infliger encore une fois des cris inutiles. Plus d'un mois maintenant que je ne cesse de réfléchir, que mon esprit est complètement bouleversé, que mon coeur s'arrache à l'idée de ce que tu m'as fait subir.
Malgré tout j'ai essayé de te croire, je te jure Emre j'ai essayé de toute mes forces, de toute mon âme de te croire mais c'est impossible.
Et je n'arrive pas à te pardonner, tu m'as fait beaucoup trop de mal. Je ne sais pas si un jour je parviendrai à te regarder à nouveau avec le même sourire qui se dessinait sur mon visage chaque fois que tu posais ton regard sur moi. Je nous pensais différents.
Comment exprimer ce que j'ai ressenti en apprenant cette trahison, de ce manque de respect terrible ?
Tu sais que les mots ne sont pas des instruments que je manie facilement et aujourd'hui, encore moins que d'habitude... Je ne sais même pas d'où me viens cette inspiration. Je me sens tellement humiliée et blessée au plus profond de mon âme...
Imaginer que tu es posé tes mains sur sa peau, qu'elle t'a touchée et y a pris du plaisir. Pire encore, t'imaginer sourire d'envie dans les bras d'une autre, redécouvrant des passions que je ne pouvais t'offrir étant enceinte. Tout ça me dégoûte.
Nous avions construit notre relation sur des bases saines : La franchise, l'honnêteté et la confiance.
Les images défilent, les souvenirs s'empilent et je n'arrive plus à être heureuse en me les remémorant. Ils sont tous confus, flous, en morceaux.
Comment puis-je essayer de reconstruire un amour durable sur des fondations détruite par ce geste infâme ? Que peux-tu faire pour regagner ma confiance ? Rien. Tu veux que l'on fasse semblant, que tout redevienne comme avant ? Ça m'est totalement impossible. Je n'ai plus envie de te voir, car chaque fois que je te croise, je pense à ce que tu m'as fait.
Tout allait pour le mieux pourtant. Je croyais notre famille heureuse. Bien sûr, conjuguer parentalité et vie de couple n'est pas une chose facile tous les jours, mais je croyais qu'on s'en sortait bien, que nous ne faisions pas partie de ceux qui font semblant d'être heureux.
Avec toutes ces années qui passaient, je sentais que toi et moi marchions main dans la main. Que si l'un de nous deux tombait, l'autre l'aiderait à se relever, c'est ce que l'on s'était promis Emre, c'est ce que tu m'avais promis.
J'ai toujours pensé que tu ne me mentirais jamais. Que tu m'aimais suffisamment pour savoir qu'une vérité qui fait mal est nettement préférable à un mensonge qui réconforte.
J'ai toujours pensé que si tu ne m'aimais plus, tu me le dirais, que tu ne voudrais jamais me bercer stupidement dans une illusion pour éviter les inconforts, que tu me respectais suffisamment pour ne jamais porter atteinte à mon estime, à la confiance que j'ai en moi en brisant cette confiance que j'avais pour toi.
Je n'ai plus envie d'être celle qui pardonne sans cesse et qui se laisse morfondre dans l'idée que tout est de ma faute comme ma mère ne cesse de me le répéter. Je n'ai plus envie d'être cette femme là.
Ce qui est certain c'est que je ne regrette rien de ce que nous avons pu faire, dire ou ressentir ensemble jusqu'à maintenant.
Je t'ai donné tellement d'amour, que je finis par emporter aujourd'hui avec moi. C'est peut-être lâche de ma part de partir comme ça sans rien te dire t-elle une voleuse mais l'envie de t'affronter une dernière fois n'y était pas.
Une chose est sûre, c'est que tu as fait de moi une bien meilleure personne. Grâce à toi j'ai pu me découvrir et entrer en contact avec moi-même de manière différente.
