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MAX BARRETT

Qu'est ce qu'il peut être con, pensais-je tandis que je me retrouvais un vendredi soir, en pleine nuit, entrain de faire le guet dans la cour de mon lycée. Je ne cesse de me retourner vers mon ami, occupé à crocheter la serrure de la fenêtre qui sépare l'extérieur du bureau du directeur de l'établissement.

-Bordel, Sam dépêche-toi !

Ce n'est pas réellement me faire attraper par le garde de nuit qui m'inquiète mais plus le fait que je dois être sur scène dans moins d'une heure et qu'il fait glacial dehors. Je resserre mes bras contre ma poitrine, agitant un peu mes jambes afin de me réchauffer comme je le peux. Sortir faire une mission commando en jupe et débardeur large n'avait pas été ma meilleure idée, seul ma veste en cuir me protégeait un petit peu du rhume qui m'attendait au tournant. J'observais la fumée s'échappant d'entre mes lèvres, me confirmant bien qu'il faisait très froid dehors. Le ciel était beau ce soir, même apaisant, on avait du mal à s'imaginer qu'on était en fait dans la cour du lycée, habituellement beaucoup plus bruyante.

-C'est bon ! chuchota Samuel alors qu'il enjambait le rebord de la fenêtre pour disparaitre dans le bureau.

Comment j'avais pu me retrouver dans cette situation ? Aider ce débile à entrer par effraction dans l'école. Si je me fais prendre, c'est la fin pour moi. Je ne préfère même pas imaginer ce qui pourrait se passer si le garde débarque. Je secoue alors la tête afin de m'enlever cette idée de la tête. Voilà, mon passage sur scène n'était plus la seule chose qui m'inquiétait à présent. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des centaines de regards autour de moi à la recherche du garde qui n'allait surement pas tarder à remarquer notre présence. 

Toujours pas de Samuel dans les environs, lui qui disait que ça ne lui prendrait que quelques secondes. S'il ne revient pas dans les dix secondes je le tue. Pour de vrai.

-Je l'ai ! Lâcha-t-il beaucoup trop fort à mon goût tout en prenant le soin de refermer la fenêtre derrière lui.

Il se dirige vers moi agitant un petit sac d'herbe entre ses doigts. Je sens alors mon sang ne faire qu'un tour et le fusille du regard. Je vais réellement le tuer.

-Tu te fous de ma gueule ? Crachais-je, hors de moi, toujours en chuchotant. Là, j'étais vraiment à deux doigts de lui éclater le crâne. Tu m'as fais prendre tous ses risques juste pour ton herbe à la con ? Tu m'as dit que le directeur t'avais pris ton téléphone et que t'en avais besoin !

-Si je t'avais dit la vérité tu ne serais pas venue avec moi et j'avais besoin de quelqu'un pour faire le guet.

Il leva les épaules comme si son excuse suffirait pour me faire oublier que j'aurais pu me faire renvoyer, ou bien pire encore, juste pour que monsieur récupère de quoi faire à peine un joint. Je voulais lui rétorquer quelque chose mais des bruits de pas me coupa dans mon élan. Le reflet d'une lampe troche miroitait maintenant dans la fenêtre face à moi me fit oublier tout ce que je voulais lui reprocher. Tout ce à quoi je pensais actuellement s'était s'enfuir à tous prix. Je lui saisis alors la main et l'attira en courant vers le parking, notre soudaine course avait peut-être eut l'effet inverse souhaité car le garde semblait nous avoir repérer au loin et accéléra également. Peu importe, nous étions à une distance correcte et vu la nuit noire, aucune chance qu'il nous reconnaisse. Une fois à la hauteur de la voiture, je me précipitai derrière le volant, suivi de Samuel qui prit la place passager, avant de mettre le contact et de sortir en trombe du parking. J'eu un soupir de soulagement quand j'aperçu le garde dans mon rétroviseur arrivé beaucoup trop tard dans le parking pour être capable de reconnaître ma voiture lundi.

Bad At Love (french fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant