Mes amis imaginaires

Chapitre 1 - Partie 1/2 (Corrigée)

  Un rayon de lumière vint me déranger dans mon sommeil. J'ouvris alors lentement un oeil, puis les deux, afin de découvrir d'où provenait cet éclairage. Je m'apprêtais à lever la tête, quand je me rendis compte qu'un poids était présent sur ma taille, ainsi que derrière mon dos. En me retournant, je vis Maxime, en train de dormir paisiblement. Il était vraiment mignon les yeux fermés - même s'il était autant adorable quand il était éveillé -, cela lui donnait un air innocent. Je ne pu retenir un sourire qui se dessina automatiquement sur mes lèvres. Une mèche de cheveux glissa délicatement sur sa joue parfaite. Je reportai mon attention sur la source de mon réveil et remarquai par la même occasion qu'il faisait déjà jour et que le soleil se déchainait sur les volets fermés de ma chambre pour venir éclairer la pièce, encore plongée dans l'ombre. Je me rapprochai de mon bien aimé et lui rendis son étreinte. Soudain, il murmura à mon oreille.

_ Bonjour, mon amour ...

Je sursautai légèrement, avant de lever les yeux vers mon petit ami. Un magnifique sourire apparu sur son visage, me contaminant également à son bonheur, je souris donc à mon tour. J'étais heureuse. Oui, je pouvais l'affirmer avec certitude, j'étais heureuse avec Maxime.

Cela faisait maintenant neuf ans que étions ensembles. Neufs années de bonheur et pas une dispute. Le couple parfait. J'avais l'impression de vivre un conte de fée ou de rêver ... Mais je ne voulais jamais me réveiller si c'était le cas, non, j'étais bien trop chanceuse de l'avoir. Je nageais en plein bonheur. Sa joie de vivre était devenue mon oxygène, et lui était devenu mon monde. Bon, d'accord, je vivais dans une autre dimension si je puis dire, mais lui était la bulle me permettant de respirer.

Soudain, la voix de ma moitié me sortit de mes pensées.

_ Bien dormi ?

Je lui souris tout en hochant la tête pour lui signifier que oui. Ses lèvres s'étirèrent en un magnifique sourire, pendant que ses bras me serrèrent encore plus fort contre lui, comme si sa vie en dépendait.

Il était ma bouée de sauvetage, et j'étais la sienne. Nous nous complétions l'un et l'autre, et c'était cela qui était merveilleux. Sans lui, je n'aurais pas pu survivre dans ce monde cruel et j'aurais fini par me noyer dans l'océan qu'était cette vie.

Dans cette réalité, je n'étais qu'une humaine faible et sans défense. Dans mon monde, j'étais une fille spéciale et puissante. Étais-je folle ? Est-ce que mes amis et mon univers étaient en réalité une simple invention de mon esprit ? C'était ce que ma mère avait toujours cru, et croyait encore aujourd'hui. Mais si tout était dans ma tête, comme le pensaient les spécialistes, alors cela aurait insinué que j'aurais été dotée d'une imagination incroyable, pour ne pas dire surhumaine.

Ce que j'en pensais, moi, si mon avis comptait, était que tout ceci était bien trop complexe pour être et avoir été inventé par une seule et même personne. Chacun croyait en ce qu'il voulait, moi je décidais de croire en mon monde ainsi qu'en leurs habitants.

Les psychologues les qualifiaient d'« amis imaginaires », de pures créations de l'esprit d'un enfant qui indiqueraient une bonne créativité venant de ce dernier. En atteignant l'adolescence, ce phénomène était censé disparaître. Le problème avec moi, c'était que je n'avais jamais cessé de voir ce « monde imaginaire ». J'avais eu dix-sept ans cette année et rien n'avait changé, j'étais toujours la même. Alors oui j'avais grandi, oui j'allais bientôt devenir une adulte, mais mes amis étaient toujours présents dans mon quotidien. Je trouvais cela rassurant et pour rien au monde j'aurais changé les choses. Sarah était ma meilleure amie et Maxime l'amour de ma vie, pourquoi faire comme s'ils n'existaient pas et les ignorer durant toute mon existence ?

J'avais toujours su que la vie sur cette planète était injuste, mais en grandissant j'avais compris que le problème ne venait pas de moi ou de la Terre, mais uniquement des Hommes qui la peuplaient. En effet, la science avait été créé pour faire progresser l'humanité, mais utilisée pour tout et n'importe quoi, elle en devenait l'ennemie. Au cours de l'histoire, la magie avait été oublié ou plutôt bannie de la société, mais ce que trop peu de personnes savaient, c'est qu'elle était toujours présente. Ce que l'on appelait un « miracle », par exemple, n'était autre qu'une manifestation de la magie. L'ennui était qu'un grand nombre de personnes, pour ne pas dire la majorité des gens de ce monde, ne le savaient pas ou ne voulaient pas y croire. Le truc, c'était que dès ma plus jeune enfance, j'avais été confrontée à ce phénomène surnaturel.