Douce torture

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Suis-je la seule à rêver ? À fermer les yeux au son de cette musique, à m'imaginer être la plume de notre âme ? Suis-je la seule à ne jamais cesser de mourir ? Constamment, sans répis, ma voix se meurt dans ma tête sans jamais laisser sortir un son. Je crie, hurle ; je meurs. Mais personne n'en sait rien.

Je ne suis pas la seule à rêver, je le sais. Et voilà que lorsque le morceau se termine, je relève la tête, j'ouvre les yeux et je sèche mes larmes.
La musique me déchire, l'écriture me libère, et cette lame me soulage.
En même temps que mon sang, coulent mes tourments ; je les vois qui s'envolent pour une nuit en même temps que se forme un dessin sur mon poignet.
La vie comme support, la mort comme inspiration ; je dessine.

Comme j'aimerais dessiner notre futur sur nos corps. Peindre encore et encore la luxure de nos étreintes. Mais je l'ai bien compris ; c'est impossible.
Je pense à toi, à nous, je m'imagine user ma peau sur la tienne tandis que nos souffles s'entremêlent. Ne faire plus qu'un tandis que nos destins se scellent.

Mais vois-tu, tout cela n'est qu'un rêve ; la musique cesse de retentir dans mes oreilles, je relève la tête, sèche mes larmes. J'endosse mon masque de tous les jours, et je repars pour un tour, attendant le jour où j'aurais le courage d'en finir avec cette douce torture.

CorrigéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant