Willy avait acheté un billet de plus pour la France. Nous étions encore dans la voiture de police que nous avions garé un peu plus loin du parking de l'aéroport. Je stressais tellement que j'avais vomi sur le bas coté.
Comment ne pas nous imaginer nous faire prendre tous les trois dans l'avion, la voiture ou l'aéroport ?
Gabrielle, elle, étais en train d'écouter calmement mon grand pere lui expliquer l'utilisation de la potion. Je n'arrivais vraiment pas a me concentrer sur la voix chaude et confiante de Willy.
- Allez vous transformer, maintenant ! Dit Willy, d'une voix faussement joyeuse.
- Mais on se transforme en ce que l'on veut ? Dis je.
Willy, souriant, répondit :
- On voit que tu n'a écouté qu'a moitié ! Tu dois te transformer en souris blanche et toi Gabrielle tu te transformeras en livre.
- Mais se serait plus pratique que je me transforme aussi en un objet , non ?
- Je sais, mais tu ne peux pas, car ayant du sang sorcier dans les veines, tu peux bouger inconsciemment même en étant un objet, alors que les personnes de sang complètement humain ne le peuvent pas. Je peux t'assurer que voir un livre qui bouge en plein milieu de l'aéroport ... Bon, fini les questions, transformez vous !
Je tournai la tête et aperçu un livre, s'intitulant : "Les contes de Com Jémlailivre", ou plutôt Gabrielle.
- Et pourquoi je ne me transformerai pas en quelqu'un, car tu m'avais dit que c'était possible ?
Soudain,Willy fit une drôle de tête.
- Alors, oublie, d'accord ?
-OK. . .
Vite, je me dépêchai. Je fermai les paupières, et me concentra sur une petite souris blanche qui était moi. Je devais m'imaginer dans sa peau.
Mais au lieu d'ouvrir les yeux et de voir les pieds de Willy, je vis dans ma main une petite souris blanche qui, traumatisée, ne bougeais pas d'un pouce.
Honteux, je recommença. Encore. Encore. Et encore ! Sans amélioration.
Je ne daigna même pas de regarder Willy tellement j'avais honte.
- Allez, ne t'inquiète pas ! Concentre toi, souffle, inspire, souffle . . .
J'ouvris les paupières, et, oh, bonheur, vis les pieds gigantesques de Grand père Willy.
- Bon, maintenant, assez perdu de temps, allons y !
- Eh !
Willy et moi nous retournons et nous virent Gabrielle qui était restée sur le trottoir.
- Désolé, on t'avais oublié ! plaisanta Willy, mais le cœur n'y était pas.
L'enregistrement des bagages se passa beaucoup mieux que ce que j'avais espéré.
La dame nous posa quelques questions sur moi, la souris, où Willy allait la mettre ?
Après quelques minutes, il réussit à la convaincre de me laisser avec lui.
Mais, au moment de passer la douane, et bien justement, nous ne passions pas. Bibi bip bibi bip.
Après onze essais toujours aussi peu convaincants les uns les autres, les contrôleurs, surpris que nous soyons détectés, firent quelques manips qui n'y changèrent rien.
Ils faillirent m'éventrer, soucieux d'y découvrir une quelconque bombe, mais mon grand père réussit à les dissuader en leurs disant qu'il n'aurait rien fait avaler à sa petite chérie à part sa nourriture et qu'il n y dissimulerai jamais de bombe. Mais moi, je pense que si ils avaient su que Willy me dissimulais, ça aurait été encore pire . . .
Quelques temps plus tard, ils nous laissaient passer à contrecœur.
Confortablement installé dans l'avion, Willy nous regardais l'air de dire :
Regardez comme je suis bien dans ce siège !
Vexé mais tout de même amusé, je m'enfuis sous sa couverture bleue et y resta pendant tout le voyage.
Deux heures étaient passées quand l'avion commença à atterrir.
Au moment de sortir, je rejoignis la main de mon grand père. Et c'est à ce moment là que je l'ai vu. Ce regard glacé, puissant . . . C'était un grand homme, les cheveux violet, un chemise blanche surmontée d'un col argenté, un jeans noir et des chaussure montante violettes. Il arborait avec fierté une grande cape pourpre qui s'arrêtait à ses chevilles. Les gens le dévisageait avec surprise, mais il ne les calculait même pas.
Il me regardait, moi.
Il avait l'air méprisant, et on aurait dit qu'il avait découvert qui j'étais, pour regarder avec une telle attention une petite souris blanche.
Peureux, je me réfugiai dans la poche de blouson de Willy, et y resta jusqu'à ce que l'on soit arrivés dans un taxi, puisque notre voiture empruntée était restée là bas.
Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression qu'il était impliqué dans cette histoire avec Gabrielle. Et le pire, c'est qu'il lui ressemblait.
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Lui, Elle, Eux et Moi
ParanormalDu haut de mes douze ans et demi, la vue de ma sœur, morte, le sang zigzaguant parmi les lattes du plancher, me traumatise à tout jamais. Le monde à mes trousses pour un crime que je n'ai pas commis. Willy. Gabrielle. Le deuil d'Iseult, ma sœur ad...