33. Dans les bras l'un de l'autre

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- Emily -

Les examens finis, je sens un poids s'enlever de mes épaules. J'ai tellement travaillé que j'ai l'impression que mon cerveau va exploser. Au moins, je me suis débarrassée de tout ça, je vais enfin pouvoir me reposer.

Enfin, me reposer, je ne suis pas sûre. Demain, j'ai mon rendez-vous chez le médecin, et j'ai peur. Je n'ai pas voulu le dire à William, je ne voulais pas l'inquiéter, mais je ne suis pas sûre que ce ne soit pas grave. Je veux dire, je ne suis pas médecin, mais je sais quand quelque chose ne va pas, et c'est le cas. Je n'en ai parlé à personne d'autre, même pas à Robin ou mon père. Je veux attendre de savoir ce que me diras le docteur avant de leur parler de quoi que ce soit. Je ne veux pas leur faire de fausses frayeurs.

Mais je devais en parler à quelqu'un, pour me vider d'un poids. Je sais que William me soutiendra toujours, j'ai confiance en lui. Il fut la première personne qui m'est venue en tête quand je me suis décidée à en parler. Et j'espère qu'il sera toujours là pour moi, malgré notre séparation.

* * *

— Emily Jones ?

A l'entente de mon nom, je me lève du siège, le stress s'infiltrant dans mon sang. Une femme assez âgée m'accueille dans son bureau, un sourire rassurant sur son visage. Elle m'invite à m'asseoir en face d'elle, et j'essaye de me calmer, ce qui est assez compliqué.

— Dites-moi, que vous arrive t-il ?

— Ca fait un petit moment que j'ai remarqué des rougeurs, je ressens quelques douleurs, et j'ai l'impression de sentir comme une boule...

— Où est ce que vous sentez tout ça ?

— Au niveau de mes seins, avoué-je d'une petite voix.

— Vous permettez que je regarde ?

Je hoche de la tête, même si ça me gêne. Mais elle doit bien faire son travail pour vérifier si tout va bien.

Elle fait donc ce qu'elle a à faire, et j'évite de regarder. Je garde mon regard droit devant, et j'examine le squelette, comme s'il allait prendre vie.

— Vous pouvez vous rhabiller.

J'obéis donc, et je remets mon haut à une vitesse éclair. Je me réinstalle sur la chaise et je la regarde écrire des mots incompréhensibles sur une feuille de papier.

— Je vais vous prescrire des antibiotiques, toutes les infos sur son le papier.

— Alors ce n'est rien de grave ?

— Non, ne vous en faites pas, seulement une mastite à mon avis. Au bout de deux jours, tout sera de retour à la normale.

Elle m'offre un de ses sourires rassurants, et je suis sûre qu'elle le fait à tout le monde.

— Merci beaucoup, je vous avoue que ca m'a fait pas mal peur.

— Ne vous inquiétez plus, vous êtes jeune et en bonne santé. Vous avez encore de longues années devant vous !

Après une poignée de main, je sors de son cabinet, soulagée. J'avais vraiment eu peur que ce soit grave ou quelque chose comme ça, mais non. Il en me reste plus qu'à envoyer un message à William pour le prévenir, il n'a pas arrêté de m'harceler pour que je le prévienne des résultats.

* * *

Une semaine s'est écoulée depuis mon rendez-vous chez le médecin, et rien n'a changé. J'ai toujours ces rougeurs, mes seins sont toujours chauds, et ca commence sérieusement à m'inquiéter. Elle avait dit qu'au bout de deux jours, tout irait mieux, mais ce n'est pas le cas. La preuve, rien n'a bougé. J'ai même l'impression que ca empire. Je retourne alors en urgence chez elle, et peu importe si je dois attendre deux heures pour un rendez-vous, je le ferai.

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