Rêves Envolés - Tome 1 : Le Royaume Onirique [TERMINEE]

Chapitre 2.3 : Astrid

– Ça commence. Mais ne sois pas effrayée, dit soudainement la petite blonde, d'une voix qui paraissait lointaine, comme un écho.

Astrid fronça les sourcils. De quoi parlait-elle ? Qu'est-ce qui commençait ? Et pourquoi ou par quoi exactement serait-elle effrayée ? Tout cela n'avait aucun sens. C'était totalement ridicule. La brune devait rêver, sans aucun doute. Bientôt, le réveil sur son téléphone la tirera de son sommeil. Et alors, il sera temps pour elle de se sortir de son songe pour débuter une nouvelle journée de cours dans son lycée affreux.

Mais pour un rêve, tout cela lui semblait bien trop réel à son goût. Comme... Le songe mettant en scène le jeune homme qu'elle avait dessiné et la ville en flammes...

– Je... ne comprends pas, expliqua Astrid le plus simplement du monde.

L'adolescente s'approcha de la petite fille. Elle s'agenouilla en face de celle-ci, de manière à pourvoir la regarder dans les yeux. La lycéenne posa ensuite son « arme » à terre, de sorte à lui paraître la plus amicale possible. La jeune fille soupira puis lui tendit sa main. Elle devait se montrer la plus amicale possible pour ne pas l'effrayer, même si, en l'état actuel des choses, c'était plutôt elle qui était terrorisée par cette apparition soudaine !

– Où tu habites ? demanda Astrid en souriant pour tenter de ravaler sa propre peur. Tes parents doivent être morts d'inquiétude.

Le sourire crispé qu'elle lui adressait témoignait de toutes les émotions qu'elle ressentait à ce moment-là. Peur. Colère. Inquiétude. Tristesse. Des émotions négatives. Pas une seule ressemblant de près ou de loin à de la joie. Astrid espérait que la petite fille ne l'avait pas deviné, et qu'elle le pensait amicale et sympathique.

– Tu veux que j'appelle tes parents ? reprit-elle, voulant aider du mieux possible la petite blonde, malgré l'étrange peur qui lui broyait l'estomac.

Bizarrement, Astrid s'était toujours bien débrouillée avec les enfants. Elle s'entendait bien mieux avec eux qu'avec la majorité de ses connaissances « adultes » !

Astrid posa une main amicale sur le bras de la petite fille. À ce contact, cette dernière commença alors à s'évaporer, telle l'eau se transformant en buée. L'adolescente lâcha un cri de terreur et de stupéfaction tout en reculant de plusieurs centimètres, profondément surprise par le phénomène surnaturel qui venait de passer juste sous ses yeux : la fillette venait de partir en fumée devant elle ! Il n'en restait aucune trace, comme si elle n'avait tout bonnement jamais existé...

La brune posa sa main sur son front, tremblant encore, choquée par les événements auxquels elle venait d'être la spectatrice... Et même l'actrice !

Tout cela était totalement insensé ! Comment une petite fille de cet âge-là pouvait bien entrer par effraction chez elle, sans un bruit, pour ensuite partir en s'évaporant au moindre contact ?

Une seule conclusion vint tout naturellement à Astrid, et cela lui parut être la plus probable : il s'agissait d'un rêve. Tout cela, tout ce qu'il lui arrivait, ne pouvait être que le fruit débordant de son imagination. C'était bien trop irréel pour être vrai !

Soudain, Astrid remarqua quelque chose à ses pieds. Un bout de papier. Fronçant les sourcils, la jeune fille le ramassa dans le but de l'examiner. La première face était blanche, sans aucune indication. Mais lorsqu'elle retourna la feuille, son cœur s'emballa. C'était son dessin ! Alors qu'il se trouvait à l'autre bout de la pièce, son dessin avait réussi à se retrouver pile devant elle, retourné, de sorte qu'elle ne le remarque pas.

Quelque chose sur la feuille avait changé. Juste à côté du beau blond, des lettres avaient été tracées. A première vue, elles semblaient avoir été écrites avec de la peinture rouge vermeil. Mais il ne s'agissait pas de peinture. La consistance n'était pas la même. Et l'odeur était bien trop différente et métallique pour être de la gouache ou un autre type de peinture. Il s'agissait bel et bien de sang.