~Dernier jour d'une vie normale~
"-Et si on allait ici pour regarder les étoiles filantes ? J'ai mon permis, on ira vers 21h pou voir le soleil se coucher et on dormira à la belle étoile !
-Trop hâte d'y être ! On va passer un trop bon moment entre cousins et cousines !"
En effet, c'était un moment fantastique. Nous avions un panorama magnifique sur le ciel et on s'était amusés à suivre du regard les étoiles qui couraient dans la nuit.
On s'est endormi tard après une veillée riche en bonne humeur et fou rire.
Ce n'est que le lendemain vers 6h30 qu'on s'est tous réveillés.
On a pris la voiture, fatigués de notre courte nuit (dormir sur une couverture n'était pas très agréable non plus..) et on est redescendus du haut plateau pour rentrer chez notre grand-mère commune.
Bizarrement, je n'étais pas à l'aise avec ma cousine qui conduisait. Etant juste à côté d'elle à l'avant, je regardais ses gestes avec attention. Et quand ce n'était pas elle que je regardais, c'était la route. Etroite, avec des tournants et des ravins du côté droit.
Ma soeur jumelle était à l'arrière, juste derrière moi tandis que l'autre cousine était à côté d'elle, sur la gauche.
Mon coeur s'est mis à battre rapidement, j'essayais de penser à autre chose et me focalisa sur la route devant nous. Je regardais mon portable, attendant un message de la part de ma meilleure amie. Cela peut vous paraître bizarre, mais l'amitié garçon-fille existe. Elle habite loin de moi mais internet nous a permis de nous rencontrer et de rester en contact tout les jours.
Presque arrivés, nous impruntâmes une descente vertigineuse. Encore moins à l'aise, je regarda subitement celle qui conduisait, et elle semblait paniquée. Nous prenions de la vitesse en dévalant la pente, impossible de freiner subitement.
La conductrice braqua plusieurs fois la voiture, de gauche à droite.
Les roues gauches de la voiture se prirent dans une sorte de goutières naturelles au bord de la route, puis un coup de volant violent nous fit nous projeter directement en direction d'un arbre.
Ma dernière vision avant l'impact fut l'arbre se rapprochant dangereusement et tout le monde cria. J'étais figé jusqu'à l'impact. Priant interièrement pour que ce ne soit qu'un mauvais rêve.
Mais le bruit assourdissant du choc me rappela à la réalité.
Les air-bag se sont déclenchés au moment ou j'ai tendu ma main vers l'avant comme pour arrêter le choc qui était inévitable. Je fermis les yeux, sentant les vibrations du choc se propager dans tout mon corps. Ma tête vibrait, me faisait mal. J'étais abasourdi jusqu'à ce que les cris des filles atteignirent mes oreilles. Le vacarme était fini, de la fumée dû au air-bag sortait du véhicule et diffusait une odeur nauséabonde dans le véhicule.
Une douleur vive dans le dos m'alerta quand je tentais de sortir de la voiture. J'entendis des râles à l'arrière de la voiture, c'était ma soeur, le visage défiguré par une ligne de sang qui parcourait son front. Elle était à demi consciente, complètement sonnée parle choc.
"Comment s'est elle fait ça ?", ai-je d'abord pensé en tentant de la faire sortir. L'adrénaline me fit faire des gestes à risque certainement, la douleur se raviva dans mon dos et me décrocha un gémissement. Je me laissa tomber au sol, paralysé par la douleur.
Nos cousines avaient stoppé l'hémoragie de ma soeur à l'aide d'un tissu semblable au sac de couchage de la veille.
Face contre terre, je gémissais en haletant lourdement, essayant de calmer cette douleur qui était insupportable. Ma gorge était sèche, j'avais du mal à articuler mes mots.
"Il nous faut de l'aide.. Prends mon tel'." Ai-je murmuré en lançant mon téléphone maladroitement.
La conductrice, tétanisée par la peur béguailla durant l'appel. Elle paniquait, et tremblait furieusement.
Au bout du fil, on la réprimanda pour qu'elle garde son calme. Elle expliqua la situation, les secours étaient en route.
Mes cris de douleur se répétaient en boucle, en harmonie avec ceux de ma soeur.
Nous seuls étions touchés apparemment, et l'attente ne faisait qu'accroitre le sentiment de culpabilité de la conductrice qui prononçait des mots d'excuse, les larmes aux yeux.
L'autre cousine suffoquait. Son asme eut vite raison d'elle.
Cette vision de chaos me fit me crisper: ma cousine s'excusant et ma soeur dans un état critique. Elle aussi avait mal au dos.
Pendant l'attente, une voiture passa, s'arrêta et nous demanda ce qui s'était passé.
Après un court dialogue, l'homme qui conduisait un véhicule type 4x4 partit.
"Si vous avez appeler les secours, je ne peux rien faire pour vous."
Ces mots nous fit tous bouillir le sang sur le coup. Mais aucune des filles valides haussèrent le ton...
Après cet épisode cocasse, les secours arrivèrent et nous demandèrent ce qui s'était passé, où nous avions mal.
On évacua en priorité ma soeur qui était comme bloquée, pleurant avec ce saignement inquiétant.
Je ne pu la voir partir, étant sur le ventre.
Les secouristes me mirent sur le dos et dans une "coquille". Une sorte de système permettant à l'utilisateur de ne plus bouger, une fois allongé.
Tout à coup, toute la pression en moi s'évacua, je pus me calmer et respirer normalement.
Le temps d'arriver aux urgences, je fis la connaissance d'une urgentiste bavarde avec qui je fis rapidement connaissance. La douleur s'était atténué lorsque je lui parlais.
J'arriva même à parler de tout autre chose avec elle. Comme mes passes-temps, où j'avais été diplômé, etc..
Une fois arrivé aux urgences, allongé dans ma "coquille". Je pus croiser le regard de ma mère et de mon père, bouleversés.
Elle s'était déplacée rapidement pour nous voir, ma soeur et moi.
Après un cours moment de retrouvailles, mon père fit une syncope. Ce qui me fit rire car il savait pertinament qu'il était bradicarde.
Une infirmière s'occupa de lui, et une autre vint me chercher pour faire un bilan de la situation. De surtout, qui j'étais.
"Alors.. Comment vous appelez-vous.
-Eliott Noyer.
Bien.. Votre âge ?
-17 ans.
Sauriez vous me dire qui est notre président ?
-Macron, non ?
Entendu." Dit-elle en me souriant. Elle finit son petit interrogatoire par la question suivante.
"Savez-vous quel jour sommes-nous ?
-Le 4 août 2018."
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Une dernière nuit d'été...
ContoJournal de bord retraçant l'histoire tragique d'un jeune homme après un accident de voiture. On peut y voir ses blessures mentales ou physiques et la longue période qui l'attend avant de retrouver un semblant de vie "normale".