4 août 2018
"-Nous allons vous faire passer plusieurs examens au scanner comme vous aviez dit aux secouristes l'endroit de vos douleurs. Un pour votre main, un pour votre crâne et le dernier pour votre dos.
-D'accord."
Je répondais normalement, en respirant lourdement en grommelant.
"Nous allons vous administer de la morphine afin de soulager vos douleurs. Dites moi sur une échelle de 1 à 10, votre douleur globale." m'a t-elle demander avec une voix fluette qui était très agréable à écouter."7-8."
Je répondais en réfléchissant un peu. Je ne suis pas quelqu'un qui me plaint de douleur en temps normal. Alors il est difficile de juger dans cette situation...
Et c'est ainsi qu'on m'emmena dans une salle d'urgences, on m'a administré de la morphine et je ne me serai jamais imaginé ces effets suivants: tête qui tourne, uen sensation de malaise et la douleur s'échappait un peu pour me laisser respirer normalement.
J'eu un petit ricanement qui fit sourire l'infirmière.
"-Voilà ! Une collègue viendra vous chercher pour vous faire passer vos examens." Dit-elle avant de partir.
Je suis resté un long moment seul, c'était un peu bizarre justement. Mais cela ne me fis ni chaud ni froid. Je tentais de fermer les yeux comme pour dormir. Je n'avais rien manger ce matin, ni même bien dormi.
Une autre personne arriva et m'administra du glucose en intraveineuse. Ce qui me secoua un peu.
"-Ne vous endormez surtout pas ! Je suis venue vous faire passer l'examen de votre main droite. Celle que vous avez tendu avant le choc." Dit-elle en ayant un petit rire.
"Ah oui c'est vrai."
Plusieurs personnes vinrent tirer mon brancard jusqu'à la salle de radio.
Encore dans les vapes, je me laissais totalement faire. Je grimaçais de douleur quand on me retira du brancard pour me mettre sur la planche du scanner.
On fit d'abord ma main. Puis, après une heure, un autre examen, puis le dernier pour mon dos.
La phase de prise d'images au scanner était la même: Tenir la position, les bras vers la tête, retenir sa respiration, puis souffler une fois l'image prise.Je retourna dans ma "chambre", retrouvant mes parents inquiets. Un médecin vint nous expliquer la situation.
"J'ai des mauvaises nouvelles mais également une bonne."
Sans nous poser de questions, nous l'écoutions, pour savoir quel était mon état à l'heure qu'il est. Je n'avais aucune nouvelles d'Alix, je savais juste qu'elle était un état plus grave que le mien.
"Il y a une vertèbre fracturé, T12, vous partirez en hélicoptère pour Toulouse mais ne serez pas dans le même hôpital que votre soeur. Votre main n'a rien."
J'ai bougé ma main encore douloureuse en soupirant. Je n'aurais jamais pensé avoir une vertèbre cassé, ni même de devoir prendre l'hélicoptère en urgences pour aller dans un hôpital plus compétent pour traiter la situation. Mes parents étaient encore plus inquiets et n'aurait pas envisagé de voir leurs deux enfants à l'hôpital, loin de la maison.
Je vous épargne le moment extrêmement douloureux et gênant de la sonde urinaire.
Je me suis retrouvé nu une fois prêt pour l'hélicoptère. on avait coupé aux ciseaux mon t shirt préféré, mon short et mon caleçon.
Caché par une simple couverture, je me suis senti vite gêné mais étant épuisé et dépassé par la situation, cette sensation s'enleva rapidement.
Une fois placé dans l'hélicoptère, sous la haute surveillance d'un médecin urgentiste, nous avons décollé et mit le cap sur l'hôpital "Des cèdres" à Toulouse.
Le balancement de bas en haut du véhicule me donna des vertiges en plus de l'effet de la morphine. Le trajet dura plus d'une heure, et sur la dernière ligne droite, j'eus de violent ballonement et vomit dans un récipient en carton prévu à cet effet.
Interdit de boir directement de l'eau, je me contenta de ma salive pour essayer de nettoyer ma bouche avec dégoût. Je dormais presque une fois arrivé.Je dis un "Merci" avant de quitter l'hélicoptère et on m'emmena dans une chambre, dans un lit moelleux.
Des infirmières curieuses vinrent me voir et se présenter. Elles étaient toutes surprises de voir quelqu'un d'aussi jeune, accidenté de la route, dans le secteur "neurologie".
Neurologie ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je ne suis pas dans le secteur pour enfants ?
Je n'avais pas compris ce qui se passait mais on me laissa sans réponse, seul dans ma chambre.
On me dit simplement que le "neurochirurgien" allait passer en fin d'après midi.
Pour m'occuper, seulement la télé. Ou dormir en essayant d'oublier la douleur persistante.
Mon téléphone ne m'avait pas été rendu, mes parents allaient me le donner ce soir.
Après cette après midi ennuyeuse, je finis par rencontrer le neurochirurgien qui allait m'opérer.
"Bonjour Eliott, je suis la personne qui va vous opérer. Effectivement, vous avez une fracture à T12. Vous semblez stable alors je ne vous opèrerez que dans deux jours, soit le 6 août.
Je dois vous laissez. Au revoir !"
Sans que je puisse dire un mot, il fila comme pour s'enfuir. Il allait me laisser deux jours poireauter et avoir mal ? Je ne pouvais que me plier à son jugement. Si j'étais stable, cela devait aller ?
Combien de temps allait-je rester ici..?
Ce fut le vide dans ma tête, j'étais décontenancé.
Cette journée était la pire de toute. Pourquoi était-ce réel ? Pourquoi moi ?
La seule chose qui me rassura était que j'allais pouvoir prévenir mes amis, surtout ma meilleure amie.
Elle devait être inquiète. On se parlait tout les jours et là..
Il ne me tardait que ça.
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Une dernière nuit d'été...
ContoJournal de bord retraçant l'histoire tragique d'un jeune homme après un accident de voiture. On peut y voir ses blessures mentales ou physiques et la longue période qui l'attend avant de retrouver un semblant de vie "normale".