Chapitre 19

646 61 2
                                    

Elle s'approche d'elle et lui murmure quelque chose et la même lueur effrayé que j'ai vu il y a quelques jours, est apparu de nouveau et la terre se remet à trembler. Il faut l'arrêter avant que tout ne s'écroule, parce que c'est ce qui risque d'arriver. Il faut que je l'aide car elle est effrayée, et quand elle est effrayée, rien ne peut l'arrêter.

J'essaie de me débattre comme je peux, le tremblement de terre les a un peu retourné. D'ailleurs celui-ci continue et s'intensifie. Je me faufile entre eux et finis par écarter Ellery et l'autre con d'Ulrich et au moment de la toucher elle crie et une onde nous propulse tous vers l'arrière. Des interférences percent mes tympans et je ne vois plus rien, je pense que je me suis blessé car mon pectoral droit me fait atrocement souffrir. Au moment où je reprend pied avec la réalité, mes poumons me demandent de l'air, et je sens mes muscles s'engourdir. Quoi encore ? Je vois les autres suffoquer, en train de chercher de l'air... Mais il n'y en a pas ou plutôt, il n'y en a plus.

Voilà pourquoi je me sens tout drôle...
Je fais un effort pour ne pas m'évanouir. Je suis en nage, je fais un effort pour essayer de l'atteindre, ma poitrine déjà se comprime à la recherche d'air mais rien. Quand je lui touche le bras, c'est comme renaître. On dirait qu'elle contient tout l'air de la pièce, je sens même sa peau, à travers ses vêtements, comme étant en train de souffler. C'est comme si je touchais un être fait de vent.

L'air qui circule de nouveau dans mon corps est brûlant, mais je n'ai jamais connu quelque chose d'aussi joussif et je ne me suis jamais senti aussi vivant.
Tandis que je gardais ma main sur son bras, j'entendis alors les tentatives désespérées des autres pour respirer.

Merde, j'avais oublié que j'étais pas tout seul. Mon cerveau tournait aussi vite qu'il le pouvait à la recherche une solution. Réfléchis... Réfléchis... J'entends les premiers qui tombent à cause du manque d'air... Réfléchis putain Jace... C'est pas la première fois, comment t'avais fait la dernière fois?

Ah oui... Eurêka ! Je la tire vers moi et la serre contre moi et essaie de lui envoyer toutes les ondes positives que j'ai en moi.
Au début, c'est vraiment pas agréable, ce serait si je devais comparer, comme faire un câlin à un ventilateur géant. En plus à mon toucher, le vent ou le je ne sais quoi de quoi elle est faite, s'est agité et elle représentait un minis tempête. Mais le ventilateur s'épuise et devient plus doux au toucher, avant de s'éteindre et avant qu'elle ne s'évanouisse (encore), elle se tourne vers moi, me regarde dans les yeux et chuchote :

" Je suis désolée maman..."

Et là je crois halluciner à cause des effets du manque d'air mais je crois que ses yeux sont gris: l'un plus foncé que l'autre. Mais j'ai pas le temps de bien vérifier parce qu'elle les ferme et s'écroule dans mes bras. Je regarde autour de moi et je vois que les hommes en noir sont tombés comme des mouches, Ellery et Ulrich ont disparu, quelle bande de lâche.

Je n'ai pourtant pas l'occasion de vérifier si les autres vont bien, un van noir galaxy arrive en trombe après avoir défoncé le mur du salon, la pauvre maison, elle qui n'a rien demandé.

La voiture s'arrête un micromètre derrière moi. La portière claque, un froissement de tissu, des cliquetis de breloques et une longue crinière brune parsemée de mèches jaunes, rouge et orange.

Coco.

" Eh bien dis donc, Jace, j'aurais pas pensé te trouver avec un cadavre dans les bras et encore moins que tu t'y accroche comme si ta vie en dépendait... Corail est avec un autre mec et tu as décidé de t'attaquer au mec, c'est?"

" C'est bien au moins tu réagis mais il y a eu un problème. Elle l'aimait beaucoup, tu regrette et tu essaye de le ressusciter à la force de ton esprit?"

The Ugly GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant