Chapitre XXI

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PDV Garance

Je suis partie de chez elle tôt, en laissant un petit mot pour encore les remercier. Je ne veux toujours pas rentrer chez moi. Il faut que j'aille à l'hôtel. Je passe vite fait chez moi pour prendre mes économies. Personne ne me remarque étant donné qu'ils dorment. Je repars.
Je vais d'abord m'acheter un petit truc à manger et me dirige vers l'hôtel le plus proche. J'ai de la chance, il leur reste seulement une chambre de libre, et dans mes tarifs en plus. Je récupère la clé et m'y dirige. Je pousse la porte. C'est un pièce de taille moyenne avec un lit double et quelques meubles ainsi qu'une salle de bain. Bon, c'est pas le grand luxe mais ça va le faire.

**********

Je passe quelques jours à l'hôtel. Parfois Mia vient me voir. On couche ensemble mais j'arrive pas à me concentrer. Je crois qu'elle l'a remarqué. J'arrête pas de penser à ce que m'a dit le corbeau. Je sais que je devrait avoir une confiance aveugle en elle mais ça me torture. Il faut que je lui en parle. Je lui donne rendez-vous dans ma chambre. Elle sais où c'est étant donné qu'elle est déjà venue. 15 minutes plus tard, elle arrive. Je m'assois sur le lit et elle en face de moi.

"- Mia, je peux te poser une question ?

- Oui bien sûr.

- Quand j'ai quitté Célia, elle m'a dit que tu étais la complice du corbeau. Il y a quelques jours, le corbeau m'a affirmé lui même que tu me draguais uniquement parce qu'il te l'avait demandé. Je sais que je devrais te faire confiance mais ça me bouffe alors je vais te poser une question et tu dois me répondre sincèrement. Est-ce que c'est vrai ?"

Elle est pâle et ne dit rien. Je vois des larmes se former aux coins de ses yeux. Je le savais.

"- Sors de cette chambre.

- Mais attends Garance. Au début c'était faux certes, mais je suis tombée amoureuse de toi...

- Sors.

- S'il te plait... Je t'aime...

- Sors !"

Elle finit par m'obéïr et quitte la pièce. Je m'effondre sur mon lit et pleure toutes les larmes de mon corps. Je l'aime...

PDV Mia

Je m'en veut tellement. J'aurais dû lui dire dès le début. Mais c'est trop tard maintenant. Je l'ai perdue. Elle voudra jamais me pardonner. Putain je suis vraiment qu'une pauvre conne ! C'était la seule personne qui comptait pour moi et j'ai tout gâché...

Je rentre chez moi. Mon père voit que j'ai pleuré et me demande ce qu'il y a. Je l'ignore et fonce jusqu'à ma chambre où je m'enferme à clé. Je me laisse glisser le long de ma porte. J'entends mon père crier derrière, me questionner, mais ça m'est égal.
Il finit par abandonner et je m'endors dans mes larmes.

**********

Les jours passent et je suis toujours mal. Je mange de moins en moins. Mon père essaie toujours d'essayer de savoir ce qu'il se passe mais je peux rien lui dire. Il est homophobe je vous rappelle. Je n'ai donc personne à qui parler. Je n'ai pas d'amis. J'ai plusieurs fois essayé de m'expliquer avec Garance mais elle m'a esquivé. Je me sens terriblement seule.

PDV Garance

Elle me manque. Terriblement. J'aimerai tellement la revoir, lui parler, l'embrasser... Mais je peux pas lui pardonner. Pas après ce qu'elle a fait. Je l'aimais et elle a joué avec mes sentiments. Elle a fait semblant, du début à la fin.
Célia a appris pour notre rupture (je sais pas comment) et elle m'a recontacté. Je sais pas si je devrais accepter. En même temps, je me sens tellement seule. Elle m'a donné rendez-vous dans trois jours dans un café pas loin de chez moi. J'ai accepté. Ça me permettra de me changer les idées.

*************

On est trois jours plus tard. J'ai mon rendez-vous avec Célia dans une dizaine de minutes. Je la vois arriver au loin. Elle a une tenue un peu aguicheuse mais je ne dis rien. Elle me fait la bise et on s'assoit. Pendant le rendez-vous, je sens qu'elle me fait du pied mais je ne dis rien. À la fin je la raccompagne chez elle et une fois arrivées, sans prévenir, elle m'embrasse. Au début je fais rien et je me force à répondre à son baiser afin de penser à autre chose que Mia.

On monte dans son appartement et on s'embrasse plus sauvagement. Elle commence à me déshabiller et je me laisse faire. Une vingtaine de secondes plus tard, on est toutes les deux nues. Elle me pousse sur le canapé et se met à califourchon sur moi. Elle m'embrasse le cou. Mais j'ai soudain une prise de conscience. Je me dégage de son corps, me rhabille et pars sous son regard d'incompréhension. Je cours chez Mia. J'aurai beau me voiler la face ou essayer de l'oublier, c'est elle qui a mon coeur.
Je me précipite chez elle et sonne. Je m'attends à ce qu'elle ouvre mais rien. Je l'appelle mais elle décroche pas. J'entends quelqu'un crier à la mort. C'est elle. Mais putain elle va s'ouvrir cette porte ?

PDV Mia (une heure avant)

J'en peux plus. C'est trop. Il faut que j'en parle à mon père. Non seulement ça me bouffe mais aussi j'en peux plus de lui mentir. Je prends mon courage à deux mains et me dirige dans le salon où il est en train de feuilleter son journal.

"- Papa, je peux te parler ?

- Oui, je t'écoute.

- Tu voulais savoir ce qu'il s'est passé pour que sois aussi mal ? Eh bien tu vas le savoir. Quand on est arrivés ici, je me suis faite une amie, Garance. Elle est venue la dernière fois à la maison. Au début on était juste amies, et on s'est rapprochées. On a commencé à sortir ensemble il y a un peu plus d'un mois je dirais. Le problème c'est que j'étais pas totalement clean au niveau de "pourquoi on s'était rapproché". Elle l'a découvert et elle m'a quitté. J'en peux plus, Papa. Sans elle j'ai plus aucune raison de vivre."

Il m'a écouté sans prononcer un seul mot. Je viens de faire mon coming-out et j'ai peur. Il ne dis rien et se contente de me regarder. J'essaye de distinguer les émotions dans son regard. De la tristesse ? De la décéption ? Non, de la colère.

S'en ai suivi une violente dispute que je ne pourrais décrire tellement ça me fais mal. Il est parti en claquant la porte. J'ai tout perdu. La fille que j'aime, mon père (qui est la seule famille qu'il me reste)... Ma vie n'a plus aucun sens. J'en ai marre de faire souffrir tout le monde autour de moi. Je ne mérite rien. Même pas la vie.

Je me dirige vers la salle de bain, et fouille dans les placards avant de trouver ce que je cherchais : une lame.

Je m'assois dans la baignoire. Je saisi la lame et regarde mon bras. Ça va faire mal mais c'est la seule solution. Je tends mon bras et trace un premier trait avec la lame. Ça fait tellement mal. Je vois le sang couler. J'arrive à retenir un cri de douleur pour ne pas alerter les voisins. Je trace un deuxième trait, puis un troisième. Et je change de bras. Le sang coule à flot et commence à remplir la baignoire. Je ne peux plus retenir mes cris et hurle à chaque passage de la lame sur ma peau. J'entends qu'on force la porte d'entrée qui finit par s'ouvrir. Des pas se font entendre. Je commence à voir flou. La dernière chose que je vois est une personne qui se penche vers moi et qui hurle mon nom en pleurant. Garance...

Tu es ma force (gxg) (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant