Russian Roulette

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Hey , Joyeux noël et bonne année !!

Il s'agit encore une fois d'un texte assez court, je devais faire 2 versions mais je ne sais pas si je vais faire la 2ème finalement (il y a beaucoup de chance qu'elle soit très courte, plus que celle là, si je la fais).

Donc j'ai un autre texte déjà écrit qui suivra sous peu (si j'y pense). Sur ce, bonne lecture ~

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Assis à une table au fond d'un bar miteux, deux hommes se font face. Sur cette table reposent 5 objets. Devant chacun se trouve une bouteille et un verre. Pour chacun le liquide est incolore mais rappelant les origines des buveurs : de l'ouzo pour le grec et de la vodka pour le russe.

Le grec a les cheveux blonds, une peau légèrement bronzée par le soleil et des yeux myosotis, le russe lui est roux, la peau pâle commune aux peuples nordiques et des yeux chocolat. Les deux ont une carrure similaire mais à bien y regarder, on peut voir que le roux est mieux bâti, plus épais mais que le grec, plus fin, est le plus musclé.

En les regardant, on comprend qu'ils se connaissent depuis de nombreuses années. Dans des mouvements synchronisés, on voit l'habitude qu'ils ont de boire ensemble. Des gestes identiques et pourtant une façon de penser bien différente. Le grec a le sang chaud et n'hésite pas à foncer tête baissée dans les ennuis, le russe garde son sang froid en toute circonstance, fin stratège, rares sont les fois où il exprime autre chose que ce visage neutre.

Entre eux repose une arme à feu. Un manurhin M R 88. Un revolver à double action possédant 6 coups.

Avec un sourire plaqué aux lèvres, le grec se saisit de la crosse de l'arme pour la ramener à lui. C'est à son tour de jouer.

Il pointe le canon contre sa tempe et la tension monte autour de la table.

Le russe le fixe dans les yeux avec son éternel visage figé, il récupère son verre de vodka et le finit cul sec.

Le grec fait tourner le barillet et il tire le chien en arrière pour permettre à la balle de prendre place dans la chambre de l'arme.

Une .357 Magnum.

Si balle il y a.

Le grec se sent étrangement calme alors que son doigt se pose sur la gâchette.

Il n'a qu'à appuyer une fois, après tout c'est la règle qu'ils se sont imposés.

Leur version de la roulette russe. Le premier à abandonner perd. Celui qui se prend la balle perd. Le perdant, s'il n'est pas mort, paie les consommations et donne toutes les infos qu'il a en sa possession.

Un jeu risqué où il est question de vie ou de mort.

Les règles ont été établies dès la deuxième fois qu'ils y ont joué.

La première fois ils étaient 4 à jouer pour obtenir des informations.

Personne n'est mort cette fois là.

Ils peuvent encore se souvenir de l'adrénaline qu'ils ont ressentie en appuyant sur la gâchette et le soulagement d'avoir gagné leurs tours respectifs.

Depuis, ils sont devenus accro à ces sensations et y jouent dès qu'ils en ont l'occasion. Ils ont perdu le compte des parties mais n'oublient pas le nombre de victimes de ce jeu risqué.

Les gens disent qu'il faut être suicidaire pour y jouer, voire fou.

Et ils le sont sûrement.

Malgré les 36 morts auxquelles ils ont assistées.

Voir la gâchette s'enfoncer, le chien frapper la balle et cette dernière finir dans la tête du malheureux fou que la chance a abandonné cette fois-ci.

Il y a quelque chose d'intrigant.

De hypnotisant.

De fascinant.

Le bruit répugnant du crâne qui se brise sous l'impact à bout portant, le sang jaillir et le corps s'effondrer sans vie.

N'importe qui aurait arrêté après s'être rendu compte que la mort était belle et bien une des issues de ce jeu morbide.

Mais ils ne sont pas n'importe qui.

Ils sont sûrement fous à lier mais fascinés par la possibilité de mourir en jouant à la roulette russe.

Le grec porte son verre d'ouzo à ses lèvres, sortant le russe de ses réflexions.

Il le finit lentement, après tout c'est peut-être sa dernière occasion de savourer son alcool préféré.

Il ne peut s'empêcher de sourire en reposant son verre, le canon toujours collé à sa tempe droite.

Il ferme les yeux et sent l'adrénaline monter. Mais elle n'est pas seule, la peur est là aussi.

Sûrement la seule preuve qu'il n'est pas complètement fou.

Il ressent le danger qu'il court.

Il aime cette sensation, l'impression de ne pas pouvoir s'échapper.

Il rouvre les yeux et les myosotis sombrent dans le chocolat.

Comme toujours ils ne se quittent pas des yeux quand l'un tire.

Ils veulent pouvoir observer la vie quitter les yeux de l'autre si jamais la chance l'abandonne.

Mais cette fois, il y a une différence.

Le russe sourit.

Lui qui ne laisse rien transparaître, même quand ils s'apprêtent à appuyer sur la gâchette de l'arme qui pourrait le tuer. Mais malgré ça, le grec sait qu'il ressent les mêmes émotions lorsque c'est à son tour.

Le grec, ne cessant de sourire et fixant toujours les yeux de son homologue, sent un mélange d'émotions indescriptibles monter en lui.

Et il enclencha la gâchette.


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⏰ Dernière mise à jour : Dec 31, 2018 ⏰

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