Texte n°1

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J'étais là, assise sur ce banc dans la pénombre.
Une simple silhouette, une ombre parmis les ombres.
Là, dans le calme de la nuit, j'avais dans une main une bonne bouteille et dans l'autre un morceau de papier.
Les yeux rouges et des larmes plein les joues, je lisait ce papier... encore et encore.
Un coup d'oeil sur ce dernier et trois gorgées.
Vu de loin, on aurait pu s'imaginer toute sorte de scénarios.
On aurait pu penser à une fugue...
J'aurais aimé que ce ne soit que ça.
Un seul morceau de papier, une photo posée sur les genoux et dessus un simple morceau de métal gelé.
Ma bouteille pour oublier cette douleur qui me détruit.
La dernière trace de mon passage ici.
Ce papier, cette bouteille et cette photo en seront les témoins.
Le métal est meurtrier ce soir.
Le crime était parfait... de l'alcool dans le sang et la douleur disparaît.
Ta photo et ce papier me rappelle pourquoi je m'en vais.
J'aurais eu tellement de chose à dire, à hurler là assise sur mon banc dans la pénombre.
J'aurais eu tellement d'excuse à présenter ce soir...
Tellement de personnes à qui souhaiter tout le bonheur du monde.
Et toi... OUI TOI !
J'aurais eu ce soir tellement de choses à t'avouer mais j'ai préféré écrire pour toi sur un simple morceau de papier.
Aucun lien entre celui-ci et la jeune fille à la bouteille.
Les larmes tombent en cascade sur mes joues.
Tout mon être me criait de prendre cette lame.
La bouteille presque vide, tomba au sol.
Un dernier coup d'oeil sur ce papier, ta lettre.
Ma lettre pour toi.
Ta photo, une dernière fois.
Je veux juste que ton image soit à jamais gravé dans mon esprit.
La lame, mes poignets et un trait.
Quelques gouttes de sang tombent sur cette lettre.
Plusieurs traits... profonds.
Beaucoup de sang.
J'ai froid maintenant.
Pourquoi ?
Ta photo...
J'aime tellement cette photo.
Tu es magnifique.
Je me sens faible...
Ma lame touche le sol.
Mon sang quitte mon corps à une vitesse folle.
Ma vie le suit.
Je la sens me quitter.
Je me sens de plus en plus faible... je me sens seulement partir.
Encores quelques larmes, les dernières de ma misérable et insignifiante petite vie.
Pourquoi ? Comment j'en était arriver là ?
Une longue histoire...
Tu sais quand on tombe, le premier réflexe que l'on a c'est essayer de se rattraper.
Mais quand tu n'y arrive pas, quand essayer de tenir te blesse plus qu'autre chose, tu lache.
Tu lache et tu tombe dans ce gouffre dont on ne sort pas.
Enfin si, dans certains cas on peux en sortir.
Mais moi, moi non je ne m'en suis pas sortie.
Je suis tomber et ce soir je tombe encore.
Ce soir, je touche enfin le fond de ce gouffre.
Vois le bon côté, je suis déjà enterrée.
Vois le bon côté, je ne serais plus sur ton dos à m'inquiétais de ce que tu fais, avec qui.
Je ne serais plus la fille terrifié qui avait peur de te perdre, toi qui n'en avait rien à faire de moi, ce soir, je te libère.
Enfin, alors que ma vie n'est plus et que tu lis cette lettre avec une émotion que je ne verrais pas, j'aimerais seulement que tu ne m'oublie pas.
A l'heure ou je part, j'ai une multitude de souhaits que j'ai écris dans plusieurs lettres.
Chacunes en contient quelques-uns.
Toi, soit heureux.
Vit heureux.
Tu mérite tout ce que le monde aura à t'offrir.
Tu mérite l'amour comme tu ne l'a jamais connu et le bonheur comme personne ne saurait le décrire.
Tu mérite les questions que l'ont se pose quand on ne sait pas si ce qui nous fait trembler c'est la peur ou l'amour.
Tu mérite tellement donc vit comme si tu n'avais pas vécu hier et que tu ne connaîtras pas demain.
Découvre comme si tu venait de naître et conseille comme si tu avais tout le savoir du monde.
Juste vit et soit heureux.
Moi, alors que je ne suis plus j'ai une dernière chose à te dire.
Une chose qui me brûlait les lèvres de mon vivant, une chose qui faisait s'embraser mon âme.
JE T'AIME ! Plus que tu ne peux l'imaginer et pas assez pour te rendre heureux.
Suffisamment pour m'en aller et te libérer du poids que je représente...

J'étais là, assise sur un banc dans la pénombre.
Une ombre parmis les ombres...
Ce soir, je rejoignait les ombres, les vrai, celles dont on parle mais qu'on ne voit jamais.
Ce soir, l'ombre que j'étais, sur ce banc isolé, avec une bouteille aux pieds s'en est allée.

Ashes❤

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