Chapitre 6

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Réminiscence

Sans même prendre le soin de frapper à la porte, l'homme ouvrit brusquement la porte du bureau. Feuilles à la main, il se plaça devant sa collègue qui ne lui adressa aucun regard, préférant contempler les documents qu'elle avait en face d'elle. De l'indifférence de sa part ? Il n'en avait que faire.

« Brooks ! Fustigea Maur Duplessier. Je peux savoir pourquoi mon dernier rapport n'a pas été ajouté au dossier ?

- Bonjour Duplessier, moi aussi je suis contente de te voir.

- Je sais que cela vient de toi ! »

Toujours plongée dans ses dossiers, elle se dédaigna finalement à lever la tête. Elle n'avait jamais vu son collègue aussi en colère.

« Il le sera quand il cessera d'être en opposition avec les autres éléments du dossier et ceux des autres profileurs. Comme je te l'ai déjà expliqué.

- Nous aurons cette discussion autant de fois que nécessaire. Je soupçonne des irrégularités dans les éléments du dossier. Tous dedans sonnent faux. Manipulés. Le Prédateur semble tuer selon un schéma que nous ne décelons pas. C'est pour cela que je me permets de réfuter certains éléments dans le dossier que...

- Un schéma ? s'enquit Brooks. Le médecin légiste et les autres profileurs sont pourtant catégoriques. Ils ont démontré que le Prédateur choisissait ses victimes de manière aléatoire ! Un acte provoqué dans des accès de colère !

- Aléatoire ? Je n'en crois pas un mot. Je viens de découvrir un lien entre deux des victimes.

- Un lien ?

- Un nom. Je dois encore me renseigner. »

Un nom, c'est tout ce qu'il possédait. Il savait qu'il en fallait davantage pour convaincre sa collègue. Brooks ne répondit pas tout de suite. Après un silence, elle commença :

« Ecoute, je sais ce que tu traverses en ce moment.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu sais très bien ce à quoi je fais référence. »

Le policier parut gêné. Il ne s'attendait pas à ça.

Elle avait osé. Brooks était sans limite dans son indécence.

« Laisse MON DIVORCE en dehors de ça, répliqua-t-il.

-Je peux comprendre que cela soit une source de stress et de problème qui t'empêche de te consacrer pleinement à cette enquête. C'est ce que le commissaire pense aussi.

- Le commissaire ? Tu en as parlé au commissaire ? »

Un rapide rictus traversa le visage fermé du profileur, il se leva et prit la direction de la sortie.

Claquements de porte.

« Tu crois dominer la situation Brooks, rumina-t-il à voix basse. Mais la vérité c'est que tu ne contrôles rien... »

Le dernier ennemi à vaincreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant