Chapitre 1

28 0 0
                                    

« Si tu sors de ma vie, tu sors pour toujours... «

Je marchais dans les couloirs du lycée. De la musique dans mes oreilles, pour compenser le bruit que faisait tous les autres élèves autour de moi. Je rejoignis mon casier pour y mettre mes affaires de cette après-midi et ce dont je n'avais pas besoin pour la matinée. Au même moment où je refermais la porte, je croisais le regard de plusieurs filles en train de ricaner en me regardant. Je levais les yeux au ciel en soupirant et partis en direction de mon premier cours de la journée en les ignorant. Elles n'en valaient pas la peine. Ce serait plus une perte de temps qu'autre chose. En entrant dans la salle, la professeure me fit une nouvelle fois une réflexion sur ma tenue et que je ne devais pas garder mon bonnet à l'intérieur de l'établissement. Je l'enlevai en lui faisant un sourire hypocrite pour qu'elle me fiche la paix. Je ne voulais pas avoir de problèmes, j'en avais suffisamment assez comme ça. Pas besoins de nouveaux. Je coupais ma musique en posant mon téléphone sur la table en face de moi et sortit mon cahier. Le cours était tellement ennuyeux que je finis par dessiner durant tout le restant de l'heure. Il était rempli de dessin, certains n'étaient que des brouillons, d'autres finis à force de passer mon temps dessus. Mais la plupart d'entre eux n'étaient que des fleurs, tous types qu'il puisse exister. A l'époque, je passais mon temps à en faire pour ma mère, maintenant je les fait pour moi. Cela me fait penser à elle. Je ressentais de la colère mélanger à une once de tristesse. Elle nous avait abandonner. Comment avait-elle pu faire ça à son propre mari ? Tout ça pour aller avec quelqu'un de plus jeune, qui finirait par la laisser tomber au bout de quelques mois, c'était une certitude. La situation était pathétique. Mon père méritait de refaire sa vie avec quelqu'un de bien. Qui puisse le rendre de nouveau heureux. Je voulais qu'il se reconstruise, en tant que famille et mentalement. Tout ça l'avait beaucoup atteint. Heureusement, ses amis étaient là pour lui. Je me montrais forte devant lui et devant tous ceux qui étaient au courant. Je le devais. Je ne voulais pas lui faire ce plaisir de me voir aussi mal, elle en serait contente. Je voulais qu'elle regrette son choix, sans pour autant qu'elle revienne, c'était hors de question. Si tu sors de ma vie, tu sors pour toujours...

Je relevais la tête et remarquais que tout le monde étaient déjà partis. Je pris mon sac en y rangeant mes affaires et partis m'installer dans les estrades à l'extérieur. Il y avait quelques étudiants qui travaillaient ou bien discutaient entre eux. Je m'éloignais le plus possible pour pouvoir être au calme et remis ma musique là où je l'avais arrêté. Je m'allongeais dans la longueur du banc en croissant mes bras sur ma poitrine et fixais le ciel en me perdant une nouvelle fois dans mes pensées. Je ne sais combien de temps j'étais restée dans cette position, les yeux fermés, à rêvasser en chantonnant légèrement quelques paroles des musiques qui défilaient.. Mais tout d'un coup, j'entendis plusieurs personnes hurlaient au loin et au moment où je relevais la tête, je vis un ballon de rugby arriver à toute vitesse dans ma direction, j'écarquillais les yeux avant de l'esquiver de justesse en me relevant de ma place. Le ballon tapa contre les escaliers avant de tous les dévaler un par un pour atterrir au pied d'un garçon qui venait d'arriver en courant.

- Jolie esquive. Sourit il en le récupérant.
- Mieux que les tiennes. Dis-je en commençant à partir.
- Tu ne me connais même pas. Fit il.
- Si. Tu t'appelles Carl Davies.
- Et toi ? Dit il au loin.
- Tu ne le sauras pas. Souriais je légèrement.

Je l'entendais rigoler avant de le voir du coin de l'œil rejoindre son groupe d'amis, du moins, l'équipe avec qui il jouait. Je ne lui adresserai certainement plus jamais la parole, ce n'était donc pas important de le lui dire. Il n'y avait aucun intérêt à ça et nous n'étions même pas dans la même classe. Je connaissais son prénom simplement parce que j'assistais souvent au match de l'équipe, pas forcément parce que cela me plaisait, c'était plus pour passer le temps. Du coup, à force d'entendre leurs noms j'avais réussi à les retenir et à me souvenir de son visage, rien de plus. A peu près tout le monde connaissait les joueurs de l'équipe de rugby et tout le monde voulait être amis avec eux. C'était toujours comme ça. Les plus populaires restaient ensemble et les gens comme moi, étaient invisibles. Mais ça me va. Je ne cherchais pas à devenir amis avec des hypocrites. Je rentrais de nouveau dans une nouvelle salle de classe et m'installais au fond, à côté de la fenêtre. Je reposais ma tête contre celle-ci en regardant ce qui se passait a l'extérieur. J'entendis du bruit venant de la chaise à côté de moi ce qui me fit froncer des sourcils, d'habitude personne ne se mettait à côté de moi, je suis souvent seule.

Marie Smith Où les histoires vivent. Découvrez maintenant