Chapitre 5

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Je vous raconte cette histoire et je ne peux m'empêcher de verser des larmes au moment où je vous parle. A cet étape de ma vie, vous vous demandez sûrement combien d'épreuves j'ai du affronté. Le plus important dans tout celà, c'est que j'ai réussi . Comment ? Je vous la raconte.

Je courais sans relâche, deux sentiments m'envahissaient en ce moment. Il y'avait cette tristesse en moi. Je partais en laissant derrière une partie de moi, ma mère et ma sœur. Il y'avait aussi cette peur de devoir affronter un jour mon père et la peur de pas trouver ce bonheur que je cherche. Mais je me sentais d'une certaine manière libre. Libre de partir et de me battre pour réussir.

Je regagna enfin la route du village. Latifa m'y attendait. Elle avait déjà hélé un taxi. Je devais d'abord aller à Nouakchott. Et de la bas partir au Sénégal. Latifa m'expliqua en détail ce que je devais faire. Je devais retrouver son oncle Yasser à la gare. Il me fit son portrait et me disa que ça serait facile de le reconnaître. En effet, son oncle devait partir au Sénégal demain et de ce fait Latifa lui avait demandé de m'y amené. Ce dernier accepta avec joie et se chargea même des frais de mon transport. Elle me donna son numéro où je pourrais la joindre à mon arrivée à Dakar. Je rangea soigneusement le bout de papier. C’était le moment de se dire au-revoir. J'avais les yeux aux larmes. Me voilà me séparer aussi de ma meilleure amie. Je la serra très fort dans mes bras et la remercia pour tout ce qu'elle avait fait pour moi.

- Merci beaucoup ma très chère amie. Depuis toute petite t'as toujours été là pour moi
- Oui et je le serais pour toujours Lalia .
Gagné par l’émotion, je ne pu m'empêcher de pleurer

- Stop arrête de pleurer petite folle. On se reverra bientôt. Et les amies restent toujours ensemble non
-Snif Snifff oui t'as raison et on restera amie pour toujours
- Allez dépêche toi de partir avant qu'on vienne te chercher

Je l'embrassa une dernière fois et lui promis de l’appeler quand je serais chez mon oncle. Je monta rapidement dans la voiture qui démarra en trombe. Je me retourna derrière la vitrine et lança à Latifa un dernier regard. Elle me fit un aurevoir de la main.

C’était la première fois que je montais dans une voiture et que je voyageais aussi loin. Je regardais autour de moi. Le siège de la voiture était si moelleux. Le conducteur roulait si vite que j’en avais des frissons.
Après trois heures de route je finis par rejoindre la capital. Les passants me regardèrent en éclatant de rire. Sûrement voyant mon accoutrement, on me prenait pour une folle. Habitué aux moqueries, leurs regards m'étaient indifférents.

Complètement perdu dans la ville de Nouakchott puisque n'ayant jamais mis les pieds, je regardais l'atmosphère qui s'y déroulait. Des voitures roulaient à vive allure. On entendait des klaxonements de partout. Je restais au bord de la route en tremblotant. Je devais traverser mais j'avais tellement peur. Un vieux, voyant la frayeur qui m'animait m’aida à traverser. Tout était nouveau pour moi. Le vieillard me demanda gentiment si je venais du village. Je répondis oui et je l'informa aussi que c'était ma première fois en ville. Il sourit et répondit

- Voyant ta réaction je l'ai toute suite su. Et que viens tu faire ici ? Tu cherches du travail ?
- Non monsieur, je dois aller à la gare.
- Et j’imagine que tu connais pas là bas. Viens je t'y amène. Je me dirige de ce coté.
- Merci beaucoup

La gentillesse du vieillard m'avait tellement touché que j'ai jamais pu l'oublié. Après avoir payé le chauffeur de taxi qui me déposa, il me remit quelques ougiyas(monnaie mauritanienne) et me souhaita un bon voyage. Je le remercia infiniment. Il partit en me souriant. Son sourire resta dans ma mémoire.
C'était déjà l’après midi et j'attendais l'arrivé de l'oncle de Latifa. Après deux bonnes heures à attendre je commençais à m'inquiéter. Je regardais de gauche à droite et observait chaque passagers. Mais aucun d'entre eux ne correspondait à la description faite par Latifa. Soudain mon regard fut attiré par un homme qui devait avoir la quarantaine exactement le même âge que l'oncle Yasser. L'homme en question était de dos et avait une grosse valise. Je cria ainsi : Oncle Yasser ! Ce dernier se retourna et me lança un sourire. Je me précipita vers lui :

- C'est bien vous oncle Yasser ?
- Oui ma petite. Et tu dois être Lalia
- Oui !
- Latifa m'a beaucoup parlé de toi. Je sais que vous êtes de très bon amies. C'est pour cela j'ai pas refusé sa demande
- Merci beaucoup Mr. Yasser
- Non appèle  moi papa ! Allez viens asseyons nous là. Je vais tout t'expliquer

L'oncle Yasser m'expliqua que le voyage pour mineur était interdit sans aucun tuteur. Pour cette raison je devais le considéré comme son tuteur et l'appelé papa pour éviter des problèmes. J’accepta sans rajouter quoi que soit. J'avais seulement hâte de partir. Après m'avoir expliqué clairement il me demanda pourquoi je voulais partir au Sénégal et en plus toute seule. J'hésita avant de lui répondre ainsi :

-Je vais voir mon oncle qui vit la bas.
- Mais pourquoi tes parents ne t'ont pas accompagné ma petite ?

Je voulais rien dire à ce sujet. Il comprit vite et me posa plus de questions.
Nous étions à l'arrêt des mini bus pour Rosso, la frontière qui sépare la Mauritanie et le Sénégal. Nous attendîmes quelques minutes encore. Par chance un chauffeur était sur le départ. Nous nous dépêchâmes de chercher des billets. Nos noms étaient inscrits en arabe. Je parlais l'arabe très bien et je l'apprenais aussi à l'école. Tout le monde se bousculait à l'intérieur du bus mais nous réussîmes à trouver une place. Après 200km de route plutôt mauvaise, de multiples contrôles de police et autres fouilles de bagages, nous arrivâmes à bord. Nous marchâmes à pied jusqu'au poste frontière. L'oncle Yasser en profita pour échanger des ougiyas en franc CFA. Il me demanda si j'en avais. Je sortis mes ougiyas et je les échangea pour une somme de dix mille francs.

On se retrouva finalement à bord d’une pirogue pour la courte traversée du beau Fleuve Sénégal. Je souriais en voyant la jungle du poste mauritanien s’éloigner. Nous voilà arrivé enfin au Sénégal.

Un type nous amena aux station des taxis- brousse et direction Dakar. J'étais content d’être enfin arrivé au Sénégal et j'avais hâte de rencontrer mon oncle Yoro. Assis sur la banquette arrière, l'oncle Yasser était bien soucieux. Ça se voyait sur son visage. C'était un homme de grand taille, de teint très clair avec une barbe bien poilu. Il était habillé d'un boubou avec un turban à la tête. Il me regarda pendant un moment avant de me dire ceci
- Lalia on est presque arrivé. Nos chemins vont se séparer. Je te souhaite… Sans avoir pu terminer sa phrase, tous les passagers hurlèrent, les freins de la voiture avaient lâché et boummmm c'était le noir total…

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Lalia: La dame de ferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant