Luke Lester

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Revenons un peu en arrière. Lors de la rentrée au collège de Saint-Nubile de James, dans son cours de littérature, un jeune homme avait remarqué son humeur médiocre. Cependant, Luke Lester – étant le nom de cet étudiant – n'eut osé lui adresser la parole. Luke, un garçon tout aussi passionné que James en littérature, venait de Montréal. Il avait emménagé à Saint-Nubile afin de suivre ses études dans un programme qui le représentait bien, c'est-à-dire celui de littérature. Ce qui l'avait attiré en particulier dans ce programme était la Nuit de l'écriture, évènement qui deviendra beaucoup plus important que vous ne le croyiez.

De fait, Luke avait remarqué la tristesse de James. Par contre, il ne pouvait en déduire la cause – après tout, il n'était pas devin. Alors il hésita à lui adresser la parole. Qui sait qui il était, se dit Luke. Ses – anciens – amis le surnommaient Parano, dû à sa gargantuesque paranoïa.

En sortant de son dernier cours, il s'était décidé à aller lui parler. Hélas, il était parti. Ah ! J'avais oublié de vous dire que Luke était un grand observateur, un espion du net effroyable. C'est grâce à cette faculté qu'il retrouva facilement le profil de James sur un réseau social et pu l'appeler le lendemain.

— Bonjour ? innova James en décrochant le téléphone.

— Je te rends le bonjour, James. Je me présente, Luke Lester, étudiant dans ta classe de littérature. J'ai vu que tu avais l'air triste hier matin, en classe. Mais...ce n'était pas une tristesse normale. Et là-dessus, je peux t'aider. Moi aussi, j'ai vécu des choses qui m'ont fait ressentir vide de l'intérieur. Tu veux qu'on se rencontre ? Je t'envoie mon adresse par SMS. Vient chez moi à 19h, ça devrait être bon. Et il raccrocha.

James se sentit attaqué à recevoir trop d'informations à la fois. Premièrement, ce garçon ne lui disait rien du tout. Deuzio, comment a-t-il compris sa tristesse ? Et finalement, il voulait le rencontrer. C'était une idée de fou...qui accepterait une telle chose ? C'est pourquoi, à dix-neuf heures, James pesa sur la sonnette de chez Luke.

Luke Lester était un beau jeune homme. Grand, musclé, cheveux blonds attachés en toque. Il portait des lunettes de type Ray Ban, avec un style luxueux, mais abordable. Il accueillit James comme un bon vieil ami, avec une poignée de main décontractée, une tape dans le dos et un sourire.

Il n'y avait personne dans la maison, excepté eux. Luke monta à l'étage, James sur ses talons. En arrivant dans sa chambre, Luke entrebâilla la porte, ferma les rideaux, s'assit sur son lit et demanda à James de faire de même. Il obéit, et écouta Luke.

— La fille au parapluie. Je la connais.

James ne pensait pas comprendre. En fait, il avait compris, mais ne le voulait point.

— Pardon ? demanda James.

— Je connais la fille au parapluie, répéta Luke. Tu pensais être le seul à avoir ce mystère sur tes épaules ? Et non. Depuis des années, j'essaie de comprendre ce que ma voisine complote à chaque vendredi à 19h51. Et je sais que tu fais de même. Au fait, non. Toi, tu le fais depuis quelques semaines. Après des années de recherche, j'ai enfin trouvé.

À ce moment-là, James se dit qu'il était fou. Mais, de suite après, Luke, découvrit un tableau de sa toile et James put y lire :

Que le dieu de la pluie nous bénisse.

Tout puissant qu'il est, et interficiemus eos.

Les trois derniers mots étaient pointés d'une flèche, menant à quatre autres mots, cette fois-ci en français :

Que le dieu de la pluie nous bénisse.

Tout puissant qu'il est, nous les détruirons ensemble.

Au même moment, un coup de tonnerre retentit.

La fille au parapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant