Chagrins

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         James ne comprenait pas. Pourquoi aurait-elle dit ça ? Cela était trop étrange, voire invraisemblable. Alors il demanda à Luke :

— C'est quoi, ça ?

— C'est ce qu'elle va dire à tous les vendredis dans cet immeuble. Olivia est un démon pluvial. Elle est contrôlée par le Dieu de la pluie. J'ai déjà lu un livre sur ça. Ça disait que les démons pluviaux pouvaient choisir d'en devenir, ou pas du tout. Et cet immeuble, la pièce toute rouge, c'est un endroit d'invocation. Elle y va tous les vendredis pour garder contact avec son maître.

James était sous le choc. Tout un monde venait de s'écrouler devant lui. C'était comme si tous ses espoirs qu'Olivia l'aime un jour s'étaient volatilisés, comme par le vent d'un orage.

— Mais tu y es déjà allé, innova Luke. N'est-ce pas ?

— C'est vrai, entreprit James. Mais seulement une fois. Depuis ce temps, je n'ai plus enquêté. Je ne fais que déprimer et pleurer.

— Pourquoi donc ?

— En fait...Olivia est ma voisine d'enfance, et je l'ai toujours aimée. Et depuis que je sais pour cette affaire mystérieuse, je ne sais plus quoi en penser. Et après ce que tu viens de me dire, je préfèrerais m'en éloigner.

James laissa couler une larme, s'efforçant de ne pas en laisser tomber plus. Luke s'approcha vers lui en lui tapant délicatement le dos.

— Elle n'est pas dangereuse. J'en suis certain. Du moins, si elle n'est pas volontaire, elle ne devrait pas l'être. Nous trouverons ensemble, mec. Ne t'en fais pas avec ça. En fait, je ne vois pas pourquoi on s'inquiète pour ça. Elle n'a pas fait de dégât.

***

Revenons à Jack. Après le bris de la fenêtre et de la valse majestueuse de Jack, les autres employés de la boîte appelèrent les secours. Ils arrivèrent, pour finalement déclarer la mort de Jack. Il avait été – supposément – emporté par un petit ouragan. Cependant, ce dernier n'a pu être enregistré par les radars, mystérieusement.

Lorsque la police se rendit chez les Jicker, ce fut Jane qui ouvrit. Sous le choc, elle s'effondrât sur l'officier de police. Elle se mit à gémir de tout son corps, sous le poids de son chagrin noyant.

Quelques minutes plus tard arrivèrent Luke et James, interrogés par la situation.

— Que se passe-t-il, maman ? demanda James.

— Oh, mon James. Papa est mort.

— Quoi ? Comment ? Pourquoi ? James ne savait plus où se mettre. Il monta dans sa chambre, Luke le poursuivant. Arrivés à l'endroit prévu, James claqua la porte si fort que le cadre de cette dernière se rompit. James se mit à pleurer, à crier, à lancer tout ce qu'il voyait. La rage l'envahissait, tout en même temps que la tristesse, le chagrin et toutes autres émotions pas très amusantes à avoir.

— James, entreprit Luke, en vain.

— TOI, FERME-LA ! rugit James. MON PÈRE EST MORT ET TU ME DEMANDES DE ME CALMER !? NON MAIS OH !

— Je voulais juste te souhaiter mes meilleures condoléances. Je suis avec toi. Moi aussi, j'ai perdu un parent. Ma mère. Elle était en phase terminale juste avant l'été. Lorsqu'elle est décédée, je n'ai pas pu rester plus qu'une semaine dans cette foutue maison, où elle était...morte. Alors, je suis déménagé à Saint-Nubile afin de poursuivre mes études en littérature avec l'espoir de pouvoir oublier toute cette histoire. Hélas, me voilà retrouvé avec ce souvenir. Mais, ce n'est pas grave. Mais, comme disait mon père, l'amour ne meurt jamais. Je porterai toujours ma mère dans mon cœur, même si elle est loin...très loin.

Au-dehors, l'orage rageait. Devant sa maison, Olivia était là. Elle semblait toute sèche.

La fille au parapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant