Je prends mon courage à deux mains et décroche.
- Asha.. p'tite beauté !
Je ne savais pas qui c'était mais la personne avait l'air complètemet ailleurs. Juste quand j'allais répliquer, elle a raccrochée. J'ai pensée une dizaine de secondes à Kheri mais son numéro est enregistré et ce n'était pas le sien.
Je souffle un grand coup et me dirige vers dehors, aux côtés de Kader et Gino. Depuis que Kader m'a embrassé tout à l'heure je me sens super mal. En plus il me laisse pas indifférente c'est ça le pire !
Gino - Oh l'espagnole ! Tu rentres direct ?
Moi - Ben oui, pourquoi ?
Gino - Ça t'dit pas on va boire un verre tout les trois ?
Kader me lâche pas du regard, il me regarde intensément.
Moi - Euh oui pourquoi pas, mais pas trop tard ok?
Gino - Tranquille t'inquiète même pas.
Chacun prend sa voiture et nous partons dans un café de la ville. En général, c'est là où les jeunes d'une vingtaine d'années se côtoient.
Kader - Allez y j'reviens.
Il part à l'opposé du café, je me demande bien où il va. Gino et moi entrons, prenons une table et nous y asseyons.
Moi - Il est parti où Kader ?
Gino - Voir une meuf sûrement, tu l'connais (rires)
J'avais trop les nerfs je sais même pas pourquoi. Je ne dis plus rien jusqu'au retour de Kader. Il était tout content, truc qui me rend encore plus nerveuse.
J'avais commandé un coca, Gino, lui, avait prit de la Vodka.
Gino - Tiens frère, d'la bonne Vodka.
Kader - Nan merci abuse pas, j'laisse ça pour le week-end.
Connard en plus de ça il boit le week-end ? Je reste toujours aussi silencieuse.
Gino - Et sinon Ashanti, il est comment le reuf à Youcef ?
Moi - Comment ça "comment" ?
Gino - J'sais pas son physique, sa façon d'être tout ça. Les gens disent qu'il est grave dangereux.
Moi - Honnêtement, physiquement il est super beau ma sha Allah, malgré toutes ses cicatrices et ses yeux défoncés ben ça reste un bel homme. Après sa façon d'être, j'ai du réciter quelques sourates pour le calme j'pense qu'il m'aurait tué dans la voiture sinon.
Kader soufflait fort et serrait les poings. Gino me regarde avec de gros yeux.
Gino - Mais c'est un psychopate ce mec.
Moi - Au fond j'sais qu'il est gentil et qu'il a un bon coeur.
Kader - On bouge ?
Gino - T'es pressé d'aller voir ta meuf ?
Kader me jette un coup d'oeil, surement pour percevoir ma réaction. Je fais comme si de rien était, je veux pas qu'il croit que je suis jalouse même si je le suis une tout p'tit peu.
Kader - Ouais ouais, asy on bouge.
Moi - Moi j'reste allez y vous.
Gino - Ok pas d'problème.
Kader - Quoi ? Répète ?
Moi - J'ai dis "moi j'reste ici allez y vous"
Kader - Lève toi Ashanti j'ai pas l'temps.
Moi - Y a quoi qu'tu comprends pas là ?
Kader - M'enerve pas zebi.
Gino - (le prenant par le bras) Laisse là frère, qu'est ce tu fais le daron là ? Bon Ashanti fais attention ok ? Asy à demain.
Moi - À demain, merci Gino.
Il me fait un clin d'oeil, prend Kader et sort du café. En réalité je n'avais aucune envie de rester ici, je voulais juste éviter de suivre les instructions de Kader sachant que lui va voir une meuf. Je reste alors encore quelques temps assise jusqu'à ce que..
- Tu fou quoi ici toute seule ?
Je lève la tête de mon portable et le regarde avec de gros yeux. Il est habillé en survêtement pour pas changer, les yeux rouges et une cigarette sur le haut de son oreille.
Moi - Euh.. rien.. je.. rien.
Je ne sais même pas pourquoi je cherche à me justifier.
Il fronce les sourcils et s'installe en face de moi.
- Tu t'fou d'ma gueule là ?
Moi - Mais tu veux quoi au juste ? J'croyais qu'on devait plus se parler ?
Kheri - Là c'est pas la même, vas y bouge d'ici.
Moi - Ben non, j'suis bien là.
Il se lève d'un coup, sa chaise tombe. Rapidement les regards se tournent et se posent sur nous.
Kheri - T'as deux minutes, dans deux minutes t'es pas parti d'ici wallah tu vas l'regretter la putain de toi.
Un homme - Qu'est ce que vous faites monsieur ? Laissez la demoiselle tranquille.
Kheri - Tu veux quoi toi fils de chien ? (lui mettant un coup)
Avant qu'il n'y est d'autres problèmes et avant que la police ne se mêle, je fais ce qu'il m dit et sort du café.
Je me dirige vers ma voiture.
- OH ATTENDS LÀ !
J'étais affolée, les larmes aux yeux. Je m'en voulais d'avoir peur de lui ainsi. Je me retourne alors doucement, et là sans que je ne comprenne quelque chose, il me prend dans ses bras..
