Anguis Malefoy

Conscience

« Anguis ? Anguis ! »

Anguis revient difficilement à lui, son corps entier lui criant de replonger dans un profond sommeil.

« Anguis ! »

La voix se fait de plus en plus présente, tout près de son visage. Après un douloureux effort de concentration, il l'identifie : Scorpius.

Son frère continue à l'appeler, lui vrillant le cerveau. Il aimerait lui dire de se taire, de le laisser se rendormir. Lentement, péniblement, il entrouvre les yeux.

« Anguis... »

La voix de Scorpius est étonnement douce. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu'il a entendu son frère lui parler avec autant de bienveillance.

« On a... on a reçu une lettre ce matin, bégaie Scorpius. De Poudlard. »

Il agite devant ses yeux à demi clos un morceau de parchemin portant l'en-tête familier de l'école de sorcellerie. Anguis ne comprend pas. Pourquoi son frère lui montre-t-il une lettre de Poudlard ? Il ne lui a jamais parlé de l'école – pas une seule fois au cours des trois années et demi qu'il y a déjà passé.

« Ils ont décidé de te prendre », souffle son frère.

Devant l'absence de réaction d'Anguis, il répète, son débit de parole s'accélérant :

« Ils ont décidé de te prendre. À Poudlard. Tu peux y aller dès que tu es guéri, en première année. Tu arriveras en cours d'année, ce sera difficile, mais tu y arriveras. Regarde, ils ont dit qu'ils s'excusaient, ils ont dit qu'ils s'étaient trompés sur tes capacités... »

Scorpius agite la lettre devant ses yeux. Mais Anguis ne distingue pas les mots qui y sont écrits. Toutes les lettres se mélangent et se noient dans les larmes qui lui montent aux yeux. Il ferme les yeux et compte jusqu'à dix, pressant les paupières, tandis que deux larmes roulent sur ses joues. Est-il dans la réalité ? Combien de fois a-t-il rêvé de ce moment ?

« Anguis... » murmure Scorpius.

Il rouvre les yeux.

« Tu dois dire à Papa et Maman que tu veux y aller. Tu leur diras, hein ? Si tu leur dis, ils seront obligés d'accepter. »

Il regarde son frère, qui n'est plus son frère – ou peut-être, qui est de nouveau son frère, après avoir été un étranger pendant trois années.

« Anguis... je suis désolée. Pour tout. »

Anguis reste silencieux, les yeux plongés dans le regard triste et plein d'espoir de son frère. De longues secondes s'écoulent, rythmées par le tic-tac régulier de l'horloge, avant qu'il ouvre la bouche et réponde d'une voix faible :

« Merci. »

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C'est la fin de cette histoire ! N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire !