Il fait froid dehors, quelques gouttes de pluie tombent, les gens se mettent à l'abri dans des bâtiments, sous leurs parapluies et certains laissent même cette eau ruisseler le long de leur visage. Et moi je suis là, sur une terrasse à fumer un vieux tabac pourri et rongé par des vers ou d'autres vermines ayant survécu à la purge.
Je suis là, en train d'observer les gens qui s'abritent, alors que je suis sur une terrasse, bien préservé par un store solide et de bonne qualité. Mais cet appartement aussi bien protégé qu'il est, il est aussi une malédiction. En premier, l'appartement se trouve à quelques mètres d'une alarme, une maudite alarme crachant et répétant un message saturé les jours où il pleut. Et la seconde est que ce store protecteur a besoin d'importantes réparations hebdomadaires. Un store gardien trop lourd pour le faible mur en acier qui le soutient. Et ce même store est trop fragile pour résister à ces pluies. Parlons du balcon, ah ce bon vieux balcon. Décrépit, craquelé et rongé par la pluie et le temps. Celui de mon voisin de droite était dans le même état... avant qu'il ne s'effondre lamentablement. Par chance, le fameux voisin n'était pas sur le balcon ce jour-là, mais son berger allemand lui oui. De toute façon, ce vieux clébard était difforme et malade. Incapable de bouger avec ses membres atrophiés ou manquants, il poussa un long cri caverneux lors de sa chute. Depuis ce jour, le voisin pleure tous les soirs son chien ou son balcon. Je n'ai jamais su. Mais comparé à lui, je ne surcharge pas mon vieux balcon.
Parlons de l'appartement, petit, étroit, une cage à lapin cybernétique. Un lit à une place enfoncé dans le mur, une douche et un lavabo. Le lit est fait d'une espèce de laine de fer accompagnée de vieux tissus pour réduire la douleur. Il y a une étrange mousse qui pousse dans le coin de ce retranchement circulaire. La douche est en partie brisée et ne donne que de l'eau froide et les fins murs qui l'entourent sont vermoulus et décrépits. Et le lavabo est assez abîmé, mais au moins il garde encore l'eau. Et la porte, défoncée six fois, le verrou explosé et le bas de la porte aussi. La peinture a presque entièrement été transformée en miettes laissant apparente la taule froissée composant cette mince porte. Les gonds sont fatigués et grincent toujours. Pour fermer la porte, il y a une armoire lourde que je déplace tous les jours dès que je rentre. De toute façon, il n'y a rien à voler ici à part quelques vêtements bon marché et quelques armes rouillées et dépassées.
Je déploie une table en fibre de polyéther sur la terrasse, utilisant une chaise de métal rouillée pour m'asseoir. Je place une à une mes armes sur la table. J'attrape un pistolet, la rouille s'effrite dans ma main mécanique. Et d'un mouvement tout aussi mécanique, je commence à la nettoyer et à retirer la rouille grâce à la pluie. Bercé par le bruit saturé de l'alarme et les cris de douleurs de ceux qui sont restés trop longtemps sous la pluie, je nettoie une à une mes armes, vérifie si les mécanismes fonctionnent toujours.
Après deux ou trois heures, la pluie s'est arrêtée. Je compacte donc mes armes en petite plaque métallique circulaire, et je les range dans une mallette métallique. J'enfile une veste de cuir synthétique et d'acier. Et j'attrape la mallette métallique. Une fois sortie de l'appartement, une première surprise dans le couloir de ce vieil immeuble, accroché à un lustre, le fameux voisin qui a perdu son balcon et son chien. Une corde autour du cou et les lèvres bleues. Je pousse sa jambe et le laisse tanguer au milieu du couloir.
Une fois sortie de cet immeuble au mur moisi. Je vais à une petite épicerie qui se trouve au coin de la rue. Une fois entré dedans, je regarde les produits. Quelques conserves, des aliments lyophilisés et quelques rares fruits ayant un aspect presque plastique, à la forme parfaite et tous identique. Sur un petit étal vitré, il y a quelques morceaux de viande, viande de chien, chat, rat ou autre vermine. À côté, un pigeon entier est parfaitement déplumé et décortiqué. Sur sa chair, quelques trous réguliers, l'oiseau avait été marqué par la pluie rongeuse. Je regarde le caissier, c'est un ami à moi, le jeune Tatcher Phil. Je lui dis :
« Salut Phil.
— Salut, Alan, qu'est-ce que tu veux aujourd'hui ?
— Je ne suis pas en train de bosser, arrête de t'inquiéter Phil, je viens juste récupérer les cinq cents crédits du pari
— Lequel ?
— Le vieux est mort, pendu sur un lustre
— Merde, il aurait dû crever dans deux semaines avec son état physique pathétique, dit-il avec mécontentement »
Phil me tend une liasse de billets, je la récupère.
« Tu sais bien qu'il ne faut pas parier avec moi Phil, t'as toujours perdu
— Ouais ouais, comme d'habitude tu as fait le bon choix, t'es venu juste pour récupérer ton fric ou il y a autre chose ?
— Bah vu que t'as perdu cinq cent crédits, je vais en donner une partie à ton patron, j'vais te prendre de l'alcool à 90 ° et des bandages,
— OK, j'vais te chercher ça »
Il part dans l'arrière-boutique, et j'entends des bruits de boites ou d'objets métalliques qui tombent dans des fracas assourdissants. Après une dizaine de minutes, il sort de l'arrière-boutique et pose sur le comptoir des sacs remplis de bandes blanches et de quelques bouteilles remplies d'un liquide transparent.
« Ça fera soixante crédits, me dit-il sur son ton froid habituel quand il donne le prix des produits
— Bon, OK, mais ça fait un peu cher, lui dis-je en lui tendant quelques billets
— C'est bon, il y a le tout tien, prends tes sacs, me dit-il pour clôturer notre échange »
Je sors du petit magasin, les sacs dans une main et la mallette dans l'autre. Je marche rapidement pour rejoindre mon petit bureau, sur le chemin, je croise un homme recroquevillé dans un coin avec des vêtements rongés, sur certains endroits, sa peau avait été rongée et laissait sa chair à nu. Il me regarde lentement tout en tendant lentement sa main vers moi et tentant de dire quelques mots. Je le regarde rapidement et continue à marcher sur le même rythme. Sur le chemin, quelques animaux tentent de survivre, comme quelques autres humains, fatigués et abattus par le temps.
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Voici donc ce premier chapitre, j'espère qu'il vous a plu.
N'hésitez pas à commenter, à me donner vos avis, j'ai hâte de vous lire ^^
Le chapitre deux arrivera bientôt juste le temps que je le peaufine et le corrige.À bientôt pour le chapitre deux 😙
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2040
Science FictionDans un futur dystopique, où les conglomérats d'entreprise contrôlent le monde, où des robots aident les Hommes et remplacent les Humains dans les tâches simples. Vous suivez la vie de Alan Connor, un agent de police neutralisant les androïdes défec...