Chapitre 2: Un bâtiment froid et mélancolique

22 3 0
                                    

Devant moi se dresse un grand bâtiment, au-dessus de la porte, une grande plaque avec des gravures dorées : « Commissariat ». C'est l'un des seuls bâtiments de la ville à être continuellement rénové avec la mairie et les immeubles des alphas. Ses vitres sont parfaitement propres et teintées, les barreaux n'ayant nulle marque de rouille. Ses murs, blancs, parfaitement lisses, n'ont pas été abîmés par la pluie. Et enfin, en face de moi se trouve une grande double porte, avec quelques vitres fumées, le reste fait d'acier.

Je pousse la porte, une odeur de renfermé et de chlore m'emplit les narines. Toujours en train de nettoyer, Margareth et Roger étaient en train de passer le balai, laissant des traces de griffures sur le carrelage d'argent. J'avance vers le comptoir, là se trouve une belle femme, aux cheveux roux et aux yeux verts, de magnifiques yeux verts qui font fondre toutes les personnes qui viennent ici, elle porte un tailleur noir, une chemise grise, ses mains sont cachées par des gants et ses jambes par des collants opaques. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, derrière ce corps parfait ne se cache en réalité rien de plus que des circuits, de la peau synthétique et des câbles. J'avance vers elle et lui demande :
« Nkb-6, que dois-je faire aujourd'hui ?
— Veuillez me nommer Alice agent Alan
— Alice, que dois-je faire aujourd'hui ?
— M. Sang d'argent vous attend dans son bureau, il y a aussi un cas de fuite signalé, c'est tout pour le moment agent Alan
— Merci Nkb-6 »
L'androïde me regarde avec des yeux mauvais, elle déteste vraiment qu'on l'appelle par son numéro de série. Mais après tout, ce n'est qu'un super calculateur enfermé dans une boite de conserve en forme d'humaine, doté de simili de sentiments. Les modèles Nkb ont été créés pour servir d'assistants ou de réceptionnistes. Parfois d'androïdes sexuels, mais très rarement.

Je détourne le regard et poursuis mon chemin dans les couloirs étroits du commissariat, la javel et le chlore me brûlent les naseaux, alors que je marche dans un couloir plus large que les autres, l'odeur forte de javel est toujours présente, un jeune homme aux cheveux courts, argentés, aux yeux violets et à l'air triste marche lentement à l'inverse de l'endroit où je me rends. Son bras gauche a, semble-t-il, été retiré, il ne reste plus que la zone d'accroche pour un bras cybernétique. De plus, il a un œil au beurre noir et la lèvre éclatée. Je le passe et pousse lentement la porte, une odeur humide m'asperge le visage, dans cette grande pièce qu'ils appellent vestiaires, il y a deux policiers en train de jouer aux cartes assises sur un banc, l'un porte la tenue habituelle de ceux postés à l'administration, c'est-à-dire, une chemise améthyste avec un pantalon noir accompagné le plus souvent d'une cravate noire elle aussi. Pour le second, il porte les vêtements standards des équipes de combat rapproché contre civils ou E.C.R.C.C. c'est-à-dire, un t-shirt à manches longues noir accompagné d'un pantalon serré qui atteint le bas des chevilles, le tout équipé d'un rembourrage de 5 centimètres entre les tissus des dits vêtements. J'avance vers mon casier, à peine rouillé, dedans, une vieille conserve toujours pas ouverte, une arme de rechange au cas où et une photo du moment où j'ai eu mon diplôme d'agent de neutralisation. Je dépose mes sacs au fond du casier, j'attrape mon badge. Agent Alan Connor, j'ai mis des années pour avoir mon nom écrit sur cette petite plaque argentée. Des années d'étude et de galère, à vivre sous une plaque de verre, à prier chaque nuit pour qu'elle ne fonde pas sous la pluie. À voir les passants me juger, à voir passer devant moi les Alphas, marcher avec leurs vêtements hors de prix et leur air supérieur. À me faire nourrir par des bénévoles servants une soupe granuleuse et fade. Mais maintenant c'est fini, j'ai mon appartement et de la nourriture en boite. Je referme le casier et place un cadenas sur le loquet.

J'ouvre la porte des vestiaires laissant derrière moi l'odeur humide et poisseuse et marche à nouveau dans ces couloirs dont l'odeur me brûle la gorge. Au bout de quelques minutes de marche, une porte de taille normale, faite en acier et recouverte d'un simili de bois. Équipée d'une vitre carrée colorée en blanc au milieu. Sur le côté, d'autres vitres teintées en bleues, et une petite plaque dorée avec marquée dessus : « Commissaire Sang d'Argent ». M.Sang d' Argent a toujours préféré qu'on l'appelle chef, c'est sûrement pour ça que pendant un temps, quand il n'avait pas de plaque, il avait écrit au marqueur sur le mur Chef d'Argent. Je pousse la porte lentement, et je le vois, assis sur sa chaise synthétique, me regardant avec des yeux fatigués et cernés. C'est un vieil homme, ayant des cheveux bruns, il porte la couple réglementaire militaire et une petite barbe de 3 jours. Il m'adresse la parole en premier :
« assieds-toi Connor ».
Je m'exécute et m'assois sur la chaise située en face de moi.
« Tu sais, cela fait bientôt trois ans que tu bosses pour nous Connor, trois ans de loyaux services. Et pourtant, tu ne nous es pas d'une grande utilité, les androïdes standards sont depuis longtemps bien gérés. Alors il va peut-être falloir que tu penses à une reconversion ou à accepter tous les contrats qui te sont proposés, même si je sais bien que tu as un problème avec les alphas, me dit-il sur un ton sérieux.
— Chef d'Argent, si je comprends bien, soit j'accepte tous les contrats soit je suis viré ? dis-je sur un ton monotone
— Exactement Alan, alors ?
— OK, mais je préfère quand même ne pas parler à des alphas
— Alan, tu ne m'écoutes pas, il n'y a plus que les alphas qui ont souvent des problèmes avec les androïdes
— Essaie de m'en trouver sans ou qu'au moins je ne sois pas obligé de leur parler
— C'est raté pour ta première mission, t'as les dossiers sur ton bureau
— J'y vais, dis-je, en sortant de la pièce
Je pousse la porte et avance dans le long couloir, un néon éclaire le couloir qui mène à mon bureau, les murs sont peints en bleu marine, sur les murs, il y a des photos de tous les agents haut placés, mais aussi de tous ceux morts sur le terrain. Tous les agents finissaient affichés sur ces murs, soit pour leurs exploits, soit pour leurs échecs. Une photo entourée d'un cadre de ferraille couverte de faux bois et avec une vitre en plastique pour hommage. Pathétique, nous qui sauvons cette ville jour en jour c'est le seul cadeau que l'on reçoit. Je lâche du regard ces misérables carrés et continue d'avancer dans ce couloir aseptisé. Quelques portes font tache, entre celle en partie cassée et celle recouverte de dessins ou de posters. J'arrive enfin à mon bureau, une porte en simili bois légèrement gonflée pour permettre d'y placer quelques gravures, deux petites plaques en or avec mon nom et celui de l'agent O'Brian. Je partage mon bureau avec cet abruti de première, trop sentimental pour abattre un androïde de sang-froid, placé aussi haut grâce à ses contacts et à ceux de sa famille. Il était à peine capable de se servir de son arme. Je pousse lentement la porte laissant apparaitre le grincement habituel de cette vieille dame de fer. O'Brian n'est pas encore là, seul un café froid et à moitié bu indique sa présence dans le bâtiment. Le bureau est assez grand, il y a deux bureaux posés face à face à environ quatre mettre l'un de l'autre. Tous deux du même aspect avec un supercalculateur placé au milieu. Il y a une armoire derrière chacun des deux bureaux pour pouvoir y placer certaines affaires personnelles. Sur mon bureau, un rectangle de métal creux, placé dans des bords creusés, de fines barrettes de circuit intégré de projecteur. Tous les documents liés à l'enquête placés sur des serveurs externes et accessibles grâce à quelque circuit électrique. J'attrape ce rectangle d'affichage et m'installe tranquillement dans mon siège. Il est fait de cuir synthétique et est plutôt rigide, mais surtout très peu confortable. Il est marqué par quelque griffure due à des choque avec l'armoire. Je laisse glisser mes doigts sur la surface holographique. Affichant les quelques informations que nous connaissons sur l'androïde. Un androïde de type AP7, des androïdes fait principalement pour s'occuper du jardinage, connaissant, poids : 120 kilogrammes, taille : 1m75. l'androïde a commencé à avoir des comportements anormaux après le transfère de mémoire d'un autre androïde, la modification a été autorisée par le constructeur. La dernière fois que l'androïde a été vu, il semblait se faire un remodelage de visage dans une boutique de la firme Andromir. Spécialisé dans le remodelage et le formatage des androïdes. Je pose le document sur mon bureau, et profite des quelques minutes d'accalmie qui me sont données pendant que j'attends l'agent O'Brian, je regarde le mur, bleuté et en parfait état, et je laisse mes yeux petit à petit se fermer, me plongeant dans le noir total.

————————————————————————
Bonjours à tous, voilà pour le seconde chapitre, j'espère qu'il vous a plus, le chapitre trois devrais arriver dans une semaine ou deux, je vous préviendrais si il y a du changement.
Passer une bonne semaine

2040Où les histoires vivent. Découvrez maintenant