I - Peut-on ne plus vouloir travailler?

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 L'Homme doit subvenir à ses besoins pour survivre. Pour cela, il doit travailler, c'est-à-dire transformer les choses de la nature pour produire des biens utiles à son existence. Le travail permet donc de distinguer l'Homme de l'animal. Il permet de prendre conscience de soi. Mais du latin tripalium, qui désigne également un instrument de torture, il s'opposerait donc la liberté. La liberté est en désaccord avec la nécessité propre à la nature. Un Homme libre peut s'affranchir de la nécessité naturelle, il est donc capable de s'opposer à la nature. L'Homme peut-il vouloir ne plus travailler? Nous verrons dans un premier temps que le travail permet la survie de l'Homme, puis dans un second, que le travail amène à la liberté de l'Homme et , pour finir, nous étudierons l'aliénation du travail.

Le travail est une transformation de la nature. L'Homme doit travailler pour subvenir à ses besoins car la nature ne peut pas répondre à la totalité de ses besoins. Le travail est donc un intermédiaire nécessaire entre l'Homme et la nature, c'est ce qui distingue l'Homme de l'animal. On peut donc dire que le travail est une marque de la culture humaine.

En transformant la nature, l'Homme prend conscience de ce qu'il est capable d'accomplir, de ses compétences. L'Homme, dès son plus jeune âge, transforme la nature à sa façon, c'est une manière à lui qui lui permet de voir toutes ses compétences, c'est une manière de prendre conscience de soi. Aujourd'hui, et depuis presque toujours, l'économie classe le travail en trois secteurs: primaire (agriculture), secondaire (industrie) et tertiaire (services). Ainsi, le travail assure la vie et la survie de l'Homme.

Nous pourrions croire que le travail est un obstacle à notre liberté, alors qu'en réalité, c'est grâce à lui que nous arrivons à gagner cette liberté. L'homme devient libre en travaillant, car lorsqu'il travaille, il se libère de la nature. Hegel, dans la première Philosophie de l'Esprit indique que le travail est une activité rationnelle qui s'oppose à la nature dont l'homme se dégage en la soumettant à une transformation. Or, la transformation de la nature est traduite par le travail, ce qui signifie qu'il se sépare de la nature. On peut donc dire qu'en travaillant, l'Homme se libère et devient ce qu'il est vraiment. Cette dimension développera les analyses de Marx qui disent que si l'on peut dire que le travail est pour l'homme le moyen de gagner sa liberté, c'est dans la mesure d'un acte qui construit l'identité de l'homme.

En réalité, l'homme a le droit de ne pas croire à la liberté apportée par le travail. En effet, le travail moderne, c'est à dire le travail productif organisé par la division du travail perd son objectif de vue. Le travail n'est plus le moyen par lequel nous nous affranchissons de la nature mais ce par quoi nous retournons à la nécessité naturelle, on peut dire qu'il nous fait perdre cette liberté. Le travail devient donc aliénant. Aujourd'hui, l'homme ne reconnait plus ses compétences, il est privé du rapport au fruit de son travail.

Le temps libre se dissocie du temps de travail, pour n'être plus un temps de libération mais un temps consacré à nos besoins: le temps libre devient le temps libéré du travail, il n'y a donc plus de loisir et de repos, nécéssaire à la reprise du travail. Ce moyen de survie, le travail, devient donc ce qui dépossède l'homme de toute humanité. Le travail nous fait donc perdre toute forme de liberté.

Pour conclure, nous pourrions donc dire que le travail et la liberté sont deux choses incompatibles puisque le travail d'aujourd'hui, le travail productif, nous déshumanise totalement et nous prend notre liberté puisque les moments où l'on ne travaille pas sont utilisés à subvenir nos besoins. « Le domaine de la liberté commence où cesse le travail... » Karl Marx

L'Homme peut donc vouloir ne plus travailler, puisque si il ne travaille plus, alors il sera libre. En revanche, si l'homme arrête de travailler, sera-t-il capable de subvenir à ses besoins?

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