650 63 10
                                    

i never meant to make you bleed 

-Non j'peux pas Yoo, j'dois passer récupérer Hyorin à son cours de violon

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

-Non j'peux pas Yoo, j'dois passer récupérer Hyorin à son cours de violon.

La sonnerie avait retenti quinze minutes plus tôt, signalant la fin des cours. Son humeur habituellement chaleureuse s'était détériorée à son entente, peu ravi à l'idée que cet inconnu qui avait prétendu offrir quelques indices ne se soit pas manifesté. Il resterait perdu dans ce flou, dans ce questionnement perpétuel ; ce garçon sans nom, sans visage, qui était-il ?

Il essayait souvent de se l'imaginer, de le deviner, mais en vain. Profondément irrité par la journée désagréable qu'il venait de subir, s'être épuisé à l'entraînement de base-ball l'avait aidé à se détendre, du moins à le vider des ondes colériques surpuissantes qui émanaient de sa personne.

Agacé par les propos de son meilleur ami qui, lui, déblatérait les détails de ses ébats avec la jolie Milla, il raccrochait et balançait son téléphone dans son casier. Il en avait de la chance, c'était une très belle fille ; au delà de son physique angélique et avantageux, c'était une Européenne intellectuelle aux goûts musicaux diversifiés et intéressants. Populaire à souhait, beaucoup l'appréciait, très peu la détestait et la plus part l'enviait, cependant personne ne parvenait à la faire sienne.

Quoi qu'il en soit, Taehyung n'avait pas à se plaindre, il sortait avec Hyorin depuis des années, une meilleure amie devenue petite copine et tout se passait à merveille.

Il est vrai que la routine les avait quelques fois perdu, notamment ces derniers mois où l'étudiant éprouvait le besoin de vivre pleinement ses jeunes années, apprendre, découvrir, ressentir alors qu'elle, elle préférait rester au calme, entre quatre murs, à réviser ses cours sans relâche.

Un maigre soupir passait la barrière de ses lèvres alors qu'il enfilait son sweat-shirt, ennuyé par le simple fait de devoir rentrer chez lui pour suivre le cours d'une existence banale et morose. S'il le pouvait, il échangerait volontiers la vie mouvementée et palpitante de Yoongi contre la sienne, ne serait-ce que pour une simple heure.

Les vibrations frénétiques de son téléphone raisonnaient entre les parois métalliques du casier, l'extirpant vivement de ses songes dans un sursaut de surprise. Taehyung saisissait son portable pour porter davantage d'attention au message tout juste affiché sur l'écran.

MESSAGE, il y a 1mn

J.
Fais moi confiance, ferme les yeux

Pourquoi ?

Ferme-les et ne les ouvres pas, d'accord ?

D'accord.

Il reposait l'objet de ses tourments et exécutait cette curieuse suggestion ; les yeux clos, un silence de plomb occupait l'ensemble du vestiaire, jusqu'à ce que le claquement d'une paire de semelles contre le sol ne fasse échos entre les murs.

Difficile de rester pleinement concentré lorsqu'un doux ruban sombre venait être disposé sur ses paupières de manière à s'assurer qu'il ne puisse pas jouer les sournois, une simple limite de sécurité.

Désormais en face l'un de l'autre, Jungkook lui, pouvait l'observer tant qu'il le voulait, sans craindre d'être envoyé sur les roses. C'était une chance inouïe et il l'avait saisi, sans la moindre hésitation.

Confiant, l'acteur approchait de son vis à vis, percutant son torse du sien ; sa poigne ferme glissait sur ses poignets pour guider ses doigts sur son visage, lui faire redessiner les traits qui le caractérisaient.

Taehyung n'aurait pensé avoir le droit à tant et le voilà les yeux voilés au beau milieu d'un vestiaire à laisser ses paumes se balader sur la peau d'un inconnu.

Jungkook ôtait son emprise pour le laisser maître de ce parcours corporelle, tout de même inquiet à l'idée de voir quelqu'un les interrompre dans un moment comme celui-ci ; ça pourrait en effet rapidement devenir gênant pour chacun.

-J'suis désolé j'peux pas continuer, c'est trop bizarre, déclare l'aîné.

Cependant, le cadet n'abandonnait pas, si bien qu'il empoignait de nouveau ses avants bras afin de faire passer ses mains sur ses joues, laissant à son vis à vis, l'occasion de voyager seul.

Bien évidemment, il voulait à tout prix deviner qui se cachait derrière ce fameux J, qui serait capable de fondre en larmes devant un film si niais mais pourtant bel et bien émouvant, qui oserait se pointer devant lui d'une telle façon.

Alors, dans un élan peu certain, ses doigts retraçaient son visage, déviant d'abord par sa mâchoire, puis son nez, avant de s'éterniser lentement sur la courbure de ses lèvres. Il sentait son souffle effleurer ses phalanges, filer sur sa peau tel un courant d'air chaud.

Taehyung ne parvenait plus à penser, non pas qu'il était attiré par cet être dont il ne savait rien mais il n'avait jamais prit le temps de connaître physiquement autant qui que ce soit, pas même Hyorin, sa petite amie qui semblait lui être totalement sortie de la tête à l'instant même.

Il pouvait doucement sentir ses lèvres s'étirer en un sourire, là, sous ses doigts. Sans grande difficulté, il pouvait percevoir au delà du toucher, combien il pouvait être contagieux, assez pour qu'il ne se mette lui aussi à sourire.

Seulement, le silence devenait pesant au gré du rapprochement de l'inconnu dont le souffle était désormais assez proche pour effleurer sa mâchoire, glissant finement sur sa joue.

C'est précisément à ce moment que Taehyung daignait revenir sur terre afin de se prendre cette réalité en pleine tête, une réalité qui incluait le fait d'avoir une petite amie, d'être un garçon droit et honnête et par dessus tout, d'être purement hétéro.

-J'dois y aller, Hyorin doit certainement m'attendre à l'heure qu'il est.

Il faisait volte-face mais son camarade ne semblait pas décidé à le laisser s'en aller, assez pour le retenir d'une poigne ferme. Il saisissait le sac à dos de Taehyung et le lui mettait lui-même sur les épaules avant de s'en aller le premier, si ce n'est sans avoir oublié de lui claquer un baiser sur la nuque, tel un doux courant électrique qui était venu le frapper.

Dans l'espoir d'entrevoir qui il était, il ôtait aussitôt le bandeau mais c'était déjà trop tard ; son inconnu avait disparu. Cependant quelque chose attirait son attention, par terre, près de l'encadrement de la porte se trouvait un bracelet, un bracelet en tissu qui lui était étrangement familier.

___________

FATE | ᵀᴬᴱᴷᴼᴼᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant