Jeon Jungkook, prodigieux acteur au succès planétaire décide de mettre sa carrière entre guillemets pour poursuivre ses études, de son côté Kim Taehyung est un étudiant exemplaire, futur major de promotion. Si pour l'un tout réussi sans qu'il n'ait...
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Il l'avait fait. Dans un élan de courage, il s'était levé, maintenant sur ses épaules le vêtement qui n'était pas le sien, la démarche rapide pour rompre les mètres qui les séparait. Seulement, le voilà, en plein affront de cette échine tremblante, sur ses talons, muet il ne savait quoi dire.
Il aurait pu monologuer de belles tirades, se la jouer Shakespear ou bien Sartre, déblatérer des excuses à en faire trembler le sol, mais il était fatigué, fatigué de devoir s'excuser, toujours, tout le temps, comme un choix cornélien qu'on lui imposerait, un ultimatum rocambolesque ; demander pardon ou devenir ce qui se rapprochait le plus de ce qu'il y avait de pire.
Réfléchir ne semblait plus y faire, le monde tournait, il tournait vite, trop vite, être quelqu'un de bien devenait alors un objectif flou, difficile à atteindre, à effleurer du bout des doigts.
Dans sa lancée, dans cette balade effrénée contre ses propres démons, il tirait sur la manche de son égal, celui-ci désormais obligé d'interrompre sa course contre la montre pour se retourner dans sa direction.
Deux iris indéchiffrables posaient leur empreinte sur le visage de Taehyung qui, d'un simple geste, lui tendait visiblement quelque chose sur lequel le cadet louchait presque automatiquement.
-Tu devais le récupérer, tu te souviens ? Déclare-t-il, d'une voix évasive. -Comment t'as su que c'était moi ? -Je suis pas stupide, Jungkook. -Moi non plus d'ailleurs, se renferme-t-il, faisant allusion à leur dernière conversation. -C'était juste pour être sûr que c'était toi, explique-t-il finalement, Je suis désolé. -C'est bon, t'as fini, je peux y aller maintenant ? -Alors tu vas fuir ? Dans l'histoire c'est toi qui est venu me chercher, c'est toi qui craignait de me voir m'en aller quand je te verrais, pourtant je suis toujours là. -Oui, mais t'es devenu le connard de mon histoire.
Sans en dire plus, il tournait les talons et s'éloignait de nouveau dans la pénombre légère, simplement accompagné d'une mêlée de lampadaires. Quant à Taehyung, il était désespéré.
Sa première journée sur le sol anglais ne pouvait pas se terminer d'une telle façon, elle avait été d'une cruauté sans faille et il était l'heure, l'heure que ça s'arrête ; il avait bien comprit la leçon, il était temps, temps que ça s'arrête de tourner si vite, de faire mal, toujours, sans une once de répit.
Il était temps d'arrêter de courir, après les autres, après la vie, après la meilleure version de lui même, une version qui se dérobait et lui filait entre les doigts.
Un grand homme lui avait souvent répété ; « le pardon est signe de faiblesse, ne t'excuse jamais fils, jamais ». Combien de fois l'avait-il fait aujourd'hui, combien de fois avait-il dévier cette règle pour apaiser des mœurs qui n'étaient pas les siens ?
