念贰

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typical of me to go and ruin the party

❝ typical of me to go and ruin the party ❞

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-Tu viens d'où ? L'interroge l'étudiant.
-Partout et nulle part à la fois, répond-t-elle, évasive sur le sujet, son regard charbon vagabondant sur les flux lumineux de la ville.

Perché sur les hauteurs d'un toit, leur deux silhouettes se tenaient près du bord, assis sur ce dernier, les pieds dans le vide et le buste maintenu en sécurité par une barrière en ferraille.

Être des inconnus l'un pour l'autre ne les empêchait pas de partager une canette de bière en compagnie du silence, celui-là presque complice. Le vent frais soufflait ses bourrasques, sifflant dans leurs cheveux, crissant contre les parcelles métalliques pour s'exprimer elles aussi au travers des limbes du mutisme.

Rien n'était dit, pas un mot, si ce n'était des regards qu'ils échangeaient de temps en temps pour s'assurer la pleine sobriété de l'autre. 

C'était bon de respirer l'air frais, de se retrouver loin du conflit, de ce cercle vicieux dans lequel il fallait faire un choix, le bon qui plus est. Il était tard, toujours trop dans les méandres de son esprit, cependant, ce séjour sonnait comme des vacances durant lesquelles il pouvait se détendre à sa guise, découvrir, apprendre et profiter.

Il serait bénéfique pour lui de prendre des distances avec cette routine qui l'éreintait à l'autre bout du globe, ce quotidien las, où jamais, non jamais rien ne se produisait, pas même un infime sursaut de vie.

C'est alors que la voix de sa partenaire nocturne s'élevait, brisant l'instant songeur qui s'était doucement installé.

-T'es pas très bavard, souligne cette dernière.
-Tu ne l'es pas beaucoup plus.
-Tu ne m'as pas dit ce qui t'as poussé à quitter ton lit, s'intéresse-t-elle, curieuse.
-Ma présence n'était pas la bienvenue et très franchement... moins douze pour l'ambiance. 
-Alors buvons jusqu'à l'aube.
-Personne ne t'attends ?  l'interroge-t-il, perplexe.
-Ça fait bien longtemps qu'on ne m'attends plus.

Étonnamment, le silence ne reprenait pas sa place initiale. Ils partageaient un sourire et continuait de converser jusqu'au soleil levant, quittant le toit pour les rues à peine éclairées de la capitale, déambulant sans but précis, vagabondant d'un sujet à un autre en débattant de tout, de rien, jusqu'à sentir leur pieds les faire souffrir assez pour s'aventurer sur le chemin du retour.

Sa paire de talons à la main, les chaussettes de la jolie brune prenaient doucement l'humidité, incitant son égal à lui proposer de terminer la route sur son dos.

C'est donc sur son échine qu'elle menait la fin de la conversation, se troquant l'un l'autre des questions dont ils seraient les seuls à détenir les réponses. 

La nuit avait été douce, aussi délicate que la brise qui les avait bercé des heures durant. Ils s'étaient soumis au partage de quelques anecdotes, elle lui avait parlé de ses voyages, lui de son calvaire, apaisant d'un doigt les maux communs qu'ils avaient pu se trouver malgré la différence de leur vécu opposé.

FATE | ᵀᴬᴱᴷᴼᴼᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant