Le son du cor français résonna soudainement à l'arrière, des cris teintés de courage parcoururent chacun de mes membres. Le sol tremblait, les balles sifflées, je rouvrais les yeux, des dizaines et des dizaines d'hommes se battaient au corps à corps. C'était un véritable bain de sang, des flaques recouvrait le sol jonché de cadavre dans lequel pataugeaient des combattants possédés par la rage. Nombre d'entre eux reposaient déjà à terre après seulement quelques instants de combat, des soldats français sacrifiés au nom de leur patrie, de leur famille, de leurs enfants... mais la solidarité faisait prime dans ces instants d'intense violence. tandis que les baïonnettes s'entrelaçaient et que la chair se déchirait, certains recevaient des balles qui leurs perforées le corps dans une atmosphère imprégnée de l'odeur de la poudre à canon et du sang. La force me ressaisit, j'entrepris de venir en aide à Damien qui restait toujours inconscient la bouche dans la boue. Le saisissant par les bras je le traînais à l'arrière, des hommes courraient sur les côtés, tous dans la même direction, une contre offensive avait été ordonnée. Les bras ballants Damien pesait son poids, j'endurais l'effort pour le mettre en sécurité. Un bourdonnement lointain éveilla nos sens, les yeux rivés dans le ciel les soldats attendaient inquiets un signe, mais de quel signe s'agissait t'il?
Une forte explosion à quelques mètres me projeta un monticule de boue. «obus!!!» criait on partout dans les tranchées. Les hommes se précipitaient dans les gouffres laissés par les premières frappes car les obus n'atterrissaient que très rarement au mêmes endroits. Le souffle coupé et recouvert de terre et de sang je me dégageai. Damien avait été enseveli, je creusait activement à sa recherche, mais aucun membres n'apparaissait, soudain je saisis une main,tirant fortement, celle ci sortie mais séparée du reste. L'espoir de le retrouver vivant s'amenuisait en moi, un sentiment de culpabilité m'envahit. Le poids de sa mort pesait lourd sur mes épaules, mes muscles ne tenaient plus, mes mains en sang se recroquevillaient.
J'attrapais mon arme plantée dans le sol. Une douleur vive et intense m'électrifia, la violence de l'impact me fis perdre connaissance, plus rien n'avait d'importance, plus aucun sons ne m'atteignaient.
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La guerre de sang
Historical FictionLe bonheur, la peur, la joie, le dégoût, tant de sentiments qui font de chacun de nous des êtres humains. Mais si les humains ne ressentaient plus d'émotion ni de sentiments, que deviendrait le monde?