Chapitre 1

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- Quels est vôtre nom?

- Élizabeth May.

- Quels âge avez-vous?

- Seize ans.

Toujours la même chose. Je répondais de ma voix mécanique, connaissant les questions par coeur.

- Qu'avez-vous vu?

Mon regard divagua sur le policier. Je savais que mon regard dur l'effrayait. C'était voulu et contrôlée. Mon esprit m'apporta à ce souvenir, ou ce rêve... Si réel... J'avais envie de vomir.

- Mme. May?, dit l'inspecteur calmement.

- Je vous l'ai dit mille fois!!!

Ma voix était à la fois confuse et désespérée. 

- Oui vôtre père continuait ses expérience sur les patients de l'hôpital Denvers dans vôtre sous-sol... Les patients sont des monstres et l'un deux à tué vôtre mère qui à ensuite été tué par vôtre père qui c'est suicidé?

- C'est exact.

- Je sais que vous n'êtes pas folle et que c'est un astuces pour éviter les problèmes.

- J'ai vus mes parents mort devant moi! N'EST CE PAS UNE PUTAIN DE BONNE RAISON!?!!

Il fit un signe aux deux policiers. Ils m'entrainèrent et je me débattus, même si c'était perdu d'avance... L'enquêteur se contenta de baisser la tête en soupirant.

- Lachez-moi!!! PAS DENVERS PITIÉ!!! Je vous en supplie pas Denvers...

Ma dernière phrase ne fut qu'un chuchotement inaudible. Les policiers me laissèrent dans ma cellule, massant les blessures que j'avais réussi à leurs infligés. Épuisée par mes batailles psychologiques et physiques, Je m'installa sur le petit banc et regarda le plafond. Comment faire pour leurs prouver mes dires, alors qu'ils n'ont trouvés aucunes preuves dans le sous-sol, sauf une vieille trappe qui selon l'ami de mon père, ne servait plus depuis des siècles? 

Denvers.

C'était pire que je croyais. Tout le monde me croyait folle. Personne ne m'avait cru, ça me chamboulait au plus au point. J'observais le rat blanc. La cellule sombre et humide, le lit poisseux. Les hurlements m'empêchaient de dormir. Quand les cris cessaient les murmures de mes voisins les remplacaient. Tout pour torturer. Si je ne suis pas folle c'est endroit va me le faire devenir... Une femme en tunique blanche ouvrit ma cellule et des hommes m'immobilisèrent. Elle tenait dans sa main une seringue et sa tunique était tachée de sang dans le bas. Le sang semblait frais. La femme chantonnait :

- Fais dodo jolie petite fleur... fais dodo on se revoit bientôt.

- Non s'il vous plait! Ne me touchez pas! Je ne suis pas folle, je vous le jure.

Elle planta sa seringue dans mon bras. La douleur se propagea puis je sentis mes membres s'engourdirent. Je leva une main tremblante vers elle tandis que les hommes me levaient. Mes paupières devinrent lourdes sous son sourire satisfait. Je plongea lentement dans un sommeil mielleux, lent, profond.

De grande lumières m'éblouissaient. De grandes vitres sur mes côtés me donnait une vue sur des gens : Des blouses blanches, des uniformes de sécurité, des hommes d'affaires. Un homme apparut devant moi. Sa blouse blanche était parsemée de gouttes de sang et son regard était dur.

- Nom?

- Élizabeth May.

Il me gifla. Je constata qu'on m'avait attaché à une chaise. Je tenta de me libérer mais je ne sentais pas mes poignets tant les liens étaient serrés.

- Nom?

- Euh... Élisabeth May.

Il me gifla de nouveau et je tomba. Mon bras fut écrasé et je gémis de douleurs. Il me donna un coup de pied qui me coupa le souffle. Il me releva après avoir ricané.

- Nom?

- Je sais pas quoi dire...

Il me gifla.

-Nom?

-Je sais pas je vous dis!!!

Il me gifla derechef. Manquant de m'étouffer, je cracha du sang et il me frappa violemment, causant de nouveau ma chute.

-  On ne crache pas sur mon plancher!!!

Il enchaina les coups de pied en hurlant. Je tentais tant bien que mal de parer les coups, mais je me sentais faiblir. Je n'arrivais plus à respirer entre les coups. Mon ventre était compressé et de mon visage giclait le sang sous ses coups. Doucement, mon corps ramollit et la douleur s'évanouit. Je ferma mes paupières et plongea vers un sommeil semblable à la mort. Il continua de me frapper jusqu'à ce qu'une alarme retentit. 

***

Je croyais que ma cellule était horrible, l'infirmerie c'est l'enfer. Les draps étaient souillé de sang, les matelas à même le sol. Des gens hurlaient, pleuraient, gémissaient de douleurs. C'était un spectacle difficile à regarder. Mon voisin murmurait d'une voix presque inaudible:

-Attention au Docteur, Monsieur l'a convertis... ils nous contrôlent, l'apocalypse arrive, il ne faut pas rester ici... Sauvez-moi...

Il répéta la même chose trois fois. Malgré la douleur qui me perforait le crâne je lui dis:

-Qui ils sont?

Il me fixa avec des yeux ronds, sans même masquer sa panique. Je lus la folie dans ses yeux, dans ses frémissements. Ses yeux marrons cherchaient je ne sais quoi dans mon regard.

-Tu dois sortir d'ici, tu n'es pas comme nous... ils savent...

Je soupira, je sais bien... Il recommença ses murmures et une vieille femme vêtue de blanc approcha.

-La douleur?

-Quoi?

-Combien sur dix?

Je réalisa que tout mon corp était paralysé par la douleur.

-1000...

- Tu es capable de le dire, alors ça va!

Elle repartie. Non mais elle est malade!!! Je tenta de me relever en vain. Les lumières vacillèrent. C'est lumières qui pendent et qui bouge au moindre coup de vent. Je m'assis. La salle contenait cinq lits...Sans doute la plupart mourrait avant de se rendre ici... Je tenta d'appeler à l'aide, mais la douleur ne rendait mes mots qu'un moindre essai raté.

- Chut, tais-toi. Tu vas nous faire tuer.

M'engueula l'homme à voix basse. Alors je me rallongea inconfortablement en regardant le plafond. Lorsqu'une infirmière passa, il lui chuchota quelques mots et elle l'emmena rapidement en me dévisageant. 

Je ne resta à l'infirmerie que quelques heures avant que des hommes me portent à ma cellule. Je ne me défendis pas, tellement chaque parcelle de mon corp me faisait souffrir. À ma cellule, je remarqua le nouvel occupant de la cellule voisine, un homme musclé qui me faisait dos. 

- Eh, toi? 

Il se retourna, s'assit devant moi dans la même position que précédemment et se contenta de me fixer. Ses yeux étaient d'un bleu intense et ses cheveux étaient bruns. Son visage était mince et creusée, son air, rieur. Il esquissa un sourire amusé.

- Salut.

Je ne répondis pas alors il enchaina ; 

- Tu as l'air normale, toi. En tout cas tu ne t'es pas encore frappée la tête dans un mur en murmurant des prières incompréhensibles. 

- T'en sais rien, c'était peut-être pour cette raison que j'étais à l'infirmerie.

Son sourire s'étira d'avantage. Il me demanda mon nom et ce que je faisais ici, mais, allongé sur ma couchette propre, je l'ignora. Il se retourna comme il était initialement et ferma les yeux. Je continua de le fixer du coin des yeux pendant quelques minutes avant de me décider à me reposer. Mes paupières lourdes n'eurent aucune difficulté à se fermer et mon esprit fatiguée s'embruma rapidement. 

Le silence est la clefOù les histoires vivent. Découvrez maintenant