Chapitre 5

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PDV Jungkook :

- Aller Jungkook lève-toi, c'est le grand jour.

« Le grand jour » ... Non. Je ris presque nerveusement à sa phrase. Pourquoi ma mère a l'air si heureuse que je passe une nouvelle semaine à l'hôpital, aujourd'hui ? Je trouve ça étrange. Depuis mes fameux 6 ans, je passe presque tous les mois au moins, une semaine complète à l'hôpital pour que l'on surveille mon état de santé qui se dégringole littéralement. Ces derniers temps, j'ai l'impression que mon état empire. Chaque geste qui me demande un peu d'effort me semble être impossible à faire. Monter des marches me prend désormais deux fois plus d'énergie qu'avant.

J'ai l'impression de me voir mourir et malheureusement je ne peux rien y faire, à part attendre que ça arrive. Se voir mourir, ça pousse comme dirait certain à la dépression. Sauf que je ne suis pas dépressif et je ne veux pas l'être. Je veux prendre soin de ma mère et de ma sœur jusqu'au bout. Jusqu'à mon dernier souffle. Je dois être fort mais je n'y arrive plus. Je n'arrive plus à me convaincre que mes efforts porteront leurs fruits.

Alors non, ce n'est pas un « grand jour ». Ce n'est ni plus ni moins qu'une semaine d'enfer où l'on me prendra pour un ridicule cobaye et où mon espoir d'être guéri sera réduit à l'état de poussière. « Mais voyons Jungkook, l'espoir fait vivre ! ». Ouais. C'est si évident. Ce genre de phrase que l'on nous rabâche à l'hôpital, à ces pauvres enfants malades pour leur donner un espoir mais en vain. J'ai 17 ans, ma vie s'arrêtera certainement avant mes 25 ans. C'est triste à dire car même si je vis, effectivement je n'ai plus d'espoir.

Je me lève alors désespérément de mon lit, je file à la douche rapidement et m'habille aussitôt. Je prépare ensuite un léger sac avec quelques affaires qui me suffiront pour ces sept abominables jours.

- Aller, aller ! Jungkook dépêche-toi ! Je vais t'attendre dans la voiture !

J'acquiesce seulement ce que ma mère me dit d'en bas. Ce n'est pas la première fois que je pars à l'hôpital pour des examens, seulement, plus les années passent et plus je me dis qu'un jour, ma chambre je n'y remettrais sans doute jamais les pieds. Alors je la scrute en me demandant si elle restera dans cet état si je venais à mourir, ou si l'on jetterait tous à la poubelle. Rien que d'y penser, ça me fait un pincement au cœur. Je secoue énergiquement la tête afin de chasser ces idées noires. Ce n'est pas à ça que devrait penser un adolescent de 17 ans mais plutôt au métier qu'il souhaite faire, plus tard. Mais moi, je n'ai pas le temps de penser à ça.

Ça me rend dingue de quitter la maison une semaine car pendant ce temps, je laisse ma sœur et ma mère seules entre les mains de mon psychopathe de père. Je sais que je suis physiquement faible face à lui et que je ne pourrais pas les défendre mais au moins, je suis auprès d'elles. Je pense sincèrement qu'il faudrait que je parle à ma sœur de ce qu'il se passe lorsqu'elle n'est pas là. En réalité, elle a déjà été témoin de quelques scènes de violences mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, mon père a été beaucoup affecté de voir ma sœur presque traumatisée d'avoir vu de ses propres yeux de tels actes de violences sur notre mère et sur moi-même. Alors, il ne le fait plus devant elle. Lorsqu'elle est ici, il est presque calme à en faire peur ou alors il hurle juste contre nous. Mais il ne lève la main sur personne.

Je suis quand même content qu'il ne lève pas la main sur ma petite sœur car ça serait l'horreur dans cette maison si c'était le cas. Je me demande même s'il ne nous aurait pas tuer. D'ailleurs, en y réfléchissant, ma sœur nous protège vraiment contre ce monstre. Mais pour combien de temps ?

OXYGEN - VKOOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant