O.S.C.

Prologue; partie 3

— Hé! Petite! Réveille-toi, tu dois prendre le petit déj'!

Les yeux gonflés de la fillette s'ouvrirent difficilement. Elle a dormi très tard hier.

Même si elle pensait encore que c'était qu'un cauchemar.

Mais quand elle vit une femme de grande taille, aux cheveux dorés semi-long et aux yeux clair comme le ciel, elle s'inquiéta. Par pur réflexe, elle essaya de reculer de son lit king-size. Elle estimait qu'elle avait environ dans la vingtaine.

La femme soupira.

— Oui, je sais que tout ça est très étrange pour toi, mais ne t'inquiète pas, on va s'occuper de toi, d'accord?, rassura-t-elle à l'enfant qui tremblait comme une feuille. Elle comprit que ce cauchemar était réel. Un frisson soudain parcouru son corps à la vitesse supérieure.

Elle remarqua que la séduisante madame ne se sentait pas à l'aise. Sa voix montrait son incertitude, comme si on risquait de la tuer si elle prononçait un mot de trop.

Tuer. 

C'est un petit mot pour une grosse erreur. Elle se retrouvait maintenant à un endroit qui l'éloignera de ses parents à tout jamais. Que font-ils à présent? S'inquiètent-ils pour elle? Savent-ils ce qui s'est passés?

Elle voulait pleurer. Elle éclata en sanglots, comme la dernière nuit.
La femme semblait bouleversée. Elle ne savait certainement pas quoi faire, vu son air paniqué.

— Euh... Ne pleure pas. Hum, je sais que c'est dur, cependant... On a tous déjà vécu ça...enfin...ugh, je suis sensée dire quoi moi!, s'exclama-t-elle tout d'un coup. Elle mit sa main sur son front, essayant de réconforter la pauvre fillette en pleurs, qui s'arrêta en entendant ses mots.

— Tu as dit...vous aviez déjà vécu ça? Tu veux dire que...vous aviez déjà..., elle évita de prononcer le mot.

La femme écarquilla ses yeux, surprise. Elle n'aurait jamais cru que l'enfant l'écouterait, trop occupé à pleurer.
Ne sachant pas s'y prendre avec les petits, elle décida de ne rien dire. Négligeant la question posée, la dame répondit:

— Je crois que tu devrais manger. On t'expliquera tout plus tard, quand tu seras nourrie. Et, au fait, je me nomme Frederica Waltney, guide professionnel au sein des nouveaux venus. Tu peux m'appeler Frederica.

Sophistiqué, pensa la fille.

Plus rassurée, elle descendit du lit et suivit Frederica. Elle portait un uniforme noir. Au lieu d'une jupe, elle avait un pantalon moulant ses cuisses.

En ouvrant la porte de sa chambre, la fillette découvrit la merveille devant elle. Elle n'avait aucunement vu une aussi grande bâtisse auparavant. Pour elle, c'était un hôtel qui méritait bien plus que cinq étoiles. Dans ses pantoufles, elle marchait le long du tapis rouge, en scrutant le haut, qui finissait en une sorte de pointe. On pouvait distinguer les autres étages en rond. Les escaliers étaient remplacés par des ascenseurs. Frederica pesa sur le bouton REZ-DE-CHAUSSÉE.

Le petit moment d'attente fit remarquer à la fille qu'elle rencontrera sûrement d'autres personnes. De son âge? Ou bien plus grands? Ont-ils eux aussi tué dans leur vie? Et pour quelle raison cette bâtisse existe? Serait-ce un genre de prison pour punir les mauvaises personnes?
Elle stressa. Et pas qu'un peu. Elle mordilla ses cheveux plats en imaginant les pires scénarios possibles.
En observant l'enfant paniqué, Frederica tenta de lui expliquer brièvement quelques consignes.