Deuxième partie

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Je relève la tête de mes chevilles. Le lampadaire au dessus de ma tête ne cesse de clignoter. Il émet également un petit cliquetis qui m'effraie. Je me sens comme dans un film d'horreur; l'héroïne poursuivit par une créature et qui ne parvient pas à s'en éloigner.

34% de batterie. Je regarde sur mon téléphone la distance que j'ai parcouru depuis ma course poursuite. L'application m'indique que je suis à 45 minutes à pied de chez moi. Je ne compte pas repasser devant la maison. Je suis une impasse, jonchée par des petites maisonnettes. Étrange; chaque maison à la même fenêtre allumée. Je tente de toquer à une porte, deux portes.. en vain. Je commence à m'impatienter. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer ainsi que ma respiration. Soudainement, j'entends un hurlement strident. D'abord assourdie, je me retourne vers la source de ce cri.

Et merde. Elle est là. Cette forme. Cette chose. Je suis à environ 150 mètres d'elle. Ce que je trouve surprenant c'est que, malgré le fait qu'elle soit éclairée par la lumière du lampadaire, elle apparaît sombre.

Arrête de réfléchir Laura. Il faut que tu fuis. Loin. Je récupère rapidement l'arme que j'avais préalablement accrochée à ma ceinture avant de me mettre à courir comme tout à l'heure. Mais il y a un petit détail; j'ai mal. Mes chevilles craquent, mon dos est fatigué, mon corps me fait comprendre qu'il n'en peut plus. Mais c'est pas le moment de se laisser abattre!
Cependant, cette créature a du comprendre mon point faible puisqu'elle se rapproche dangereusement de moi. Je regarde sur mes côtés, cherchant un endroit où me cacher et me reposer quelques temps.

Je remarque un portillon ouvert devant moi. J'ai seulement quelques secondes pour décider si je m'y abrite. Deux issues: soit elle ne me repère pas, soit elle me voit. Pas le temps d'être pessimiste. Je me jette derrière le portillon et m'allonge sous une chaise longue. Mon écharpe m'étouffe. Mais je n'ai pas le temps de penser à ces futilités, je dois sauver ma peau. Je la vois s'arrêter devant le portillon. Elle émet un bruit de respiration bruyant et puissant. Quand à moi, je coupe la mienne. Elle reste ainsi pendant quelques minutes avant de partir. Je reste allongée encore quelques temps avant de sortir délicatement pour faire le moins de bruit possible. Je déserre mon écharpe et ouvre mon manteau.

Je suis dans un jardin. Autour de moi, des jouets d'enfants. Une balançoire, un toboggan, un bac à sable.. ça me fait sourire. Je repense à cette année là; 2010, j'avais 9 ans. Mes parents m'annoncent que je vais avoir une petite sœur. Je suis la plus heureuse du monde. Je m'active au préparatif de la chambre de celle que j'avais décidé d'appeler Aude. Les mois passaient et nous nous rapprochions de l'accouchement.

Mais. Il y a toujours un mais dans les histoires qui commencent bien. Un jour en rentrant de l'école, je trouve ma mère effondrée sur le canapé et mon père à côté d'elle très attristé. Je me jette alors sur elle et lui demande ce qu'il se passe. Elle tremble. Du haut de mes 9 ans, je n'ai jamais vu mes parents dans un tel état. Instinctivement, je les prends dans mes bras.
« Écoute ma chérie » me dit mon père. « Maman et papa rentre du docteur, Aude ne pourra pas naître ma puce »

Cette phrase résonne encore dans ma tête. Maintenant je comprends; Aude est morte dans le ventre de maman. Cependant, je ne comprenais pas ce qu'insinuait mon père. Je posais un tas de questions auxquelles papa répondît attristé. Depuis ce jour, il n'a plus était question d'avoir un petit frère ou une petite sœur, la douleur était trop grande.

Mes yeux pleurent. Les larmes deviennent glacées à cause du froid. Je sors de ce jardin et retourne dans l'impasse. Je marche et vais là où le vent me mène. Je regarde mon téléphone. 19%. A ce rythme là, d'ici 30 minutes je n'ai plus de batterie. Je décide d'errer dans les rues sans forcément savoir où je vais. La fatigue commence tout de même à se faire ressentir. Au loin, j'observe une forme animale, un chien. Je m'en approche et découvre avec horreur le cadavre d'un chien fraîchement dévoré. Mise à part l'odeur nauséabonde, je remarque une marque sur ce pauvre animal. Des marques de dents. Elles sont immenses. Je comprends donc. Ce chien s'est fait dévoré par la créature qui me poursuivait.

A suivre...

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Voilà! Deuxième partie publiée. Dites-moi ce que vous pensez de cette histoire et si vous en aimeriez une dans le même style✌🏼

Courir. Toujours courir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant