Tel Un Poison Dans L'Eau

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Comme une larme dans l’océan

Il y à de ton venin dans mon sang

« Imbécile, ne bois pas cette coupe,

Tu sais ce qui compose cette soupe !

Mais toi qui la crie, la brandis,

Trempes-y tes lèvres, t’en a envie ! »

Une gorgée, deux lampées,

Et mon hideux visage trempé,

Vers la lune s’est extasié.

Trop tard, pourtant je savais,

Mais qu’il était bon de rêver.

Et ça circule en moi,

Me brûle et me rappelle mon choix.

Comment te haïr ce soir ?

C’est moi qui me suis fait choir !

Et t’es là, tel un poison dans l’eau,

Telle une sirène face aux matelots.

Vois, on t’a dressé une dune

Car de larmes il n’en reste aucune.

Tu les as toutes bues hier,

Il ne me reste plus qu’une pierre.

« Imbécile, tu crèves comme t’es né,

Tu savais pourtant la coupe empoisonnée,

Tu sentais avant d’y toucher, le prix
Pour ton cœur c’est ta vie !

Crétin, qui céda à ses envies! »

Et voilà, je brûle bêtement,

Me convulse et hurle comme un dément,

Tu fais de l’acide avec mon sang,

Et encore je te rêve, agonisant…

Maudis-moi, maudite toi, maudites lois

Putain, j’ai si froid en dedans,

Comme sans tes bras dans le vent.

Comme un saule abandonné,

Au bord d’un lac gelé et damné

Qu’une seule goutte a condamné,

À se dessécher sur quelques années.

Poésie Noire - IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant