Poésie Noire - II

Sombres

Qui peux avoir besoin de lumière

Lorsqu'on est source d’obscurité ?

Pour qui y nage avec dextérité,

C’est une vaste chaumière !

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On est pleins et partout,

Dans ce recoin que tu fixes le soir
,
Entre les tombes, ta commode – mon perchoir

Et on t’observe devenir fou.

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Qui de nous deux est le monstre ?

Vos cernes sont en sucre pour nous,

Devine qui gratte en dessous,

À qui est ce visage à la fenêtre ?

•

Ton sel est-il béni ?

Nous ne craignons pas les loups,car c’est nous!

Nous ne craignons pas la mort, c’est un duvet doux !

Où as-tu mis ton crucifix ?

•

Tes cauchemars sont du caviar,

Petite lueur fébrile et tremblante,

Appelles en vain, priante, suppliante…

Tes insomnies sont mon Nectar !

•

Qui peut vouloir s’éblouir?

Lâche tout, laisse-toi mordre et rejoins-nous,

Dans les ténèbres seuls on voit tout,

Dans l’hérésie nous unir.

•

Ici rien ne fait peur,

Ni les ombres, ni les spectres ou les démons,

Car la Mort et l’Abîme sont un temple de raisons ;

C’est nous qui sommes la Peur !

•

Ténèbres immortelles,

Puit de Force, inspirant tableau

Rien n’est hideux, tout y est beau,

Entends-les qui t’appellent !

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