Gollem Des Sables

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Tel du mortier épais je puis rester,

Immense muraille de marbre sculpté

Que nulle pioche ne peut ébrécher,

Doté d'un des cuirs les plus épais !

Tels des vérins sous pression,

Mes muscles s'activent aux missions,

De toutes matières ont raison

Comme apte à soulever la maison !

Mais le désert coule à flots...

Le vase empli et poli,

Se vide par les trous que je perce,

Hélas, toujours dans mon lit,

Il déborde et se renverse,

Et que ses grains sont chauds !

Tel un zombi errant sans but,

Pour la cause d'autrui je lutte,

Fermant les yeux, ignorant les buttes,

Ne craignant aucune chute.

Mon cerveau brille d'exercices,

Et brûle de nœuds qui se tissent

Appliquant toute sa malice,

Pour que sur les tracas je glisse !

Mais la rosée des sables me touche...

Mon masque est pourtant ajusté,

Et mes tympans prêts à ne plus rien entendre.

Mais je transpire mon encre hantée,

Et sens le goût de la cendre,

Creusant mes yeux jusque leur souche.

Encore je souris, parle et ris,

Hypocrite dans ce jeu pourri,

Surveillant mes propos à qui me nourrit,

Forcé encore de payer mon riz.

Vêtu d'une vie de passage,

Du genre qui rend plus sage,

Supposé canal pour m'entourer de rage,

Pour un jour quitter les parages !

Tempête de sable ce soir...

Certains innocents passent et cassent tout :

Quelques mots, quelques gestes égarés,

Perçent mon âme blindée et me rendent fou,

Malgré tout ce à quoi je fus paré,

Assoiffé ce soir, je dois boire !

Poésie Noire - IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant