Chapitre 3

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J'étais pétrifiée... Comment était-ce possible ? Je ne savais plus quoi faire... M'enfuir ? Crier à l'aide ? Essayer de prendre un pinceau et peindre avec le couteau ? Ou peut-être pouvais-je tout simplement attendre que le couteau finisse de peindre ? Plus j'y réfléchissais, plus je me disais que c'était un rêve dont j'allais me réveiller très vite.

C'est alors que je vis ce que le couteau avait peint. C'était un magnifique phœnix. Je restais là, à regarder la toile cinq minutes, dix minutes, une demie-heure sans m'en lasser. Ce chef d'œuvre, dont la simple vue me laissait en état de béatitude totale, avait été peint avec le sang de l'huissier. Ce couteau avait fait un mélange de sang et d'acrylique si subtil...

Soudain, je me rendis compte que l'huissier était sûrement mort dans les cabinets. J'allai dans ma cuisine, puis me dirigeai vers la porte des toilettes. Elle était entrouverte et une mare de sang jonchait le sol. J'ouvris doucement la porte et vis avec effroi l'huissier pendu avec les veines des poignets ouvertes... Je claquai alors la porte pour ne plus avoir cette vision d'horreur de l'huissier ayant le regard vitreux.

Le couteau avait terminé de peindre et était posé sur la table. Ce couteau avait sans doute donné à l'huissier l'envie de se pendre et le couteau voulait en profiter pour peindre avec le sang de sa victime... Même si ce n'était qu'une simple supposition, jamais je n'ai eu aussi peur du pouvoir que je possédais : celui de donner la mort...

Le phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant