Chapitre 2

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Arnaud ne répondit pas. L'agent Norteau, collègue du policier qui l'avait interpellé, sortit son smartphone et lui écrit ce qu'il venait à l'instant de dire. Les autres policiers se munirent de leur paire de menottes et les enfilèrent au vieil homme puis l'emmenèrent dans la voiture de police. Pendant le trajet, Arnaud se rendait bien compte qu'il se tramait quelque chose. Les hommes à l'avant parlaient entre eux, le regardaient parfois pour s'assurer qu'il n'entendait et ne comprenait rien. Son instinct lui indiquait qu'il allait très prochainement être dans une position délicate.

Arrivés au poste de police, l'interrogatoire se déroulait, logiquement, par écrit.

- Monsieur Arnaud Delpret, 74 ans, sans-domicile-fixe, sur le point de livrer de possibles informations sur l'affaire Constans. D'où connaissez-vous Benoît Constans ?

- Depuis quelques heures, il m'a marché sur les doigts devant la banque.

- Comment expliquez-vous le fait que vous ayez en votre possession une carte portant son nom ?

- Il l'a juste faite tomber avant de partir, je l'ai gardée au cas où je le croise de nouveau, auquel cas je lui aurais rendue.

- Vous affirmez donc que vous ne connaissez pas du tout cet homme ?

- Oui. Puis-je savoir de quoi je suis soupçonné ?

- Monsieur Benoît Constans est connu des fichiers de police pour possession de drogue avec intention d'en vendre. Nous cherchons activement un de ses clients pour mettre la main dessus au plus vite. Merci Monsieur Delpret, nous vous laissons partir. En revanche, ne vous éloignez pas, nous serons sûrement amenés à vous recontacter.

Arnaud Delpret sortit soulagé mais intrigué du poste de police. Ce Benoît Constans doit être sacrément dangereux pour que la police soit à ce point à ses trousses. Arnaud se dirigea vers un endroit dans lequel il pourrait dormir, sans peur de se faire chasser par les forces de l'ordre. Il tourna au premier carrefour et commençait à se rendre compte qu'une ombre le suivait de plus en plus près. Il attendit de tourner à l'angle du supermarché pour se retourner. C'est à ce moment-là qu'il fut surpris de rencontrer une fois de plus cet homme si terrifiant qui l'a en quelque sorte mené au poste de police. L'homme portait une casquette qui cachait des cheveux frisés noirs. Il arborait un visage fermé et très dur. Arnaud, plus petit, arrivait à discerner sur son visage deux tatouages situés juste sous l'œil droit : deux petites larmes noires. Arnaud prit une nouvelle fois peur et s'enfuit aussi vite qu'il le pouvait mais l'homme continuait de le suivre tête baissée, le pas affirmé, à une vitesse aussi rapide que celle d'Arnaud, apeuré.


PAROXYSME ET ACCALMIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant